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Le bruit des vagues
10 juin 2014

dernière lecture : L'homme qui m'aimait tout bas

d'Eric Fottorino

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4 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Mon père s'est tué d'une balle dans la bouche le 11 mars 2008. Il avait soixante-dix ans passés. J'ai calculé qu'il m'avait adopté trente-huit ans plus tôt, un jour enneigé de février 1970. Toutes ces années, nous nous sommes aimés jusque dans nos différences. Il m'a donné son nom, m'a transmis sa joie de vivre, ses histoires de soleil, beaucoup de sa force et aussi une longue nostalgie de sa Tunisie natale. En exerçant son métier de kinésithérapeute, il travaillait " à l'ancienne ", ne s'exprimait qu'avec les mains, au besoin par le regard. Il était courageux, volontaire, mais secret : il préféra toujours le silence aux paroles, y compris à l'instant ultime où s'affirma sa liberté, sans explication. " Ce sont les mots qu'ils n'ont pas dits qui font les morts si lourds dans leur cercueil ", écrivit un jour Montherlant. Mais il me laissa quand même mes mots à moi, son fils vivant, et ces quelques pages pour lui dire combien je reste encore avec lui.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
A chaque fois que j’ouvre un bouquin d’Eric Fottorino, je suis bouleversée. Complètement bouleversée, je veux dire. 
Bon… maintenant, je le sais. Je me méfierai de lui.
J’étais partie déjeuner dans le jardin. Beau temps, un petit vent doux, du bruit, autour : celui du printemps. J’étais bien. 
Et j’ai ouvert le livre.
Merde, plus faim, là. Et les larmes. 
Le père d'Eric Fottorino, je l'avais déjà rencontré : dans son roman "Un territoire fragile". Je l'ai tout de suite aimé. Vraiment aimé.
Papa est mort depuis bientôt 20 ans. De la même génération que Michel, le père d’Eric Fottorino. Du coup, les mêmes références, et puis les mêmes "manières" aussi, sans doute... Avec ces phrases, qui n’ont rien à voir (ou tout à voir…), et qui résonnent, provoquant en moi le grand bousculement du cœur (« et tu ressentais un bien-être incomparable qui s’exprimait par de petits grognements »).
Avec Eric Fottorino, il y a une soupape qui lâche, quasiment à chaque fois. Cela fait-il du bien ? Cela fait-il du mal ? L’émotion est immense, et c’est cela qui, pour moi, fait la qualité de son écriture.

 

Morceaux choisis
"La confiance est une forme d'inconscience".
"La mémoire est vigilante. Elle avoue ce qu'elle veut bien. A tes mains de voir. Lis les peaux en aveugle. Tes mains doivent être aimantes, je veux dire avoir la force des aimants. Un coup sur la peau, c'est un caillou dans l'eau. Il donne naissance à des ondes invisibles, des arcs de cercle ordonnés autour du point d'impact. Si tes mains sont bonnes, elles trouveront ces courbes et remonteront à l'origine du choc. L'art est de sidérer la douleur, de la frapper de stupeur. Sous la cuirasse dort une faille".
"C'est le sortilège et la magie de la littérature que de faire vivre des personnages fictifs qui prennent consistance dans la réalité".

Un passage, un peu plus long... : "Aujourd'hui, je le retrouve dans mes livres. Là, il revit dans l'air léger des pages qui se tournent, dans l'odeur de l'encre et du velin. Un roman, ce sont des tripes, des sentiments, des fragments d'existence en toutes lettres. Quand on écrit, on ne sait pas tout ce qu'on écrit. Gide avait constaté cela, il disait vrai. L'ancien enfant que j'étais pouvait-il deviner qu'il transformait son père en une immortelle statue ? Tourner la page, l'expression prend un sens nouveau à mes yeux. En tournant les pages, je lui redonne vie. Tourner la page, c'est le contraire de faire disparaître. C'est ranimer, ressusciter, une voix, la sienne, sa silhouette, son regard, ce fond de gentillesse au milieu de ses silences bourrus".

"Je déborde de mensonges vrais". 
Ce dernier passage, je le prends comme un clin d'oeil à mon intention d'Eric Fottorino : un jour, mes collègues m'ont regardée avec des yeux (gentiment) moqueurs lorsque je leur ai sorti mon "Ce n'est pas un faux mensonge", je ne sais plus à quel sujet, et qui a, ce jour-là, été élue "phrase du jour". Comme quoi...

Avec ce récit, envie de découvrir :
La confusion des sentiments, de Stephan Zweig (p. 137, folio)
 

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2 juin 2014

dernière lecture : demain j'arrête !

de Gilles Legardinier

Demain-jarrete

3 etoiles

Présentation de l'éditeur :

Comme tout le monde, Julie a fait beaucoup de trucs stupides. Elle pourrait raconter la fois où elle a enfilé un pull en dévalant des escaliers, celle où elle a tenté de réparer une prise électrique en tenant les fils entre ses dents, ou encore son obsession pour le nouveau voisin qu'elle n'a pourtant jamais vu, obsession qui lui a valu de se coincer la main dans sa boîte aux lettres en espionnant un mystérieux courrier... 
Mais tout cela n'est rien, absolument rien, à côté des choses insensées qu'elle va tenter pour approcher cet homme dont elle veut désormais percer le secret. Poussée par une inventivité débridée, à la fois intriguée et attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle ignore tout, Julie va prendre des risques toujours plus délirants, jusqu'à pouvoir enfin trouver la réponse à cette question qui révèle tellement : pour qui avons-nous fait le truc le plus idiot de notre vie ?

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Une douce parenthèse, sans doute ce que l'on appelle un roman de plage...
A mon avis, un roman qui ne marquera pas ma mémoire... (d'ailleurs, pour être honnête avec vous, voilà plus d'une semaine que je l'ai refermé (lu très vite...) et je l'ai déjà plus ou moins oublié... )
Je me rappelle quand même avoir ri de bon coeur dans un ou deux passages, mais franchement, je ne trouve pas qu'il mérite un tel engouement de la part des lecteurs !

Morceaux choisis :
"Les gens sont beaux quand ils font ce qu'ils aiment".
"Faut-il qu'ils nous prennent pour des imbéciles... La carotte et le bâton. Chaque année, nous sommes des millions à avoir droit au grand cirque des entretiens annuels "Une rencontre informelle pour échanger librement sur les comportements de chacun et savoir ce qui peut être amélioré pour renforcer l'entreprise à travers l'épanouissement de tous" T'as qu'à croire. Quiconque en a déjà passé sait l'abîme qui sépare cet aguichant programme de la réalité des faits. Le plus souvent, un ou deux petits chefs vous expliquent pourquoi "malgré des efforts indéniables", vous n'aurez pas d'augmentation cette année."
"Le vrai miracle, ce n'est pas la vie. Elle est partout, grouillante. Le vrai miracle, c'est l'amour".
"Je déteste parler à quelqu'un dont je ne capte pas le regard".
"Je ne sais pas pour vous mais, au début de ma vie, il n'y avait que deux sortes de personnes dans mon univers : celles que j'adorais et celles que je détestais. (...) Ensuite, on grandit. Entre le noir et le blanc, on découvre le gris. On rencontre ceux qui ne sont pas vraiment des amis mais que l'on aime quand même un peu et ceux que l'on prend pour des proches et qui n'arrêtent pas de vous planter des couteaux dans le dos. Je ne crois pas que la découverte de la nuance soit un renoncement ou un manque d'intégrité. C'est une autre façon de voir la vie".
"Je ne suis pas une accro de l'informatique. J'ai constaté que souvent, plus les gens s'y intéressent, plus ils sont déconnectés de la vie. C'est un bel outil mais qui peut conduire à des illusions, celle de savoir, celle d'avoir compris, et celle d'avoir des centaines d'amis. Pour moi, la vie se joue ailleurs que devant un clavier".
"N'oubliez jamais cette vérité absolue : ce qu'il y a de pire dans le monde, ce ne sont pas les épreuves, ce sont les injustices".
"est-ce lui qui me fait cet effet-là ou est-ce que je lui donne autant d'importance parce que je n'ai pas grand-chose d'autre dans ma vie ?".
"Quelles que soient les époques, certains mots n'ont jamais changé, certains termes ne subissent pas l'influence des modes. Adorer, espérer, souffrir, attendre et pleurer. Personne, pas même ces jeunes filles insouciantes, n'ose jouer avec la vérité profonde de notre destin."
"Les gens qui dorment ont toujours quelque chose d'émouvant. Ils sont vulnérables. Comme partis ailleurs, ils vous confient en quelque sorte leur corps."
"C'est fou. Nous les filles, quand on pense à quelqu'un, on y pense tout le temps. Il occupe chaque recoin de notre esprit à chaque seconde. Vous vous démenez pour tenter de vous changer les idées et le moindre petit détail vous y ramène. Prisonnière d'une obsession."
"Quel scoop ! Un mec qui déteste être malade ! Si on en trouve un qui accepte de se soigner sans faire d'histoires, sans mimer une agonie digne d'un torturé sous l'Inquisition, ça vaudra le coup de faire un documentaire".
"La vie nous donne une petite leçon chaque jour".
"On pense connaître les choses et soudain un détail surgit et tout change".
"Si je devais confier tout ce que j'ai loupé, il me faudrait des mois, et encore, en parlant vite".
"Les gens s'attendent à ce que vous soyez tel qu'ils se l'imaginent".
"Chaque fois que je suis amoureuse, je commence par une phase où je veux tout savoir de lui. ça frise la boulimie. Qu'est ce qu'il lit ? Qu'est-ce qu'il pense ? Qu'est-ce qu'il fait ? 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. C'est épuisant, mais impossible d'y échapper."

 

 

***

Pour éviter de vous faire perdre du temps, j'ai aussi tenté deux autres lectures. Elles n'ont, à mon avis, aucun intérêt... :
Le dernier roman de Paulo Cohelo : Adultère, désolant...
et un livre de "développement personnel" : Mange, prie, aime, d'Elizabeth Gilbert (même verdict). (Rhôô dites donc, en cherchant le lien, je viens de m'apercevoir "qu'ils" en ont fait un film ! Hé bé... Ceci dit, avec Julia Roberts, ça tient peut-être mieux la route que le bouquin ?)

Evidemment, vous avez bien le droit de ne pas penser comme moi ! (et dans ce cas, votre avis m'intéresse...)

20 mai 2014

dernière lecture : la couleur des sentiments

de Kathryn Stockett

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5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s’occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L’insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s’enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s’exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu’on n’a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l’ont congédiée.
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n’est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s’acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui ‘la élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.
Passionnant, drôle, émouvant, La couleur des sentiments a conquis l’Amérique avec ses personnages inoubliables. Vendu à plus de deux millions d’exemplaires, ce premier roman, véritable phénomène culturel outre-Atlantique, est un pur bonheur de lecture.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Ce livre aura été pour moi (mais pour beaucoup d'autres lecteurs aussi, je crois...) un véritable coup de coeur. Moi qui aime les récits à plusieurs voix, ici je suis servie. C'est un livre qui, hélas, se dévore en rien de temps (malgré ses 500 pages). L'histoire (ou justement, il est question de l'Histoire !) est passionnante, les personnages très attachants. Une émotion immense à tourner ces pages, et l'irrépressible envie d'enchaîner avec "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur", de Harper Lee.

 

Morceaux choisis :
"Le problème, c'est que si je commence à prier pour Miss Skeeter, je sais que la conversation reprendra la prochaine fois que je vais la voir. Et la suivante et encore la suivante. Parce que c'est comme ça avec la prière. C'est comme l'électricité, ça fait marcher les choses."
"J'avais toujours pensé que la folie est quelque chose de sombre et d'amer, mais elle peut être comme une pluie bienfaisante si on s'y abandonne."
11 mai 2014

dernière lecture : Le joueur d'échecs

de Stephen Zweig

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4,5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Czentowicz, champion d'échecs arrogant, esprit borné à outrance, inculte et étonnamment stupide, occupe le premier plan jusqu'à l'entrée en scène de Monsieur B. Dès lors que cet aristocrate autrichien s'intéresse à la partie livrée entre le champion et les passagers amateurs, la direction du texte bascule. Par un effet de symétrie, la narration se transforme en un face à face tendu entre un esprit brillant et rapide à l'intelligence abstraite et un cerveau au pragmatisme brutal, incapable de projection véritable. Mise en scène percutante de la résurrection de la folie, cette nouvelle oscille entre ouverture et enfermement. Dans cette avancée implacable de la stupidité destructrice, allégorie de la victoire du nazisme mais aussi chef-d'oeuvre de composition, Zweig s'intéresse peu à la survie du corps, préférant montrer les réactions de l'esprit, qui trouve un symbole parfait dans ce jeu éminemment intelligent mais désespérément stérile. Publié en 1943, un an après le suicide de son auteur, Le Joueur d'échecs fait figure de testament dans l'oeuvre de Zweig.

 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Ce court roman, facile à lire, est aussi très intense.
L'obsession, la folie des joueurs ne sont pas loin, dans un cadre pourtant pacifique, privilégié. C'est ce contraste que je trouve saisissant : la quiétude du voyage, dont le cadre semble luxueux et paisible, loin de l'agitation du monde et d'une époque trouble, et soudain : ce duel. Où tout peut très vite basculer (même si chaque coup dure une éternité). 
J'aime aussi cette interrogation : jusqu'où peut aller le cerveau de l'homme ? Quel est son point de non retour ?
Jouer aux échecs, ici, est dangereux, chacun pouvant perdre beaucoup. 
Le jeu de la vie l'est tout autant...

 

Morceaux choisis :
"Si dépourvues de matière qu'elles paraissent, les pensées aussi ont besoin d'un point d'appui, faute de quoi elles se mettent à tourner sur elles-mêmes dans une ronde folle".
"Il semble qu'il y ait dans notre cerveau de mystérieuses forces régulatrices qui écartent spontanément ce qui pourrait nuire à l'âme ou la menacer"
"Plus un esprit se limite, plus il touche par ailleurs à l'infini".
29 avril 2014

dernière lecture : La maison de l'été

de Patrick Cauvin

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4 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Depuis vingt-cinq ans, Patrick Cauvin passe tous ses étés dans une bâtisse de tuffeau et d'ardoise, en pays troglodytique, entre Angers et Saumur. Un parc, des grottes, des fantômes : l'achat de l'immense maison fut d'abord un grand moment de panique. Puis, au fil des étés, le lieu a vécu, les amis s'y sont succédés, sont revenus. On y a beaucoup mangé, bu, écouté, chanté, discuté... Patrick Cauvin nous raconte avec plaisir ses balades à vélo à travers le Maine-et-Loire, la douceur des matins, l'amitié des voisins, les vignobles de l'Anjou, les châteaux tout proches.
Patrick Cauvin écrit ici son récit le plus intime... Un livre pour transmettre la joie, les rires, l'amitié, les souvenirs du bonheur, imprégné de la fameuse douceur angevine.
La Maison de l'été poursuit le travail d'une collection qui, dès son premier titre, multiplie succès publics et succès d'estime. Traduisant ainsi un appétit croissant des lecteurs pour ces instants de vie, ces moments d'éternité qu'abritent les demeures de leurs écrivains.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
C'est un roman qui m'a fait un bien fou. 
Patrick Cauvin m'a invitée dans sa demeure, dans sa vie. Il a grand ouvert portes et fenêtres, mis un peu de musique (archi-démodée, pas grave, j'ai eu envie de tout écouter, pour savoir... c'est ce que j'aime, dans les romans, m'imprégner totalement de leur univers, comprendre une ambiance...), il m'a invitée à partager ses repas, rencontrer ses amis, à visiter son potager, son grenier. Sa maison d'été comme elle reçoit. 
J'adore ce genre de récits : Didier Decoin m'avait déjà enthousiasmée avec son roman "Avec vue sur la mer". Ici, aussi le ton est joyeux, la vie douce, coupée du monde agité de la capitale. Cet auteur est bourré d'humour et d'amour (bourru). Il regarde les gens autour de lui. Il regarde la terre. La vie. Il écrit comme on conte aux enfants une belle histoire pour l'endormir, le soir. Il me berce du doux bonheur de savoir que la vie est si simple, si belle, quand on veut...  

Morceaux choisis :
"Et si les maisons tenaient debout plus par la musique que l'on y entend que par le matériau qui les construit ?"
"S'il pleut on s'en fout. Il reste tant de chansons à déguster, tant de théories à échafauder, quelle importance peut bien avoir la présence ou l'absence du soleil."
"J'ai toujours pensé que les lieux où l'on lisait les livres n'étaient pas indifférents à l'atmosphère qui s'en dégageait. Il n'existe pas d'endroit neutre. Le décor interfère."
"Le seul moyen de faire sortir l'un de son bouquin, l'autre de sa musique, les deux autres de leur conversation, et les derniers de leurs chaises longues est de proférer : "Qu'est-ce qu'on mange ce soir ?" C'est donc à ce propos que les intelligences convergent et se réunissent."
"La gare qui permet d'arriver à une maison qui est la vôtre n'est pas une gare comme les autres".

Un passage un peu plus long, pour ce plaisir que j'ai toujours de débusquer une petite histoire dans la grande...
"Nous avons, J.B. et moi, fondé une tradition. Une fois dans l'été,  nous enfourchons nos vélos et partons en balade dans le matin.
Il est huit heures, la rosée couvre les maïs, les tournesols et les champs de roses. Nous pédalons pépère. Mon compagnon porte la casquette, la salopette, et il a gardé ses pantoufles. Il souffle un peu dans les côtes, nous mettons alors pied à terre et continuons doucement. Il m'explique en marchant que ce morceau de terre appartenait autrefois à l'une des ses cousines aujourd'hui décédée. J'apprends qu'il y avait sur la gauche un sentier qui menait à un moulin, que, plus loin, sur la route qui va à La Bournée vivait un rebouteux, spécialiste du zona qu'il guérissait en trois séances. Moi qui croyais que tout, ici, était immuable, me voici bien désappointé : plus de rebouteux, plus de moulin, plus de cousine.
Décidément, il faut se méfier des impressions d'éternité.
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19 avril 2014

dernière lecture : Le roman du Café

de Pascal Mermet

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1,5 etoile

Présentation de l'éditeur :
Café, qui es-tu ? Drogue, business, médicament, plaisir, carburant, poison, ou un ami qui nous veut du bien ?
Dans les coulisses des légendes illustrant le grain sombre, au cœur d'un colossal commerce voué à l'écologie pour durer, ce récit romanesque se déguste à travers l'amitié d'un jeune aveugle passionné de cafés et de son extravagante amie d'enfance. 
Du Brésil au Costa Rica, du Vietnam à la Côte d'Ivoire, rien n'échappe aux regards croisés d'un torréfacteur éco responsable et d'une pimpante journaliste. 
L'essor de cet or brun est une véritable épopée gorgée de rebondissements, de faits d'armes parfois, plus souvent de passions partagées pour le divin breuvage, une histoire liée à l'esclavage, et tout simplement, à l'humanité.
Après la lecture de ces pages qui n'épargnent ni les consomateurs, ni les industriels, vous serez enclin à changer radicalement vos habitudes de café.
Attention ! Ce livre provoque une irrésistible envie de se précipiter chez un torréfacteur pour y déguster un p'tit noir d'excellence. 

Mon sentiment au sujet de ce livre :
Voici un roman qui s'aborde, à mon avis, de deux manières :
- soit l'on est amateur de café, et curieux à son sujet au point de vouloir (presque!) tout savoir, depuis sa "naissance" jusqu'a sa dégustation. Dans ce cas, ce livre est une véritable mine d'or, un vrai trésor, Un documentaire avec un joli fil conducteur : l'histoire de Julien, sous forme de voyage initiatique.
- soit l'on est en quête d'un roman aux belles tournures, avec une belle intrigue et une écriture enlevée. Alors là : déception assurée.
Pour ma part, j'ai découvert ce roman dans le cadre d'une opération "Masse Critique" de Babelio, ce qui, pour moi, est aussi un engagement : lire l'ouvrage reçu jusqu'au bout, quoi qu'il arrive. 
Je ne suis pas spécialement amateur de café. Autant dire que ce roman est très loin de m'avoir emballée. Un bon point, pourtant, pour l'auteur : voilà plus d'un an que nous remettions l'achat d'une cafetière digne de ce nom, à la maison. M'est venue, avec ma lecture, l'envie de boire un bon café... ;)
Mais un mauvais point pour lui : la première chose que je me suis dite, en ouvrant l'enveloppe rédigée de la main-même de l'auteur (pas de doute, c'était son adresse, au dos) et en découvrant le roman, dedans : "Oh, pas de dédicace ? Dommage..."

Morceau choisi :
"Nous sommes dans une société inadaptée à ceux qui ne sont pas valides à 100 %. Quand je pense aux deux seules institutions pour cent mille aveugles en France et aux deux ans d'attente pour une place, je suis en colère". 
(Tiens... cela me rappelle le discours d'Emmanuelle Laborit, dans "Le cri de la mouette"...)

13 avril 2014

dernière lecture : Histoire de la mouette et du chat qui lui apprit à voler

de Luis Sepulveda

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4 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Zorbas le chat grand noir et gros a promis à la mouette qui est venue mourir sur son balcon de couver son dernier œuf, de protéger le poussin et de lui apprendre à voler. Tous les chats du port de Hambourg vont se mobiliser pour l'aider à tenir ces promesses insolites.
A travers les aventures rocambolesques et drôles de Zorbas et Afortunada, on découvre la solidarité, la tendresse, la nature et la poésie.

Mon sentiment au sujet de ce (très court !) roman :
Bienvenue dans un monde parallèle ! 
Ce livre est bourré de poésie. Il se laisse lire le temps d'une très courte soirée, en procurant un sentiment de paix et un vrai plaisir. Haruki Murakami fait, lui aussi, parler les chats. Cela serait-il donc possible ? Plus je regarde mon chat, et plus je me dis que oui, peut-être...
;)
(ah... il paraît que c'est un livre écrit pour les enfants. Aucune importance ! Sur les adultes aussi, la magie opère...)

Morceaux choisis :
"Respire. Sens la pluie. C'est de l'eau. Dans ta vie tu auras beaucoup de raisons d'être heureuse, et l'une d'elles s'appelle l'eau, une autre le vent, une autre le soleil qui arrive toujours comme une récompense après la pluie. Tu sens la pluie ? Ouvre les ailes."
"Au bord du vide, elle a compris le plus important. (...) : seul vole celui qui ose le faire."
5 avril 2014

dernière lecture : les pantoufles du samouraï

de Patrick Cauvin

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3,5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Depuis une bonne quarantaine d'années, il n'a plus écrit une ligne. Même pas pour les voeux de nouvel an. Il ne connaît plus personne. Il est seul dans la ville. Il a 84 ans. Et si ce matin-là il reprend la plume, c'est qu'il a une sacrée bonne raison. Tout démarre dans l'épicerie. Celle située derrière chez lui, celle où il n'était jamais entré. Ce qui s'est passé là, il n'est pas près de l'oublier. Vous non plus.

 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Les 3-4 premières pages passées (assez surprenantes/dérangeantes, je crois... j'ai d'ailleurs hésité à poursuivre ma lecture. Bien m'a pris de persévérer...), je me suis beaucoup amusée à cette lecture, même si le sujet est bien lourd : la vieillesse et la solitude. Le héros de l'histoire (enfin héros...) a, sous ses airs ronchons, beaucoup d'humour ! Et puis cette écriture fluide de Patrick Cauvin : décidément, je crois que je ne m'en lasse pas... 
Amateurs d'oeuvres littéraires, passez votre route. En revanche si vous aimez rire (bon ok, ici un peu au détriment d'autrui...) vous vous régalerez assurément !

 

Morceaux choisis :
"Je sortais faire ma promenade, le "petit tour", expression qui fleure son vieux monsieur. Les jeunes gens ne font pas de "petit tour", ils font des conneries, ce qui est beaucoup moins languissant et répétitif".
"A croire que les plus grandes querelles reposent et se nourrissent sur les bases les plus futiles qui soient".
"On me dira qu'on ne peut pas prétendre qu'une rue, si elle est déserte, soit plus déserte qu'une autre qui l'est également".
"Tant qu'il y a de la salive, il y a du ressentiment. N'oublions  jamais de cracher sur les gâcheurs d'enfance".
"La rue était toujours vide, la soirée toujours belle, mais j'ai compris en cet instant que je venais, par la plus grande inadvertance, de pénétrer dans un univers qui ne me lâcherait pas".
"L'inconscient a peur du ridicule. Dès qu'il sait qu'il y a du comique quelque part, il bloque."
"On a toujours tendance à penser que lorsque quelque chose arrive, ce quelque chose devait arriver".
"Comment fait-on pour devenir un ronchon chargé d'années, un barbon dont Molière, déjà, se moque, et qui finira seul en bout de décor ? C'est très simple, il suffit d'écarter les doigts et de laisser fuir une femme que l'on a aimée, et ça y est, c'est fini, on endosse le rôle, un peu attristant, beaucoup ridicule... Une perle de vie glisse sur le pont du navire et tombe dans la mer.
"Je me demande si cette lubie qui consiste à transcrire ce qui vous arrive n'est pas une belle preuve de sénilité. Pour résumer, je vieillis et c'est la première fois que ça m'arrive".
"Les existences sans aventures ne sont pas mornes pour autant".

 

Et, comme bientôt toujours, un passage un peu plus long, qui m'a fait penser à ma grand-mère qui, avec sa canne blanche, parcourait vaillamment ses 2-3 kilomètres chaque jour :
"Donc je me balade. A petits pas bien sûr. Comment pourrait-il en être autrement ? Je ne le fais pas exprès, on s'en doute. Qui s'amuserait à rétrécir ses enjambées ? ...Simplement, au fil de l'âge, la distance qui sépare un pas de l'autre se raccourcit. Pour compenser, on tente d'accélérer, ce qui doit me donner une allure pressée. Pas plus rapide qu'un vieillard. Les gens qui me regardent passer doivent penser que j'ai chaque soir un rendez-vous urgent ou le feu au cul. Ils se trompent dans les deux cas : je n'ai jamais rien à faire et si je me trempais en permanence les fesses dans la glace, elles ne seraient pas plus froides que dans leur état normal. Je trottine donc. Aucune raison à ma hâte, si ce n'est l'obéissance à un chronomètre invisible qui m'oblige à franchir depuis un demi-siècle la même distance durant le même temps."

25 mars 2014

dernière lecture : Il faut beaucoup aimer les hommes

de Marie Darrieussecq

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3 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Une femme rencontre un homme. Coup de foudre. Il se trouve que l'homme est noir. "C'est quoi, un noir ? Et d'abord, c'est de quelle couleur ?" la question que pose Jean Genet dans "les nègres", cette femme va y être confrontée comme par surprise. Et c'est quoi, l'Afrique ? Elle essaie de se renseigner. Elle lit, elle pose des questions. C'est la Solange du dernier roman de Marie Darrieussecq, "Clèves", elle a fait du chemin depuis son village natal, dans sa "tribu" à elle, ou tout le monde était blanc.
Le roman réserve d'ailleurs quelques surprises aux lecteurs de "Clèves", même s'il n'est pas nécessaire De l'avoir lu pour entrer dans cette nouvelle histoire. L'homme qu'elle aime est habité par une grande idée : il veut tourner un film adapté de "au cœur des Ténèbres" de Conrad, sur place, au Congo. 
Solange va le suivre dans cette aventure, jusqu'au bout du Monde : à la frontière du Cameroun et de la Guinée équatoriale, au bord du fleuve Ntem, dans une sorte De "je ntem moi non plus". La forêt vierge est très présente dans toute cette deuxième partie du roman, Qui se passe en pirogue et en 4x4 au milieu des pygmées et des bûcherons clandestins, sous l’œil d'une Solange qui se sent négligée.
Depuis "truismes" en passant par "le bébé" ou "Tom est mort" jusqu’à "Clèves", les romans de Marie Darrieussecq travaillent les stéréotypes : ce qu'on attend d'une femme, par exemple ; ou les phrases toutes faites autour du deuil, de la maternité, de la virginité.
Dans "il faut beaucoup aimer les hommes" cet homme noir et cette femme blanche se débattent dans l'avalanche de clichés qui entoure les couples qu'on dit "mixtes".
Le roman se passe aussi dans les milieux du cinéma, et sur les lieux d'un tournage Chaotique, peut-être parce qu'on demande à un homme noir de jouer un certain rôle : d'être noir. Et on demande a une femme de se comporter de telle ou telle façon : d'être une femme.
Le titre est tiré d'une phrase de Marguerite Duras qui sert d'exergue : "il faut beaucoup aimer les Hommes. Beaucoup, beaucoup. Beaucoup les aimer pour les aimer. Sans cela, ce n'est pas possible, on ne peut pas les supporter."

 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Une très belle écriture, c'est certain. 
Mais l'histoire reste dérangeante. Pas à cause de la différence de couleur de peau (ce dont s'interroge Solange, l'héroïne du roman, dès la naissance de son magnifique amour pour Kouhouesso), mais plutôt l'enfermement et l'attente dans lesquels Solange s'est cloisonnée. Un amour aliénant, dirigé vers un homme (l'Homme !, dirait-elle) qui, à mon avis, ne la mérite pas. Il le lui démontre d'ailleurs tout au long du roman, mais surtout à la fin. Quel muffle !
Dérangeant, aussi, ce monde du cinéma, où les acteurs sont décrits comme des êtres totalement superficiels, vivent-ils sur une autre planète ? S'ils n'y sont pas, la consommation de drogues et autres boissons alcoolisées (plutôt banalisées dans le roman, cela correspond-il à la réalité dans ce monde-là ? C'est l'impression que nous en donne la presse people...) finissent de les déconnecter de la réalité...
Puis vient ce basculement entre deux mondes, avec le passage vers la brousse africaine, hostile. Extrêmement contrasté. Dur. La vraie vie ? La secousse dont a besoin Solange pour enfin réagir ? Je crois que c'est là la partie que j'ai préférée de ce roman et, après réflexion, je la trouve même assez fascinante. Un tas d'images restent collées devant mes yeux, un peu oppressantes, comme l'est sans doute l'Afrique entière... 

Un sentiment mitigé, donc, pour moi...  

 

 
Morceaux choisis :
Et il porte sur la mer un regard infini.
Au bout de combien de temps se rompt un lien ? se dénoue une histoire ? L'amour, lui, empirait. L'amour idiot, celui qui empêche de vivre. Le désir qui est une des forme de l'enfer. 
Vouloir se faire aimer de tout le monde plutôt qu'un seul, ça lui faisait comme un repos.
Avant la rencontre, elle se passait de lui. Elle ne percevait même pas son champ magnétique : elle l'ignorait superbement
Le visage est ce que l'on ne voit pas de soi. Le dos non plus, je vous l'accorde. En se contorsionnant, on attrape un éclat d'omoplate, un peu de clavicule et de reins. Mais on porte devant soi son visage comme une offrande.
Un regard sur la mer et elle voudrait être la mer. Un regard sur les vagues et elle voudrait être les vagues. Elle voudrait être le vide, elle voudrait être l'ailleurs, elle voudrait être la chanson qu'il a dans la tête et elle voudrait qu'il la chante, elle, qu'il dérive, oui, mais vers elle ; elle voudrait être cette pensée évasive.
Est-ce que c'était ça l'amour, cette façon d'attendre et maintenant, de regarder bouger les belles lèvres sur les belles dents sans écouter ?
Elle songea qu'elle n'avait pensé à lui que par intermittence : l'exotisme est une distraction puissante.
Les arbres avertissent et préconisent. Les arbres prennent le parti des sages. Les grottes sont sacrées.
Seuls les gens sans vision s'échappent dans le réel, c'est ce que disent les Zoulous
Pas le même homme de face et de profil.
 
Beaucoup de beaux passages sur l'attente :
Attendre est une maladie. Une maladie mentale. Souvent féminine.
Mais qu'importe les lieux et les temps, le monde ici et maintenant était à nouveau peuplé d'un seul homme.
De lui, de cet homme qu'elle aimait, de lui dont elle apprenait les goûts, l'histoire, le plaisir, la force , le talent et le manque d'humour, de lui dont elle commençait à redouter les humeurs, de lui elle ne savait rien. ...
L'objet précis de son attente - lui, ici. Lui et pas un autre. L'attente était tellement vaste qu'il en était pour ainsi dire dissous. Devenu -lui, cet homme- impossible. Une constellation dont l'existence est connue, visible dans le ciel, mais inatteignable et de ce fait, abstraite, et à la longue, indifférente.
L'attente recommençait, l'attente comme une maladie chronique. Une fièvre engluante, une torpeur. Et entre deux rencontres, deux réinfections, elle s'imprégnait lentement de ce paradoxe: elle attendait un homme qu'elle perdait de vue, un homme comme inventé. L'attente était la réalité; son attente à elle la preuve de sa vie à lui. 
18 mars 2014

dernière lecture : La vérité sur l'affaire Harry Québert

de Joël Dicker

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3,5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Un jeune écrivain américain à succès, mais en panne d'inspiration, part dans le New Hampshire tenter d'établir l'innocence de Harry Quebert, son mentor.Légendedes lettres américaines, ce dernier est accusé d'avoir assassiné vingt-cinq ans plus tôt sa (trop) jeune maîtresse... Argument de polar ? Oui, bien sûr. Et LaVérité surl'affaire Harry Quebert en est d'abord un, dont les six cent soixante-dix pages, écrites dans un style simple et clair, se dévorent comme les gros thrillersjudiciaires de Scott Turow.
Mais il n'est pas que cela : Joël Dicker, jeune auteur suisse révélé en début d'année par un thriller historique, Les Derniers Jours de nos pères, réussit en plus àglisser des notations habiles sur les Etats-Unis, sur sa littérature, son côté parfois fabriqué et ses compromissions. L'intrigue se resserre vite sur les rapportsentre le héros et son maître, et met en son centre l'idée de transmission et celle de la fabrique du talent. Il n'est pas exclu que, preuves à l'appui, Dicker ait aussiréussi à répondre à une des questions de son roman : comment écrit-on un (bon) livre à succès ? En tout cas, voici le sien sélectionné sur la première liste des jurés Goncourt.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Envie de dire : bouquin bourré de rebondissements ! Impossible de le poser, quel que soit le moment de l'histoire. De là lui donner un prix, je ne crois pas que je serais allée jusque là. Et pourtant, en y réfléchissant... ll y a tellement de beaux passages. Les personnages prennent vie entre ces lignes (je pense à Jenny), et l'on comprend mieux le monde de l'édition qui incite jusqu'à l'usure ses écrivains. C'est un roman extrêmement prenant, jusqu'à la toute fin, ce qui est un véritable tour de force de l'auteur.
Mais vraiment, je n'ai pas aimé le personnage de Nola-amoureuse, mais problablement est-ce ainsi que les filles de 15 ans aiment... Un avis qui reste mitigé, donc, à cause de cette histoire d'amour gnangnan-harlequinesque, pourtant pilier central de toute cette histoire, à laquelle j'ai encore un mal fou à croire...

Morceaux choisis :
"Où que vous fuyiez, vos problèmes s'invitent dans vos bagages et vous suivent partout".
"On a la vie qu'on se choisit"
"Le don de l'écriture est un don non pas parce que vous écrivez correctement, mais parce que vous pouvez donner du sens à votre vie"
"Au cas où vous ne l'auriez pas encore remarqué, la vie, d'une manière générale, n'a pas de sens. Sauf si vous vous efforcez de lui en donner un et que vous vous battez chaque jour que Dieu fait pour atteindre ce but".
"Vous savez ce qu'est un éditeur ? C'est un écrivain raté dont le papa avait suffisamment de fric pour qu'il puisse s'approprier le talent des autres".
"(..) elle l'aimait Elle le savait. C'était un sensation qui ne trompait pas, il n'y en avait aucune autre pareille : elle se sentait différente, elle se sentait plus heureuse ; les journées lui semblaient plus belles Et surtout, lorsque'il était là, elle sentait son coeur battre plus fort."
"Personne n'est libre. Si les gens étaient libres, ils seraient heureux".
"Tout ce que je sais c'est que la vie est une succession de choix qu'il faut savoir assumer ensuite"
"Personne n'est libre, mon garçon Nous sommes prisonniers des autres et de nous-mêmes".
"(..) que le monde des livres était passé du noble art de l'imprimerie à la folie capitaliste du XXe siècle, que désormais un livre devait être écrit pour être vendu, que pour vendre un livre il fallait qu'on en parle, et que pour qu'on en parle il fallait s'approprier un espace qui, si on ne le prenait pas soi-même par la force, serait pris par les autres Manger ou être mangé."
"Je ne sais pas si ce sont les écrivains qui sont seuls ou si c'est la solitude qui pousse à écrire".
"Au fond, le seul à savoir si Dieu existe ou n'existe pas, c'est Dieu lui-même".
"On n'est jamais sûr de rien (..). C'est pour ça que l'existence est parfois si compliquée".
"Personne ne sais qu'il est écrivain. Ce sont les autres qui le lui disent"
"La liberté, l'aspiration à la liberté est une guerre en soi".
"Qui ose, gagne".
"La vérité ne change rien à ce que l'on peut éprouver pour autrui. C'est le grand drame des sentiments".
"L'amour donne du sens à la vie Quand on aime, on est plus fort ! On est plus grand ! On va plus loin !"
"Un bon livre ne se mesure pas à ses derniers mots uniquement, mais à l'effet collectif de tous les mots qui les ont précédés. Environ une demi-seconde après avoir terminé votre livre, après en avoir lu le dernier mot, le lecteur doit ses sentir envahi d'un sentiment puissant ; pendant un instant, il ne doit plus penser qu'à tout ce qu'il vient de lire, regarder la couverture et sourire avec une pointe de tristesse parce que tous les personnages vont lui manquer. Un bon livre est un livre que l'on regrette d'avoir terminé".

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