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Le bruit des vagues
8 juillet 2011

dernière lecture : Avec vue sur la mer

de Didier Decoin

DecoinDidier_Avec_vue_sur_la_mer

Présentation :
Lorsqu'il était enfant, Didier Decoin a passé des vacances dans la Hague, au Nord du Cotentin. Il est tombé amoureux de cette région et a passé des années à y rechercher une maison. Il nous raconte joliment ses mésaventures immobilières, les péripéties inévitables liées aux travaux, les tempêtes, son jardin, les petits bonheurs du voisinage et des nourritures terrestres qu'offre ce pays normand battu par la mer et le vent.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Un vrai plaisir. Pourtant, ce n'est rien de spécial. Seulement l'achat d'une maison secondaire. Racontée par un véritable conteur, que dis-je, un véritable ensorceleur, avec quelques passages succulents (l'envolée du toit du voisin), d'autres où je me retrouve totalement (sortir par grand-mauvais-temps écouter la mer mugir en choeur avec le vent), d'autres encore qui me rappellent quelques bons moments (la lumière du phare, dans la chambre, la nuit, à Roscoff...).
J'adorerais tellement ça : une maison avec vue sur la mer, juste pour mettre le nez contre la vitre les jours de grosse tempête !

Morceaux choisis :
« Je soupçonne Dieu d'être de la famille des phares. »
« Comme l'amour, la vue sur la mer est quelque chose qui n'a rien en soi d'exceptionnel, qui est connu et partagé par des millions de gens. Pourtant, quand cela vous échoit, vous ne pouvez vous défendre de l'impression que rien au monde n'est comparable à votre amour ni à votre vue sur la mer. »
« En matière de jardinage, c'est l'oeil qui fait le plus gros du travail. »
« J’ai fait ce livre pour dire que je n’habite pas une maison mais que je suis habité par elle… »

Et puis, ce passage plus long, qui me plaît particulièrement :
«
Je n'ai jamais vu la mer Rouge, mais je sais bien qu'elle n'est pas rouge. Pas plus, d'ailleurs, que la mer Noire n'est noire. La mer n'est rouge, vraiment rouge, qu'à (...) une certaine heure, brièvement, quand le soleil couchant, comme un tube de peinture que l'artiste écrase, dégorge brusquement une coulée de sa pâte brillante et fluide, d'un incarnat si ardent, si dévorant que les plus vives couleurs de la palette semblent tout à coup d'une tristesse de suie.
La "rougie" de la mer se propage d'ouest en est, courant comme un incendie. Portée par les vagues, elle atteint le rivage, submerge l'ourlet de la plage, s'étale sur les galets en lave incandescente, embrase les lacets de la route, escalade les falaises où elle empourpre les bruyères, l'ocre brune des fougères, le nankin des ajoncs. Le rouge investit tout, faisant du moindre gravier un rubis, transformant les bouquets d'ombelles en forêts de petits érables qui flambent dans la gloire fugitive de quelques minutes d'été indien à l'échelle d'un talus ou d'un fossé.
J'ai même cru voir, perché sur un rocher où il faisait sécher ses ailes, un cormoran virer du noir à l'écarlate.
»

 

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