dernière lecture : les pantoufles du samouraï
de Patrick Cauvin
Présentation de l'éditeur :
Depuis une bonne quarantaine d'années, il n'a plus écrit une ligne. Même pas pour les voeux de nouvel an. Il ne connaît plus personne. Il est seul dans la ville. Il a 84 ans. Et si ce matin-là il reprend la plume, c'est qu'il a une sacrée bonne raison. Tout démarre dans l'épicerie. Celle située derrière chez lui, celle où il n'était jamais entré. Ce qui s'est passé là, il n'est pas près de l'oublier. Vous non plus.
Les 3-4 premières pages passées (assez surprenantes/dérangeantes, je crois... j'ai d'ailleurs hésité à poursuivre ma lecture. Bien m'a pris de persévérer...), je me suis beaucoup amusée à cette lecture, même si le sujet est bien lourd : la vieillesse et la solitude. Le héros de l'histoire (enfin héros...) a, sous ses airs ronchons, beaucoup d'humour ! Et puis cette écriture fluide de Patrick Cauvin : décidément, je crois que je ne m'en lasse pas...
Amateurs d'oeuvres littéraires, passez votre route. En revanche si vous aimez rire (bon ok, ici un peu au détriment d'autrui...) vous vous régalerez assurément !
"Je me demande si cette lubie qui consiste à transcrire ce qui vous arrive n'est pas une belle preuve de sénilité. Pour résumer, je vieillis et c'est la première fois que ça m'arrive".
"Les existences sans aventures ne sont pas mornes pour autant".
Et, comme bientôt toujours, un passage un peu plus long, qui m'a fait penser à ma grand-mère qui, avec sa canne blanche, parcourait vaillamment ses 2-3 kilomètres chaque jour :
"Donc je me balade. A petits pas bien sûr. Comment pourrait-il en être autrement ? Je ne le fais pas exprès, on s'en doute. Qui s'amuserait à rétrécir ses enjambées ? ...Simplement, au fil de l'âge, la distance qui sépare un pas de l'autre se raccourcit. Pour compenser, on tente d'accélérer, ce qui doit me donner une allure pressée. Pas plus rapide qu'un vieillard. Les gens qui me regardent passer doivent penser que j'ai chaque soir un rendez-vous urgent ou le feu au cul. Ils se trompent dans les deux cas : je n'ai jamais rien à faire et si je me trempais en permanence les fesses dans la glace, elles ne seraient pas plus froides que dans leur état normal. Je trottine donc. Aucune raison à ma hâte, si ce n'est l'obéissance à un chronomètre invisible qui m'oblige à franchir depuis un demi-siècle la même distance durant le même temps."