je suis une vague...
" J’évite la vague qui approche ou au contraire je m’en sers.
Je me lance,
je sais nager,
je sais voler…
Tantôt la vague me gifle, tantôt elle m’emporte…"
" J’évite la vague qui approche ou au contraire je m’en sers.
Je me lance,
je sais nager,
je sais voler…
Tantôt la vague me gifle, tantôt elle m’emporte…"
de Virginia Woolf
Présentation de l'éditeur :
Les Vagues est un roman souterrain. Peut-être le plus ambitieux de Virginia Woolf. Elle y conduit à son paroxysme l'exploration du "flux de la conscience" déjà remarquablement maîtrisée dans La Promenade au phare. Au-delà de la fiction, elle veut atteindre le subconscient et tout ce qu'il capte, à notre insu : J'espère avoir retenu ainsi le chant de la mer et des oiseaux, l'aube et le jardin, subconsciemment présents (...). Ce pourraient être des îlots de lumière, des îles dans le courant que j'essaie de représenter ; la vie elle-même qui s'écoule. Dans Les Vagues, s'entrecroisent les monologues intérieurs de ses personnages, comme autant de reflets irisés sur la mer, qui se répondent et frémissent au moindre souffle du vent. Parfois, un scintillement plus fort, plus pur semble-t-il que les autres : c'est une page de poésie (à supposer que le reste ne le soit déjà), écrite en italique, comme une respiration, une méditation sans sujet, dans laquelle se confondraient un instant toutes les autres. À 47 ans, dix ans avant son suicide, Virginia Woolf se bat contre ses crises successives de désespoir et d'euphorie. Pourtant, sa sensibilité écorchée perçoit la beauté qui perdure derrière le flot des heures. Plus que jamais, les mots lui permettent de cueillir ces "moments de l'être", tels des coquillages nacrés, envers et contre le flux et le reflux du temps.
Bon, et si je vous avouais maintenant que, si effectivement les 100 premières pages de ce roman m'ont passionnée, la suite m'a terriblement remplie d'ennui (et je pèse mes mots...). Rien ne s'y passe plus vraiment, sinon les vies de chacun qui avancent, sans grandes surprises. Un quotidien banal. Qui tourne décidément en boucle... y compris dans les pensées.
Comme dans la vie.
En plus déprimant.
La beauté est indissociable
du regard
de celui qui voit"
Heinz Pagels
***
J'avais l'intention de vous raconter la frayeur que m'a procuré ce portrait,
mais je ne sais plus comment dérouler mon récit, maintenant que l'émotion forte est passée,
que le visage a pris sa juste place dans son cadre.
Que tout est redevenu normal.
Pourtant, ce matin-là, alors que la pièce était encore un peu sombre
et que je venais de sortir le pastel de son enveloppe protectrice pour le monter à mon mari,
il ne ressemblait plus à rien !
Je ne voyais que du noir et du gris. En paquets.
J'avais beau le tourner dans tous les sens,
impossible d'y retrouver la moindre trace du visage que, la veille, j'avais admiré chez une amie
qui souhaitait que je lui fasse un cadre personnalisé.
Je n'avais plus qu'une seule certitude :
celle que le frottement de l'enveloppe avait dilué les nuances subtiles des pastels,
et tout détruit.
J'étais au bord des larmes.
Je l'ai posé un instant contre un mur.
La lumière est venue au même moment.
Le visage était là,
comme une évidence
(et moi, je retrouvais mon souffle...).
Cadre réalisé avec des tesselles en pâte polymère
***
Ce portrait (pastel gras), est l'oeuvre du peintre Benjamen Carbonne.
Dans sa biographie, l'on peut lire :
"cet artiste représente souvent des êtres tourmentés,
cette période de son travail se concentrera sur des visages parfois doux et sensibles,
mais aussi très souvent déchirés, arrachés ou déformés par la douleur, le cri, le besoin d'expression. "
Pour ma part,
j'ai toujours été fascinée par ces talents qui,
avec deux-trois couleurs et une virtuosité particulière dans le trait,
savent transmettre des sensations puissantes.
Et bien là, je peux dire que j'ai été servie !
;)
d'Alain Cassoura
Présentation de l'éditeur :
« Maçyl Massen et moi fîmes, durant six ans et plus, un long voyage dans les profondeurs de l’être. Nous avançâmes péniblement, mais portés par un souffle : nous partagions en silence une conviction, une illusion, l’idée que tout était possible. Nous traquions l’amnésie, la folie. Nous rencontrions la souffrance. La marche était risquée, équilibre fragile sur le fil du rasoir : la mort d’un côté, la renaissance de l’autre.
Nul cas d’école ici, nul protocole thérapeutique, juste la rencontre de deux hommes pour une guérison. » A. C.
Cette odyssée thérapeutique relate le cheminement de deux êtres au caractère entier, un médecin et son patient. Dans la fureur de guérir, ils explorent les frontières entre le physique, l’émotion et la pensée, entre l’ostéopathie, médecine du corps, et une approche par le verbe.
Guérir est possible. Guérir est un engagement total.
Le docteur Alain Cassourra est médecin, ostéopathe, chargé de cours à la faculté de médecine Paris-XIII. Il est l’auteur de L’Énergie, l’émotion, la pensée au bout des doigts.
Mon sentiment au sujet de ce roman :
Je connaissais Alain Cassoura, que j'avais "rencontré" dans son premier livre : "L'énergie, l'émotion, la pensée, au bout des doigts", texte que j'avais adoré et où il est question d'ostéopathie. Puis je l'ai entendu sur France inter, dans l'émission de Marie-Pierre Planchon : un premier volet où il était plutôt question de l'ostéopathie en général, donc de ce premier roman, et un second volet où il présentait son nouvel ouvrage : "La fureur de guérir" (voir les liens ci-dessous). Alain Cassoura est un homme communicant, jovial, sympathique, d'autant plus que son accent chante en même temps qu'il parle... Je me suis donc laissée tenter par cette seconde lecture.
Et bien : elle n'a absolument rien à voir avec la première ! Je l'ai trouvé extrêmement sombre, même si le héros de cette histoire avance vers la guérison. J'ai eu le sentiment de me retrouver face à deux solitudes furieusement décidées à mener jusqu'au bout un terrible combat.
J'ai surtout eu le sentiment que m'étaient dévoilées des choses qui ne me regardent pas. Qu'un secret avait été trahi.
Probablement ne suis-je pas le meilleur public ? Alors qui ? Sans doute ce texte sera idéal comme support pédagogique pour les personnes destinées à la médecine, à l'ostéopathie, voire même à la psychologie, mais en faire un film, comme le suggère Alain Cassoura dans son interview, je ne crois pas...
Autant écouter Alain Cassoura raconter cette rencontre insolite m'a séduite, autant lire l'histoire de Macyl Massen m'a dérangée. Ceci dit, un livre qui secoue à ce point son lecteur ne peut qu'être réussi... Ce qu'il y a de sûr, c'est que je ne suis pas prête de l'oublier, celui-ci...
Enfin, petite parenthèse : le dessin, sur la une de la couv' est absolument parfait : il représente fidèlement, à mon avis, l'écorché vif qu'est Massyl.
"Le dit, une fois exprimé, n'appartient pas au passé".
« Il faut sourire pour être belle. »
Claude Frisoni
Collier en pâte polymère
avec serti en perles de rocailles
de Tomás Eloy Martínez
Tomás Eloy Martínez, l’un des intellectuels argentins qui a dénoncé avec le plus de force et d’indignation les crimes de la dictature militaire de son pays, nous raconte cette histoire d’amour et d’obsession dans deux cadres temporels alternés : celui de la dictature et, trente ans plus tard, celui des derniers jours d’Emilia, devenue bibliothécaire dans une petite ville du New Jersey. La narration passe d’un contexte à l’autre, d’une époque à l’autre, et nous offre, à la fois, une fresque historique des années noires de l’Argentine et le portrait intime d’une femme seule, déséquilibrée et hantée par son passé.
Morceaux choisis :
"Un simple frôlement des doigts, et elle avait éprouvé de la chaleur, de la plénitude, du bonheur, la sensation d'avoir déjà vécu souvent ce qu'en réalité elle vivait pour la première fois. Dans ce corps inconnu se trouvait la carte de sa vie, la représentation de l'univers telle quelle l'avait lue dans une encyclopédie taoïste datant de deux siècles avant Jésus-Christ : "Sa tête ronde est la voûte céleste, ses pieds délicats sont l'image de la Terre, ses cheveux sont les étoiles, ses yeux le Soleil et la Lune, ses sourcils la Grande Ourse, son nez ressemble à une montagne, ses quatre membres sont les quatre saisons, ses cinq viscères les cinq éléments."
"Quels sont les traits caractéristiques d'un individu? Pas la musique ou le contenu de ses paroles ni les lignes de son corps, rien qui soit directement visible. Plus d'une fois elle s'était trompée, suivant dans la rue des hommes qui marchaient comme Simon, ou qui laissaient derrière eux un sillage de parfum lui évoquant sa nuque, et quand elle les regardait en face elle était désespérée. Pourquoi n'y a-t-il pas deux personnes semblables ?"
"Seules les feuilles des noyers témoignaient d'une certaine imagination et tombaient irrégulièrement en automne".
"Le paysage change au fil des saisons, disait l'écrivain, mais la fenêtre dans laquelle se découpe le paysage est toujours la même".
"Les choses qui n'existent pas sont beaucoup plus nombreuses que celles qui parviennent à exister. Ce qui n'existera pas est infini. Les graines qui n'ont trouvé ni leur terre ni leur eau et qui ne sont pas transformées en plantes, les êtres qui ne sont pas nés, les personnages qui n'ont pas été écrits. (...) On écrit des romans dans cette intention : pour réparer dans le monde l'absence perpétuelle de ce qui n'a jamais existé."
Créer,
c'est se distinguer de la nature
au lieu de vouloir se confondre avec elle.
Louis Thomas d'Hoste
Ce "tableau" est le fruit d'un heureux hasard...
Il s'agit d'une plaque de pâte polymère,
préalablement destinée à confectionner des bijoux,
mais qui a pris, sous mes doigts,
quelque liberté.
La magie aidant,
elle a revêtu l'apparence d'un paysage de montagne,
à la tombée du jour.
Peut-être y voyez-vous autre chose ?
***
Quelques bijoux, aussi, issus de cette même plaque...
d'Angélique Barbérat
Présentation de l'éditeur :
Une tache rouge sur l’oreiller, juste sous les cheveux de sa maman, morte sous les coups de son mari. Voilà ce que le petit garçon a vu, à cinq ans… Pour survivre, Kyle se jette à cœur perdu dans la musique, que sa mère aimait tant. Vingt ans après, devenu leader d’un groupe de rock, il est célèbre dans le monde entier. Mais inapte au bonheur.
Coryn, elle, a grandi dans une banlieue sans charme. À dix-sept ans, elle tombe dans les bras de Jack Brannigan, qui fou amoureux l’épouse, mais, jaloux et violent, l’enferme dans une prison dorée, « Parce que tu m’appartiens… »
Comment ces deux êtres que tout semble séparer auraient-ils la moindre chance de s’aimer ? Pourtant, à l’instant précis où les destins s’entremêlent, chacun d’eux sait que sa vie ne sera plus jamais la même.