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Le bruit des vagues

10 juin 2014

dernière lecture : L'homme qui m'aimait tout bas

d'Eric Fottorino

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4 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Mon père s'est tué d'une balle dans la bouche le 11 mars 2008. Il avait soixante-dix ans passés. J'ai calculé qu'il m'avait adopté trente-huit ans plus tôt, un jour enneigé de février 1970. Toutes ces années, nous nous sommes aimés jusque dans nos différences. Il m'a donné son nom, m'a transmis sa joie de vivre, ses histoires de soleil, beaucoup de sa force et aussi une longue nostalgie de sa Tunisie natale. En exerçant son métier de kinésithérapeute, il travaillait " à l'ancienne ", ne s'exprimait qu'avec les mains, au besoin par le regard. Il était courageux, volontaire, mais secret : il préféra toujours le silence aux paroles, y compris à l'instant ultime où s'affirma sa liberté, sans explication. " Ce sont les mots qu'ils n'ont pas dits qui font les morts si lourds dans leur cercueil ", écrivit un jour Montherlant. Mais il me laissa quand même mes mots à moi, son fils vivant, et ces quelques pages pour lui dire combien je reste encore avec lui.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
A chaque fois que j’ouvre un bouquin d’Eric Fottorino, je suis bouleversée. Complètement bouleversée, je veux dire. 
Bon… maintenant, je le sais. Je me méfierai de lui.
J’étais partie déjeuner dans le jardin. Beau temps, un petit vent doux, du bruit, autour : celui du printemps. J’étais bien. 
Et j’ai ouvert le livre.
Merde, plus faim, là. Et les larmes. 
Le père d'Eric Fottorino, je l'avais déjà rencontré : dans son roman "Un territoire fragile". Je l'ai tout de suite aimé. Vraiment aimé.
Papa est mort depuis bientôt 20 ans. De la même génération que Michel, le père d’Eric Fottorino. Du coup, les mêmes références, et puis les mêmes "manières" aussi, sans doute... Avec ces phrases, qui n’ont rien à voir (ou tout à voir…), et qui résonnent, provoquant en moi le grand bousculement du cœur (« et tu ressentais un bien-être incomparable qui s’exprimait par de petits grognements »).
Avec Eric Fottorino, il y a une soupape qui lâche, quasiment à chaque fois. Cela fait-il du bien ? Cela fait-il du mal ? L’émotion est immense, et c’est cela qui, pour moi, fait la qualité de son écriture.

 

Morceaux choisis
"La confiance est une forme d'inconscience".
"La mémoire est vigilante. Elle avoue ce qu'elle veut bien. A tes mains de voir. Lis les peaux en aveugle. Tes mains doivent être aimantes, je veux dire avoir la force des aimants. Un coup sur la peau, c'est un caillou dans l'eau. Il donne naissance à des ondes invisibles, des arcs de cercle ordonnés autour du point d'impact. Si tes mains sont bonnes, elles trouveront ces courbes et remonteront à l'origine du choc. L'art est de sidérer la douleur, de la frapper de stupeur. Sous la cuirasse dort une faille".
"C'est le sortilège et la magie de la littérature que de faire vivre des personnages fictifs qui prennent consistance dans la réalité".

Un passage, un peu plus long... : "Aujourd'hui, je le retrouve dans mes livres. Là, il revit dans l'air léger des pages qui se tournent, dans l'odeur de l'encre et du velin. Un roman, ce sont des tripes, des sentiments, des fragments d'existence en toutes lettres. Quand on écrit, on ne sait pas tout ce qu'on écrit. Gide avait constaté cela, il disait vrai. L'ancien enfant que j'étais pouvait-il deviner qu'il transformait son père en une immortelle statue ? Tourner la page, l'expression prend un sens nouveau à mes yeux. En tournant les pages, je lui redonne vie. Tourner la page, c'est le contraire de faire disparaître. C'est ranimer, ressusciter, une voix, la sienne, sa silhouette, son regard, ce fond de gentillesse au milieu de ses silences bourrus".

"Je déborde de mensonges vrais". 
Ce dernier passage, je le prends comme un clin d'oeil à mon intention d'Eric Fottorino : un jour, mes collègues m'ont regardée avec des yeux (gentiment) moqueurs lorsque je leur ai sorti mon "Ce n'est pas un faux mensonge", je ne sais plus à quel sujet, et qui a, ce jour-là, été élue "phrase du jour". Comme quoi...

Avec ce récit, envie de découvrir :
La confusion des sentiments, de Stephan Zweig (p. 137, folio)
 

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9 juin 2014

derrière les murs

"Et si les maisons tenaient debout
plus par la musique que l'on y entend
que par le matériau qui les construit ?"

une citation de Patrick Cauvin
dans "La maison de l'été"

Le bruit des vagues - DSC02242

Photo mai 2014

8 juin 2014

un certain regard

Ce qui rend beau les gens,
c’est le regard de l’amour

Jérôme Savary

2014-050CollierPortéLeBruitDesVagues

***

2014-048CollierLeBruitDesVagues

Collier en pâte polymère
(technique du hidden magique)

 



Une création récente 
qui ne serait pas encore visible en b
outique vous plaît ? 
N'hésitez pas à 
me contacter
 

2 juin 2014

dernière lecture : demain j'arrête !

de Gilles Legardinier

Demain-jarrete

3 etoiles

Présentation de l'éditeur :

Comme tout le monde, Julie a fait beaucoup de trucs stupides. Elle pourrait raconter la fois où elle a enfilé un pull en dévalant des escaliers, celle où elle a tenté de réparer une prise électrique en tenant les fils entre ses dents, ou encore son obsession pour le nouveau voisin qu'elle n'a pourtant jamais vu, obsession qui lui a valu de se coincer la main dans sa boîte aux lettres en espionnant un mystérieux courrier... 
Mais tout cela n'est rien, absolument rien, à côté des choses insensées qu'elle va tenter pour approcher cet homme dont elle veut désormais percer le secret. Poussée par une inventivité débridée, à la fois intriguée et attirée par cet inconnu à côté duquel elle vit mais dont elle ignore tout, Julie va prendre des risques toujours plus délirants, jusqu'à pouvoir enfin trouver la réponse à cette question qui révèle tellement : pour qui avons-nous fait le truc le plus idiot de notre vie ?

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Une douce parenthèse, sans doute ce que l'on appelle un roman de plage...
A mon avis, un roman qui ne marquera pas ma mémoire... (d'ailleurs, pour être honnête avec vous, voilà plus d'une semaine que je l'ai refermé (lu très vite...) et je l'ai déjà plus ou moins oublié... )
Je me rappelle quand même avoir ri de bon coeur dans un ou deux passages, mais franchement, je ne trouve pas qu'il mérite un tel engouement de la part des lecteurs !

Morceaux choisis :
"Les gens sont beaux quand ils font ce qu'ils aiment".
"Faut-il qu'ils nous prennent pour des imbéciles... La carotte et le bâton. Chaque année, nous sommes des millions à avoir droit au grand cirque des entretiens annuels "Une rencontre informelle pour échanger librement sur les comportements de chacun et savoir ce qui peut être amélioré pour renforcer l'entreprise à travers l'épanouissement de tous" T'as qu'à croire. Quiconque en a déjà passé sait l'abîme qui sépare cet aguichant programme de la réalité des faits. Le plus souvent, un ou deux petits chefs vous expliquent pourquoi "malgré des efforts indéniables", vous n'aurez pas d'augmentation cette année."
"Le vrai miracle, ce n'est pas la vie. Elle est partout, grouillante. Le vrai miracle, c'est l'amour".
"Je déteste parler à quelqu'un dont je ne capte pas le regard".
"Je ne sais pas pour vous mais, au début de ma vie, il n'y avait que deux sortes de personnes dans mon univers : celles que j'adorais et celles que je détestais. (...) Ensuite, on grandit. Entre le noir et le blanc, on découvre le gris. On rencontre ceux qui ne sont pas vraiment des amis mais que l'on aime quand même un peu et ceux que l'on prend pour des proches et qui n'arrêtent pas de vous planter des couteaux dans le dos. Je ne crois pas que la découverte de la nuance soit un renoncement ou un manque d'intégrité. C'est une autre façon de voir la vie".
"Je ne suis pas une accro de l'informatique. J'ai constaté que souvent, plus les gens s'y intéressent, plus ils sont déconnectés de la vie. C'est un bel outil mais qui peut conduire à des illusions, celle de savoir, celle d'avoir compris, et celle d'avoir des centaines d'amis. Pour moi, la vie se joue ailleurs que devant un clavier".
"N'oubliez jamais cette vérité absolue : ce qu'il y a de pire dans le monde, ce ne sont pas les épreuves, ce sont les injustices".
"est-ce lui qui me fait cet effet-là ou est-ce que je lui donne autant d'importance parce que je n'ai pas grand-chose d'autre dans ma vie ?".
"Quelles que soient les époques, certains mots n'ont jamais changé, certains termes ne subissent pas l'influence des modes. Adorer, espérer, souffrir, attendre et pleurer. Personne, pas même ces jeunes filles insouciantes, n'ose jouer avec la vérité profonde de notre destin."
"Les gens qui dorment ont toujours quelque chose d'émouvant. Ils sont vulnérables. Comme partis ailleurs, ils vous confient en quelque sorte leur corps."
"C'est fou. Nous les filles, quand on pense à quelqu'un, on y pense tout le temps. Il occupe chaque recoin de notre esprit à chaque seconde. Vous vous démenez pour tenter de vous changer les idées et le moindre petit détail vous y ramène. Prisonnière d'une obsession."
"Quel scoop ! Un mec qui déteste être malade ! Si on en trouve un qui accepte de se soigner sans faire d'histoires, sans mimer une agonie digne d'un torturé sous l'Inquisition, ça vaudra le coup de faire un documentaire".
"La vie nous donne une petite leçon chaque jour".
"On pense connaître les choses et soudain un détail surgit et tout change".
"Si je devais confier tout ce que j'ai loupé, il me faudrait des mois, et encore, en parlant vite".
"Les gens s'attendent à ce que vous soyez tel qu'ils se l'imaginent".
"Chaque fois que je suis amoureuse, je commence par une phase où je veux tout savoir de lui. ça frise la boulimie. Qu'est ce qu'il lit ? Qu'est-ce qu'il pense ? Qu'est-ce qu'il fait ? 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. C'est épuisant, mais impossible d'y échapper."

 

 

***

Pour éviter de vous faire perdre du temps, j'ai aussi tenté deux autres lectures. Elles n'ont, à mon avis, aucun intérêt... :
Le dernier roman de Paulo Cohelo : Adultère, désolant...
et un livre de "développement personnel" : Mange, prie, aime, d'Elizabeth Gilbert (même verdict). (Rhôô dites donc, en cherchant le lien, je viens de m'apercevoir "qu'ils" en ont fait un film ! Hé bé... Ceci dit, avec Julia Roberts, ça tient peut-être mieux la route que le bouquin ?)

Evidemment, vous avez bien le droit de ne pas penser comme moi ! (et dans ce cas, votre avis m'intéresse...)

29 mai 2014

mais enfin, que fait-elle ?

En ce moment, elle lit...

***

A quoi ça sert, de lire.
A rien ou presque.
C'est comme aimer, comme jouer.
C'est comme prier".

Christian Bobin
dans "une petite robe de fête".

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Photo mai 2014
(Marseille)

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20 mai 2014

dernière lecture : la couleur des sentiments

de Kathryn Stockett

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5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Chez les Blancs de Jackson, Mississippi, ce sont les Noires qui font le ménage, la cuisine, et qui s’occupent des enfants. On est en 1962, les lois raciales font autorité. En quarante ans de service, Aibileen a appris à tenir sa langue. L’insolente Minny, sa meilleure amie, vient tout juste de se faire renvoyer. Si les choses s’enveniment, elle devra chercher du travail dans une autre ville. Peut-être même s’exiler dans un autre Etat, comme Constantine, qu’on n’a plus revue ici depuis que, pour des raisons inavouables, les Phelan l’ont congédiée.
Mais Skeeter, la fille des Phelan, n’est pas comme les autres. De retour à Jackson au terme de ses études, elle s’acharne à découvrir pourquoi Constantine, qui ‘la élevée avec amour pendant vingt-deux ans, est partie sans même lui laisser un mot.
Une jeune bourgeoise blanche et deux bonnes noires. Personne ne croirait à leur amitié ; moins encore la toléreraient. Pourtant, poussées par une sourde envie de changer les choses, malgré la peur, elles vont unir leurs destins, et en grand secret écrire une histoire bouleversante.
Passionnant, drôle, émouvant, La couleur des sentiments a conquis l’Amérique avec ses personnages inoubliables. Vendu à plus de deux millions d’exemplaires, ce premier roman, véritable phénomène culturel outre-Atlantique, est un pur bonheur de lecture.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Ce livre aura été pour moi (mais pour beaucoup d'autres lecteurs aussi, je crois...) un véritable coup de coeur. Moi qui aime les récits à plusieurs voix, ici je suis servie. C'est un livre qui, hélas, se dévore en rien de temps (malgré ses 500 pages). L'histoire (ou justement, il est question de l'Histoire !) est passionnante, les personnages très attachants. Une émotion immense à tourner ces pages, et l'irrépressible envie d'enchaîner avec "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur", de Harper Lee.

 

Morceaux choisis :
"Le problème, c'est que si je commence à prier pour Miss Skeeter, je sais que la conversation reprendra la prochaine fois que je vais la voir. Et la suivante et encore la suivante. Parce que c'est comme ça avec la prière. C'est comme l'électricité, ça fait marcher les choses."
"J'avais toujours pensé que la folie est quelque chose de sombre et d'amer, mais elle peut être comme une pluie bienfaisante si on s'y abandonne."
13 mai 2014

dentelle

Asseyez-vous
j'ai tout votre temps.

une citation de Pierre Daninos

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Photo mai 2014
(Le Mucem, Marseille)

11 mai 2014

dernière lecture : Le joueur d'échecs

de Stephen Zweig

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4,5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Czentowicz, champion d'échecs arrogant, esprit borné à outrance, inculte et étonnamment stupide, occupe le premier plan jusqu'à l'entrée en scène de Monsieur B. Dès lors que cet aristocrate autrichien s'intéresse à la partie livrée entre le champion et les passagers amateurs, la direction du texte bascule. Par un effet de symétrie, la narration se transforme en un face à face tendu entre un esprit brillant et rapide à l'intelligence abstraite et un cerveau au pragmatisme brutal, incapable de projection véritable. Mise en scène percutante de la résurrection de la folie, cette nouvelle oscille entre ouverture et enfermement. Dans cette avancée implacable de la stupidité destructrice, allégorie de la victoire du nazisme mais aussi chef-d'oeuvre de composition, Zweig s'intéresse peu à la survie du corps, préférant montrer les réactions de l'esprit, qui trouve un symbole parfait dans ce jeu éminemment intelligent mais désespérément stérile. Publié en 1943, un an après le suicide de son auteur, Le Joueur d'échecs fait figure de testament dans l'oeuvre de Zweig.

 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Ce court roman, facile à lire, est aussi très intense.
L'obsession, la folie des joueurs ne sont pas loin, dans un cadre pourtant pacifique, privilégié. C'est ce contraste que je trouve saisissant : la quiétude du voyage, dont le cadre semble luxueux et paisible, loin de l'agitation du monde et d'une époque trouble, et soudain : ce duel. Où tout peut très vite basculer (même si chaque coup dure une éternité). 
J'aime aussi cette interrogation : jusqu'où peut aller le cerveau de l'homme ? Quel est son point de non retour ?
Jouer aux échecs, ici, est dangereux, chacun pouvant perdre beaucoup. 
Le jeu de la vie l'est tout autant...

 

Morceaux choisis :
"Si dépourvues de matière qu'elles paraissent, les pensées aussi ont besoin d'un point d'appui, faute de quoi elles se mettent à tourner sur elles-mêmes dans une ronde folle".
"Il semble qu'il y ait dans notre cerveau de mystérieuses forces régulatrices qui écartent spontanément ce qui pourrait nuire à l'âme ou la menacer"
"Plus un esprit se limite, plus il touche par ailleurs à l'infini".
9 mai 2014

série bariolée...

Une série bariolée,
pour changer un peu...

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29 avril 2014

dernière lecture : La maison de l'été

de Patrick Cauvin

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4 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Depuis vingt-cinq ans, Patrick Cauvin passe tous ses étés dans une bâtisse de tuffeau et d'ardoise, en pays troglodytique, entre Angers et Saumur. Un parc, des grottes, des fantômes : l'achat de l'immense maison fut d'abord un grand moment de panique. Puis, au fil des étés, le lieu a vécu, les amis s'y sont succédés, sont revenus. On y a beaucoup mangé, bu, écouté, chanté, discuté... Patrick Cauvin nous raconte avec plaisir ses balades à vélo à travers le Maine-et-Loire, la douceur des matins, l'amitié des voisins, les vignobles de l'Anjou, les châteaux tout proches.
Patrick Cauvin écrit ici son récit le plus intime... Un livre pour transmettre la joie, les rires, l'amitié, les souvenirs du bonheur, imprégné de la fameuse douceur angevine.
La Maison de l'été poursuit le travail d'une collection qui, dès son premier titre, multiplie succès publics et succès d'estime. Traduisant ainsi un appétit croissant des lecteurs pour ces instants de vie, ces moments d'éternité qu'abritent les demeures de leurs écrivains.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
C'est un roman qui m'a fait un bien fou. 
Patrick Cauvin m'a invitée dans sa demeure, dans sa vie. Il a grand ouvert portes et fenêtres, mis un peu de musique (archi-démodée, pas grave, j'ai eu envie de tout écouter, pour savoir... c'est ce que j'aime, dans les romans, m'imprégner totalement de leur univers, comprendre une ambiance...), il m'a invitée à partager ses repas, rencontrer ses amis, à visiter son potager, son grenier. Sa maison d'été comme elle reçoit. 
J'adore ce genre de récits : Didier Decoin m'avait déjà enthousiasmée avec son roman "Avec vue sur la mer". Ici, aussi le ton est joyeux, la vie douce, coupée du monde agité de la capitale. Cet auteur est bourré d'humour et d'amour (bourru). Il regarde les gens autour de lui. Il regarde la terre. La vie. Il écrit comme on conte aux enfants une belle histoire pour l'endormir, le soir. Il me berce du doux bonheur de savoir que la vie est si simple, si belle, quand on veut...  

Morceaux choisis :
"Et si les maisons tenaient debout plus par la musique que l'on y entend que par le matériau qui les construit ?"
"S'il pleut on s'en fout. Il reste tant de chansons à déguster, tant de théories à échafauder, quelle importance peut bien avoir la présence ou l'absence du soleil."
"J'ai toujours pensé que les lieux où l'on lisait les livres n'étaient pas indifférents à l'atmosphère qui s'en dégageait. Il n'existe pas d'endroit neutre. Le décor interfère."
"Le seul moyen de faire sortir l'un de son bouquin, l'autre de sa musique, les deux autres de leur conversation, et les derniers de leurs chaises longues est de proférer : "Qu'est-ce qu'on mange ce soir ?" C'est donc à ce propos que les intelligences convergent et se réunissent."
"La gare qui permet d'arriver à une maison qui est la vôtre n'est pas une gare comme les autres".

Un passage un peu plus long, pour ce plaisir que j'ai toujours de débusquer une petite histoire dans la grande...
"Nous avons, J.B. et moi, fondé une tradition. Une fois dans l'été,  nous enfourchons nos vélos et partons en balade dans le matin.
Il est huit heures, la rosée couvre les maïs, les tournesols et les champs de roses. Nous pédalons pépère. Mon compagnon porte la casquette, la salopette, et il a gardé ses pantoufles. Il souffle un peu dans les côtes, nous mettons alors pied à terre et continuons doucement. Il m'explique en marchant que ce morceau de terre appartenait autrefois à l'une des ses cousines aujourd'hui décédée. J'apprends qu'il y avait sur la gauche un sentier qui menait à un moulin, que, plus loin, sur la route qui va à La Bournée vivait un rebouteux, spécialiste du zona qu'il guérissait en trois séances. Moi qui croyais que tout, ici, était immuable, me voici bien désappointé : plus de rebouteux, plus de moulin, plus de cousine.
Décidément, il faut se méfier des impressions d'éternité.
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