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Le bruit des vagues
11 mai 2014

dernière lecture : Le joueur d'échecs

de Stephen Zweig

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4,5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Czentowicz, champion d'échecs arrogant, esprit borné à outrance, inculte et étonnamment stupide, occupe le premier plan jusqu'à l'entrée en scène de Monsieur B. Dès lors que cet aristocrate autrichien s'intéresse à la partie livrée entre le champion et les passagers amateurs, la direction du texte bascule. Par un effet de symétrie, la narration se transforme en un face à face tendu entre un esprit brillant et rapide à l'intelligence abstraite et un cerveau au pragmatisme brutal, incapable de projection véritable. Mise en scène percutante de la résurrection de la folie, cette nouvelle oscille entre ouverture et enfermement. Dans cette avancée implacable de la stupidité destructrice, allégorie de la victoire du nazisme mais aussi chef-d'oeuvre de composition, Zweig s'intéresse peu à la survie du corps, préférant montrer les réactions de l'esprit, qui trouve un symbole parfait dans ce jeu éminemment intelligent mais désespérément stérile. Publié en 1943, un an après le suicide de son auteur, Le Joueur d'échecs fait figure de testament dans l'oeuvre de Zweig.

 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Ce court roman, facile à lire, est aussi très intense.
L'obsession, la folie des joueurs ne sont pas loin, dans un cadre pourtant pacifique, privilégié. C'est ce contraste que je trouve saisissant : la quiétude du voyage, dont le cadre semble luxueux et paisible, loin de l'agitation du monde et d'une époque trouble, et soudain : ce duel. Où tout peut très vite basculer (même si chaque coup dure une éternité). 
J'aime aussi cette interrogation : jusqu'où peut aller le cerveau de l'homme ? Quel est son point de non retour ?
Jouer aux échecs, ici, est dangereux, chacun pouvant perdre beaucoup. 
Le jeu de la vie l'est tout autant...

 

Morceaux choisis :
"Si dépourvues de matière qu'elles paraissent, les pensées aussi ont besoin d'un point d'appui, faute de quoi elles se mettent à tourner sur elles-mêmes dans une ronde folle".
"Il semble qu'il y ait dans notre cerveau de mystérieuses forces régulatrices qui écartent spontanément ce qui pourrait nuire à l'âme ou la menacer"
"Plus un esprit se limite, plus il touche par ailleurs à l'infini".
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