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Le bruit des vagues

17 décembre 2014

je suis une vague...

Tsunami_by_hokusai_19th_century

" J’évite la vague qui approche ou au contraire je m’en sers.
Je me lance,
je sais nager,
je sais voler…
Tantôt la vague me gifle, tantôt elle m’emporte…"

Gilles Deleuze

 

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8 décembre 2014

dernière lecture : Les vagues

de Virginia Woolf

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3,5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Les Vagues est un roman souterrain. Peut-être le plus ambitieux de Virginia Woolf. Elle y conduit à son paroxysme l'exploration du "flux de la conscience" déjà remarquablement maîtrisée dans La Promenade au phare. Au-delà de la fiction, elle veut atteindre le subconscient et tout ce qu'il capte, à notre insu : J'espère avoir retenu ainsi le chant de la mer et des oiseaux, l'aube et le jardin, subconsciemment présents (...). Ce pourraient être des îlots de lumière, des îles dans le courant que j'essaie de représenter ; la vie elle-même qui s'écoule. Dans Les Vagues, s'entrecroisent les monologues intérieurs de ses personnages, comme autant de reflets irisés sur la mer, qui se répondent et frémissent au moindre souffle du vent. Parfois, un scintillement plus fort, plus pur semble-t-il que les autres : c'est une page de poésie (à supposer que le reste ne le soit déjà), écrite en italique, comme une respiration, une méditation sans sujet, dans laquelle se confondraient un instant toutes les autres. À 47 ans, dix ans avant son suicide, Virginia Woolf se bat contre ses crises successives de désespoir et d'euphorie. Pourtant, sa sensibilité écorchée perçoit la beauté qui perdure derrière le flot des heures. Plus que jamais, les mots lui permettent de cueillir ces "moments de l'être", tels des coquillages nacrés, envers et contre le flux et le reflux du temps. 

 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Comment pourrais-je ne pas aimer un tel texte, si proche de la nature et tellement emprunt de douceur, de sage philosophie et de poésie... J'aime aussi son côté décalé, presque suranné, par le langage, le texte restant pourtant tellement actuel pour tout ce qui est des sentiments et des émotions. Ce que j'en retiens, c'est que les hommes sont immuables, décidément attachés (synchronisés ?) à la nature et à l'amour. Même s'ils l'oublient trop souvent aujourd'hui (ou que le système les en empêche) (ou leur pudeur).
Et puis...
Je crois que nous écrivons, chaque jour, un texte semblable à celui de Viriginia Woolf. Mais que, contrairement à elle, cela ne dépasse pas le stade de nos pensées. Passer à l'écriture relève du génie (je la cite, c'est tellement juste... : "Je passerais comme l'ombre sur la lande, vite effacée, vite obscurcie, et disparue pour de bon à la limite des forêts, si je n'obligeais mon cerveau à tout délimiter derrière mon front. Je m'oblige à fixer ce moment, ne serait-ce que dans une seule ligne d'un poème que je n'écrirai pas.", ou encore : "Et je me rends bien compte que les meilleures phrases sont probablement fabriquées dans la solitude…"). 
Non ?

Bon, et si je vous avouais maintenant que, si effectivement les 100 premières pages de ce roman m'ont passionnée,  la suite m'a terriblement remplie d'ennui (et je pèse mes mots...). Rien ne s'y passe plus vraiment, sinon les vies de chacun qui avancent, sans grandes surprises. Un quotidien banal. Qui tourne décidément en boucle... y compris dans les pensées.
Comme dans la vie.
En plus déprimant.

Morceaux choisis
(peut-être y en a-t-il beaucoup..., mais je trouve vraiment dommage de ne pas les partager avec vous : ces passages sont de véritables "empreintes" du roman) :
"Quand ils s'en vont, les gens se font mystérieux. Quand ils s'en vont, je puis les accompagner jusqu'à l'étang, et je puis les revêtir de majesté".
"La nature est trop végétale, trop vague. Elle ne possède que de sublimes immensités, de l'eau et des feuilles. Je commence à souhaiter l'intimité d'une chambre éclairée par le feu, et le corps d'un seul être."
"Chacun de nous semble avoir sans cesse quelque chose à faire, quelque chose qui n'aura lieu qu'une seule fois. Jamais plus. Rien n'est plus terrible que ce sentiment de l'immédiate fatalité."
"C'est une nuit d'orage : les branches agitées des noyers labourent péniblement l'air nocturne. Des étoiles flambent derrière les feuilles. Quelles forces, bonnes ou mauvaises, m'ont conduit où je suis ?"
"En même temps, vous voyez ce scarabée qui porte une feuille sur son dos. Il court ici, puis là. Ainsi, pendant que vous le regardez, votre désir de posséder un objet unique (c'est Louis, en ce moment) est obligé de bouger à son tour, comme la lumière qui va et vient sur ces feuilles de hêtre. Et l'obscur mouvement produit par nos paroles dans les profondeurs de votre esprit finira par briser ce dur noeud roulé dans votre mouchoir de poche".
"Je dois poser le pied prudemment sur le rebord du monde, de peur de tomber dans le néant".
"Il m’arrive parfois de penser que je suis les saisons, le mois de janvier, le mois de mai, le mois de novembre : que je fais partie de la boue, du brouillard et de l’aube."
"Chez moi, les vagues ont des lieues de long. Nous les entendons se briser durant les nuits d'hiver".
"C'est pour cela que je l'aime. Oublieux, presque entièrement ignorant de ce qu'il a été pour moi, il passera hors de ma vie. Et, si étrange que cela me semble, j'entrerai dans d'autres vies : ceci n'est peut-être qu'une escapade, un simple prélude."
"(...) certes, nous avons inventé des expédients pour remplir les crevasses et dissimuler les fissures".
"Je ne crois pas à la valeur des existences séparées. Aucun de nous n’est complet en lui seul."
"Des îlots de lumière tombent entre les branches et flottent sur l'herbe".
"Tous les dogmes sont corrompus par ceux qui les exposent".
"Mais quand tu viens tout change. Les tasses et les soucoupes ont changé quand tu es entré ce matin. Il n'y a aucun doute, ai-je pensé, en poussant le journal de côté, nos vies médiocres, toutes laides qu'elles soient, ne revêtent de splendeur et n'ont de sens que sous le regard de l'amour."
"Je ne sais pas. Je ne sais pas qui je suis parfois, ni mesurer et nommer et totaliser les particules qui font de moi ce que je suis."
"Rien ne devrait recevoir un nom, de peur que ce nom même le transforme".
"L'univers où nous vivons est dépourvu de stabilité. Qui nous dira le sens secret des choses ? Qui peut prévoir la courbe d'un mot, une fois lancé ?"
"Le monde tout entier est en plein travail d'enfantement. Les insectes errent de plante en plante. Les fleurs lourdes de pollen."
"Les expériences de la vie sont incommunicables, et c'est ce qui cause toute la solitude, toute la tristesse humaine".
"Le bonheur est contenu dans cette chambre (...) et la paix que dispensent les objets familiers. Une table, une chaise, un livre, avec un coupe-papier inséré entre ses pages.Et un pétale tombe d'une rose, et la lumière palpite pendant que nous sommes assis, en silence, ou que peut-être, traversés par une pensée sans importance, nous prononçons soudain une parole."
"Mais où est la douleur, et où est la joie ? Je me pose vainement la question. Je sais seulement que j'ai besoin de silence, de solitude, et de plein air, et qu'il me faut consacrer une heure à examiner ce que devient mon univers".
"C'est étrange, car il a été jeune, jadis, lui aussi."
"Le grondement de la circulation pourrait être tout aussi bien le vaste murmure des forêts ou le rugissement des fauves. La roue du temps a reculé d'un tour : nos progrès si récents sont anéantis. En vérité, nos corps sont nus. Nous ne sommes que légèrement recouverts de tissus soigneusement boutonnés, et sous ces trottoirs se cachent des coquillages, des ossements, et du silence".
"C'est l'amour, c'est la haine (...). C'est le torrent sombre et furieux qui nous donne le vertige quand nous nous penchons sur lui. Nous sommes debout sur le rebord, mais le vertige nous prend quand nous regardons en bas".
"Ma vie se passe à m'éveiller, puis à me rendormir".
30 novembre 2014

le regard de celui qui voit

La beauté est indissociable
du regard
de celui qui voit"

Heinz Pagels

***

J'avais l'intention de vous raconter la frayeur que m'a procuré ce portrait,
mais je ne sais plus comment dérouler mon récit, maintenant que l'émotion forte est passée,
que le visage a pris sa juste place dans son cadre.
Que tout est redevenu normal.

Pourtant, ce matin-là, alors que la pièce était encore un peu sombre
et que je venais de sortir le pastel de son enveloppe protectrice pour le monter à mon mari, 
il ne ressemblait plus à rien !
Je ne voyais que du noir et du gris. En paquets.
J'avais beau le tourner dans tous les sens, 
impossible d'y retrouver la moindre trace du visage que, la veille, j'avais admiré chez une amie 
qui souhaitait que je lui fasse un cadre personnalisé.
Je n'avais plus qu'une seule certitude : 
celle que le frottement de l'enveloppe avait dilué les nuances subtiles des pastels, 
et tout détruit.

J'étais au bord des larmes.

Je l'ai posé un instant contre un mur.
La lumière est venue au même moment.
Le visage était là, 
comme une évidence
(et moi, je retrouvais mon souffle...).

 

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Benjamen Carbonne2

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Cadre réalisé avec des tesselles en pâte polymère

*** 

Ce portrait (pastel gras), est l'oeuvre du peintre Benjamen Carbonne.
Dans sa biographie, l'on peut lire : 
"cet artiste représente souvent des êtres tourmentés, 
cette période de son travail se concentrera sur des visages parfois doux et sensibles, 
mais aussi très souvent déchirés, arrachés ou déformés par la douleur, le cri, le besoin d'expression. " 

Pour ma part, 
j'ai toujours été fascinée par ces talents qui, 
avec deux-trois couleurs et une virtuosité particulière dans le trait,
savent transmettre des sensations puissantes.

Et bien là, je peux dire que j'ai été servie !
;) 

26 novembre 2014

dernière lecture : La fureur de guérir

d'Alain Cassoura

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2 etoiles

Présentation de l'éditeur :
« Maçyl Massen et moi fîmes, durant six ans et plus, un long voyage dans les profondeurs de l’être. Nous avançâmes péniblement, mais portés par un souffle : nous partagions en silence une conviction, une illusion, l’idée que tout était possible. Nous traquions l’amnésie, la folie. Nous rencontrions la souffrance. La marche était risquée, équilibre fragile sur le fil du rasoir : la mort d’un côté, la renaissance de l’autre.
Nul cas d’école ici, nul protocole thérapeutique, juste la rencontre de deux hommes pour une guérison. » A. C.
Cette odyssée thérapeutique relate le cheminement de deux êtres au caractère entier, un médecin et son patient. Dans la fureur de guérir, ils explorent les frontières entre le physique, l’émotion et la pensée, entre l’ostéopathie, médecine du corps, et une approche par le verbe.
Guérir est possible. Guérir est un engagement total.
Le docteur Alain Cassourra est médecin, ostéopathe, chargé de cours à la faculté de médecine Paris-XIII. Il est l’auteur de L’Énergie, l’émotion, la pensée au bout des doigts. 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Je connaissais Alain Cassoura, que j'avais "rencontré" dans son premier livre : "L'énergie, l'émotion, la pensée, au bout des doigts", texte que j'avais adoré et où il est question d'ostéopathie. Puis je l'ai entendu sur France inter, dans l'émission de Marie-Pierre Planchon : un premier volet où il était plutôt question de l'ostéopathie en général, donc de ce premier roman, et un second volet où il présentait son nouvel ouvrage : "La fureur de guérir" (voir les liens ci-dessous). Alain Cassoura est un homme communicant, jovial, sympathique, d'autant plus que son accent chante en même temps qu'il parle... Je me suis donc laissée tenter par cette seconde lecture.
Et bien : elle n'a absolument rien à voir avec la première ! Je l'ai trouvé extrêmement sombre, même si le héros de cette histoire avance vers la guérison. J'ai eu le sentiment de me retrouver face à deux solitudes furieusement décidées à mener jusqu'au bout un terrible combat. 
J'ai surtout eu le sentiment que m'étaient dévoilées des choses qui ne me regardent pas. Qu'un secret avait été trahi. 
Probablement ne suis-je pas le meilleur public ? Alors qui ? Sans doute ce texte sera idéal comme support pédagogique pour les personnes destinées à la médecine, à l'ostéopathie, voire même à la psychologie, mais en faire un film, comme le suggère Alain Cassoura dans son interview, je ne crois pas...
Autant écouter Alain Cassoura raconter cette rencontre insolite m'a séduite, autant lire l'histoire de Macyl Massen m'a dérangée. Ceci dit, un livre qui secoue à ce point son lecteur ne peut qu'être réussi... Ce qu'il y a de sûr, c'est que je ne suis pas prête de l'oublier, celui-ci...
Enfin, petite parenthèse : le dessin, sur la une de la couv' est absolument parfait : il représente fidèlement, à mon avis, l'écorché vif qu'est Massyl.

 

Morceaux choisis :
"Il y a la conscience endormie du rêve et le rêve que je raconte. En le racontant je change la mémoire que j'en ai, et je ne me souviens que de la description faite."
"C'est à moi d'aimer la vie. Je n'ai qu'à regarder la terre, la lune, le soleil et la voûte céleste, je n'ai qu'à aimer les arbres, parler aux anges et pardonner jusqu'à celle qui m'a conçu, m'a nourri dans son ventre où déjà rodait la mort. Un seul peut me comprendre au delà des mots : le docteur."
"Je dois savoir à qui je donne et pourquoi".
"Le passé ne nous lâche pas, il est gravé dans nos cellules. Rien ne sert de fuir ou tourner en rond, il nous rattrape toujours. Nous n'avons qu'une solution, le regarder en face, le soupeser, le comprendre, finir par l'accepter et au-delà par l'aimer jusqu'au fond de la chair, dans notre corps."

"Le dit, une fois exprimé, n'appartient pas au passé".

24 novembre 2014

à porter avec un sourire

« Il faut sourire pour être belle. »

Claude Frisoni

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Collier en pâte polymère
avec serti en perles de rocailles

(voir technique ici)

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23 novembre 2014

dernière lecture : Purgatoire

de Tomás Eloy Martínez

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2,5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Purgatoire raconte l’histoire d’Emilia Dupuy, dont la vie s’est brisée un jour de juillet 1977, près de la ville de Tucumán, dans le nord de l’Argentine. Avec son mari Simon, cartographe comme elle, ils étaient partis en mission dans cette région lointaine pour parachever la carte d’une route internationale à la demande de l’Automobile Club de Buenos Aires. C’est alors qu’ils sont arrêtés par les militaires en raison de leurs activités « suspectes », ils détiennent en effet, pour leur travail, des cartes topographiques de toute la zone. Après avoir été détenue et torturée, Emilia est libérée par les autorités grâce à l’intervention de son père, le Docteur Dupuy, l’un des intellectuels du régime, dont les idées guident l’action de la dictature. Emilia rentre à Buenos Aires où elle pense retrouver Simon. Mais Simon ne rentrera jamais. Le calvaire d’Emilia s’étend sur plus de trente ans. Elle part chercher son mari à Rio où un témoin dit l’avoir vu ; elle parcourt les bidonvilles de Caracas et de Mexico où elle croit pouvoir retrouver sa trace. Elle n’accepte pas les conclusions de l’enquête menée par des ONG après la chute de la dictature ni les déclarations de plusieurs soldats qui ont vu le cadavre de Simon dans le patio d’une caserne. Emilia pense que son mari est toujours en vie car elle « sent » sa présence. Qui plus est, vers la fin de sa vie, elle le voit enfin et le retrouve mais comme dans un rêve, ou est-ce la projection de son esprit dérangé ? Car Emilia vit avec les démons du passé : la culpabilité d’un père qu’elle refuse de s’avouer (ce bras droit des militaires n’a eu aucun mal à faire « disparaître » son gendre, jugé « subversif »), et les cauchemars d’une époque effroyable qu’elle a vécue comme un zombi, assommée par la violence psychologique exercée par sa famille et par la société tout entière.

Tomás Eloy Martínez, l’un des intellectuels argentins qui a dénoncé avec le plus de force et d’indignation les crimes de la dictature militaire de son pays, nous raconte cette histoire d’amour et d’obsession dans deux cadres temporels alternés : celui de la dictature et, trente ans plus tard, celui des derniers jours d’Emilia, devenue bibliothécaire dans une petite ville du New Jersey. La narration passe d’un contexte à l’autre, d’une époque à l’autre, et nous offre, à la fois, une fresque historique des années noires de l’Argentine et le portrait intime d’une femme seule, déséquilibrée et hantée par son passé.

 
Mon sentiment au sujet de ce roman :
La lecture de ce roman m'a pris un temps infini. Pourtant, il est sublime, magnifiquement écrit. Mais aussi terrible.
Alors j'y suis allée à doses homéopathiques. Pour pouvoir digérer. Mais même comme ça, c'est difficile.
Surtout si l'on se réfère à la tragique actualité, dans les pays d'Amérique Latine, qui démontre que cette folie-là, celle des hommes, que l'on espérait d'un passé révolu, ne s'arrêtera jamais (lire ici).
Car, au delà de cette belle histoire d'amour, c'est bien de cela dont il s'agit : la corruption, le totalitarisme, le peuple malmené, impuissant. L'horreur. Et après ça les séquelles, impossible à panser.
C'est un roman que je vous conseille vraiment, dans la lignée de "D'amour et d'ombre", d'Isabel Allende, mais aussi "Prières nocturnes", de Santiago Gamboa, tous dénonciateurs d'un système politique véreux et corrompu jusqu'à la moelle.
 

Morceaux choisis :
"Un simple frôlement des doigts, et elle avait éprouvé de la chaleur, de la plénitude, du bonheur, la sensation d'avoir déjà vécu souvent ce qu'en réalité elle vivait pour la première fois. Dans ce corps inconnu se trouvait la carte de sa vie, la représentation de l'univers telle quelle l'avait lue dans une encyclopédie taoïste datant de deux siècles avant Jésus-Christ : "Sa tête ronde est la voûte céleste, ses pieds délicats sont l'image de la Terre, ses cheveux sont les étoiles, ses yeux le Soleil et la Lune, ses sourcils la Grande Ourse, son nez ressemble à une montagne, ses quatre membres sont les quatre saisons, ses cinq viscères les cinq éléments."
"Quels sont les traits caractéristiques d'un individu? Pas la musique ou le contenu de ses paroles ni les lignes de son corps, rien qui soit directement visible. Plus d'une fois elle s'était trompée, suivant dans la rue des hommes qui marchaient comme Simon, ou qui laissaient derrière eux un sillage de parfum lui évoquant sa nuque, et quand elle les regardait en face elle était désespérée. Pourquoi n'y a-t-il pas deux personnes semblables ?"
"Seules les feuilles des noyers témoignaient d'une certaine imagination et tombaient irrégulièrement en automne".
"Le paysage change au fil des saisons, disait l'écrivain, mais la fenêtre dans laquelle se découpe le paysage est toujours la même".
"Les choses qui n'existent pas sont beaucoup plus nombreuses que celles qui parviennent à exister. Ce qui n'existera pas est infini. Les graines qui n'ont trouvé ni leur terre ni leur eau et qui ne sont pas transformées en plantes, les êtres qui ne sont pas nés, les personnages qui n'ont pas été écrits. (...) On écrit des romans dans cette intention : pour réparer dans le monde l'absence perpétuelle de ce qui n'a jamais existé."

21 novembre 2014

illusionniste

Créer,
c'est se distinguer de la nature
au lieu de vouloir se confondre avec elle.

Louis Thomas d'Hoste

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Ce "tableau" est le fruit d'un heureux hasard...

Il s'agit d'une plaque de pâte polymère,
préalablement destinée à confectionner des bijoux,
mais qui a pris, sous mes doigts, 
quelque liberté.

La magie aidant,
elle a revêtu l'apparence d'un paysage de montagne,
à la tombée du jour.

Peut-être y voyez-vous autre chose ?

***

 

 Quelques bijoux, aussi, issus de cette même plaque...

2014-069CollierLeBruuitDesVagues

20 novembre 2014

dernière lecture : L'instant précis où les destins s'entremêlent

d'Angélique Barbérat

 

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1,5 etoile

Présentation de l'éditeur :
Une tache rouge sur l’oreiller, juste sous les cheveux de sa maman, morte sous les coups de son mari. Voilà ce que le petit garçon a vu, à cinq ans… Pour survivre, Kyle se jette à cœur perdu dans la musique, que sa mère aimait tant. Vingt ans après, devenu leader d’un groupe de rock, il est célèbre dans le monde entier. Mais inapte au bonheur.
Coryn, elle, a grandi dans une banlieue sans charme. À dix-sept ans, elle tombe dans les bras de Jack Brannigan, qui fou amoureux l’épouse, mais, jaloux et violent, l’enferme dans une prison dorée, « Parce que tu m’appartiens… » 
Comment ces deux êtres que tout semble séparer auraient-ils la moindre chance de s’aimer ? Pourtant, à l’instant précis où les destins s’entremêlent, chacun d’eux sait que sa vie ne sera plus jamais la même.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
J'ai lu ce livre vraiment très vite. D'ailleurs, pour être honnête, j'ai survolé beaucoup (beaucoup !) de passages. Des pages entières, même. Ce que je refuse habituellement de faire... Mais voilà : je voulais vraiment connaître la fin (c'est moche, je sais, mais passer de Romain Gary à ce texte-ci, le glissement est évidemment très rude !)
C'est un roman facile à lire, qui joue à fond sur les sentiments, et ferait, à mon avis, un excellent film ! (mais j'aime mieux la lecture...)
Avant de me lancer dans cette lecture, j'avais regardé les commentaires et les notes, qui sont pour la plupart excellents, sur Babelio. Pour ma part, je suis franchement déçue. 

 

 

Morceaux choisis :
"Le magique. Il suffit de pas grand-chose pour tout changer".
"Il y a des jours où les astres prennent conscience que vous existez et décident de se pencher sur vous. D'ailleurs, pour le prouver, ils vous octroient une pluie d'événements. Heureux ou malheureux. Qui vous sauvent ou vous sacrifient."
"Un regard et tout change. Un regard et rien n'est plus pareil... Une rencontre. Des atomes qui s'accrochent et laissent des traces indélébiles. Une vie qui sort de son orbite."
18 novembre 2014

to do or not to do

"Mais, qu'est-ce qu'elle sait faire?
- Rien, mais tu verras, elle le fait bien."

Anna Gavalda, dans ensemble c’est tout

2014-068 BagueLeBruitDesVagues

Bague en pâte polymère

15 novembre 2014

insaisissable

"Le fou,
l'amoureux
et le poète
sont tous faits d'imagination."

William Shakespeare

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Photo printemps 2014 (au Mucem, Marseille)

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