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Le bruit des vagues
romans
5 avril 2015

dernière lecture : Réparer les vivants

de Maylis de Kerangal

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5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
"Le coeur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d'autres provinces, ils filaient vers d'autres corps". "Réparer les vivants" est le roman d'une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d'accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le coeur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l'amour.

 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Une mort / une (re)naissance.
Avec entre les deux des tonnes d'émotions, de rebondissements, d'espoir, d'individus entiers et bouleversants, de personnages attachants et furieusement vivants. Oui... C'est exactement cela que l'on nomme la vie. Ce livre commence par la mort d'un presqu'enfant, et est pourtant un véritable condensé de vie. Brutal et doux. Terrifiant et réconfortant. Très éprouvant.
On ne sort certainement pas indemne de cette lecture, mais agrandi intérieurement. Le coeur tient désormais plus de place, les pensées et les émotions bouillonnent. L'unité de l'humain se retrouve intégralement dans cette lecture.

 

Morceaux choisis :
"Ce qui la tourmente, c'est l'idée de ce nouveau coeur, et que quelqu'un soit mort aujourd'hui pour que tout cela ait lieu, et qu'il puisse l'envahir et la transformer, la convertir - histoires de greffes, de boutures, faune et flore."
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2 mars 2015

dernière lecture : L'amour et les forêts

d'Eric Reinhardt

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2 etoiles

Présentation de l'éditeur :
À l'origine, Bénédicte Ombredanne avait voulu le rencontrer pour lui dire combien son dernier livre avait changé sa vie. Une vie sur laquelle elle fit bientôt des confidences à l'écrivain, l'entraînant dans sa détresse, lui racontant une folle journée de rébellion vécue deux ans plus tôt, en réaction au harcèlement continuel de son mari. La plus belle journée de toute son existence, mais aussi le début de sa perte. 
Récit poignant d'une émancipation féminine, "L'amour et les forêts" est un texte fascinant, où la volonté d'être libre se dresse contre l'avilissement. 
Prix du roman France Télévisons 2014

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Souvent, je suis comme ça : je vois "L'amour et les forêts" dans le titre, et je me fais tout un film... J'imagine un roman dans les arbres, je sens déjà l'odeur de la terre et le vent qui fait frémir les feuilles. Evidemment, après, je suis déstabilisée pendant un petit moment. Là, en l'occurrence, ça n'est pas du tout ça.
Pas du tout bucolique, je veux dire...
Si vous voulez voir et sentir la souffrance morale et physique, allez-y. Moi, ça m'a mis une boule au ventre, et rien que d'y repenser, j'en ai encore la nausée. Les gens détraqués, qui arrivent à pourrir la vie des autres en les harcelant moralement me sont on ne peut plus insupportables, comme l'est la maltraitance des personnes en fin de vie. J'en suis verte de rage et de douleur.
Ce roman est un concentré de tout cet univers dont j'ai absolument horreur. Du coup, j'aurai du mal à vous parler : oui de l'histoire qui tient la route, oui de l'écriture qui est belle. 
Je ne me rappelle que du chagrin et de la douleur.

Morceaux choisis : 
"(...) accepter sa propre bizarrerie pour en faire sa joie, n'est-ce pas ce qu'on devrait tous faire dans nos vies ?"
"Je préfère le profond, ce qui peut se pénétrer, ce en quoi il est envisageable de s'engloutir, de se dissimuler : l'amour et les forêts, la nuit, l'automne".
"Malheureusement, la réalité n'est pas tellement généreuse avec ceux qui réclament d'être enchantés. Il ne se passe pas grand-chose d'excitant dans nos vies".
"Il suffit peut-être de surveiller la surface de son quotidien, d'avoir suffisamment de sensibilité pour détecter l'existence d'un passage, pour identifier la nécessité de s'y faire disparaître ?"
"Elle ne ferait aucun geste plus prononcé que la démonstration de ce bonheur au fond d'elle-même comme un lac au clair de lune : des scintillements dans ses yeux sombres. Ce regard fixe comme un pacte entre nous, avant les mots que nous allons échanger."
21 février 2015

dernière lecture : En finir avec Eddy Bellegueule

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4,5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
"Je suis parti en courant, tout à coup. Juste le temps d'entendre ma mère dire Qu'est-ce qui fait le débile là? Je ne voulais pas rester à leur côté, je refusais de partager ce moment avec eux. J'étais déjà loin, je n'appartenais plus à leur monde désormais, la lettre le disait. Je suis allé dans les champs et j'ai marché une bonne partie de la nuit, la fraîcheur du Nord, les chemins de terre, l'odeur de colza, très forte à ce moment de l'année. Toute la nuit fut consacrée à l'élaboration de ma nouvelle vie loin d'ici". En vérité, l'insurrection contre mes parents, contre la pauvreté, contre ma classe sociale, son racisme, sa violence, ses habitudes, n'a été que seconde. Car avant de m'insurger contre le monde de mon enfance, c'est le monde de mon enfance qui s'est insurgé contre moi. Très vite j'ai été pour ma famille et les autres une source de honte, et même de dégoût. Je n'ai pas eu d'autre choix que de prendre la fuite. Ce livre est une tentative pour comprendre

 
Mon sentiment au sujet de ce roman :
Ce n'est pas un livre écrit pour choquer : c'est un récit qui permet à l'auteur de se délivrer en racontant.
N'empêche, il choque !
Beaucoup, du début à la presque fin : jusqu'au moment ou Eddy devient Edouard, jusqu'au moment où, enfin, il peut naître. Donc vivre et respirer. Librement.
Au secours !!! C'est le sentiment que j'ai eu tout au long de cette lecture, que j'ai faite en apnée complète. Heureusement, Edouard a eu ce courage-là : se sauver par sa propre force. En fuyant la misère intellectuelle et sociale.
Tout ceci est raconté d'une manière très impudique et très crue. En général, je dirais que "ça n'est vraiment pas ma tasse de thé". Pourtant, ici, je n'ai jamais pu décrocher. J'étais spectatrice d'un enchaînement d'événements plus sordides et tristes les uns que les autres, espérant avec l'enfant, puis le jeune garçon, la délivrance.
Et j'y croyais, moi aussi.

 

Morceaux choisis :
"Il (le père) demandait à ma mère si j'étais un garçon, C'est un mec, oui ou merde ? Il pleure tout le temps, il a peur de mourir, c'est pas un vrai mec. Pourquoi ? Je l'ai pourtant pas élevé comme une fille, je l'ai élevé comme les autres garçons, bordel de merde !"
"Les silences, au bout d'un moment, on oublie. ça n'a plus d'importance, c'est la vie."
"C'est la surprise qui m'a traversé, quand bien même ce n’était pas la première fois que l'on me disait une chose pareille. On ne s'habitue jamais a l'injure."
"Ferme ta gueule, tu commences à me pomper l'air. Moi mes gosses je veux qu'ils soient polis, et quand on est poli, on parle pas à table, on regarde la télé en silence en famille."
"Il fallait fuir. Mais d'abord, on ne pense pas spontanément à la fuite parce qu'on ignore qu'il existe un ailleurs. On ne sait pas que la fuite est une possibilité. On essaye dans un premier temps d'être comme les autres, et j'ai essayé d'être comme tout le monde."
"La cour de récréation fonctionne comme le reste du monde."
"On ne s’habitue pas tant que cela à la douleur."

Si vous voulez écouter Edouard Louis (ce que je vous encourage à faire, franchement il a un vrai message à faire passer...), c'est par ici (clic).

 

15 février 2015

dernière lecture : Sauf les fleurs

de Nicolas Clément

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5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Marthe vit à la ferme avec ses parents et son frère Léonce. Le père est mutique et violent, mais l’amour de la mère, l’enfance de Léonce et la chaleur des bêtes font tout le bonheur de vivre.
À seize ans, elle rencontre Florent et découvre que les corps peuvent aussi être doux. Deux ans plus tard, le drame survient. Les fleurs sont piétinées, mais la catastrophe laisse intacts l’amour du petit frère et celui des mots.
Une histoire bouleversante et charnelle, une langue d’une puissance étincelante : la voix de Marthe, musicale et nue, accompagnera le lecteur pour longtemps.

Mon sentiment au sujet de ce (court) roman :
Cette phrase- là, dès la première page, m’a saisie d'émotion : "J'écris notre histoire pour oublier que nous n'existons plus". ça me préparait pour la suite...
J'avais peu de temps. Anne, me suis-je dit, aujourd'hui tu vas être raisonnable : deux-trois pages, pas plus. Mais avec ce livre-là, ça ne marche pas comme ça. Rien ne peut plus nous sortir de cette lecture. Tout d'abord, le récit est très court, ce qui nous donne bonne conscience, mais surtout il y a ce style si particulier, surprenant, et puis l'histoire, qui ne nous laisse aucun répit. On est pris, comme une proie, à la fois consentante (séduite par le talent du narrateur) et indignée (par la tournure que prennent les événements).
C'est triste et beau à la fois.
Comme une promenade, en hiver, quand tout est sombre et presque lugubre. Pourtant...
Pour moi, cette écriture se situerait presque à mi - chemin entre celle de Christian Bobin et celle de Milena Agus... Autant dire un nectar.

Morceaux choisis :
"J'écris notre histoire pour oublier que nous n'existons plus."
"Je pense à maman qui dort seule.  Je donnerais toute ma vie pour avoir une vie. "
"La bouche de Florent descend le long de mes cheveux. Je cherche sur ses lèvres des parents qui s'entendent et se comprennent. Je dois puiser dans cet amour. "
"Ce que j'aime dans un nom, c’est trouver un toit."
"Tu feras pour toi ce que je n'ai pas su faire, élever un arc et viser large."
"Chaque sourire me soutient que la vie est bonne, qu’il ne faut pas toujours chercher à comprendre mais relever les coeurs tombés."
"Aujourd’hui je n’étais pas heureuse sans savoir pourquoi. Demain, je le serai de nouveau sans savoir comment. Je rame, le bonheur est là."
"Ainsi ai-je donc aimé et traduit sans laisser de traces".
"Je voulais une mère avec des épaules pour poser mes joues brûlantes. Je voulais un père avec une voix pour m’interdire de faire des grimaces à table. Je voulais un chien avec un passé de chat pour ne pas oublier qui j’étais. [...] Je n’ai pas eu tout ce que je voulais mais je suis là, avec mes zéros, ma vie soldée du jour qui vaut bien ma vie absente d’avant. Je tombe rond ; mon compte est bon."
Et puis, une courte histoire, dans l'histoire, si bien contée...

"Virginia me confie Mes patrons sont gentils. A l'aube, j'arrive la première à la teinturerie, je vérifier les paquets que Mike dépose devant la porte. Je ne sais pas si je ferai l'affaire mais ce travail pour payer mes études me plaît. Sortir du polochon les chemises encore tièdes. Plonger mon nez dans les cols. Imaginer que des gens existent autour de moi, même tôt, même pas longtemps."

 

Ce roman a reçu un prix : le prix du métro Goncourt
L'auteur présente son roman avec beaucoup de douceur...

28 janvier 2015

dernière lecture : La mort d'un père

de Karl Ove Knausgaard

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4,5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Première partie d'un des plus étonnants projets littéraires contemporains, la mort d'un père a connu un succès fulgurant dans les pays scandinaves - plus de 500 000 exemplaires vendus dans son seul pays d'origine, la Norvège. Traduite en 15 langues, récompensée de nombreux et prestigieux prix littéraires, cette tentative d'embrasser et de transcender par l'écriture la vie tout entière a d'ores et déjà permis à Knausgaard de se hisser parmi les grands classiques contemporains.
Le petit Karl Ove est un enfant trop sensible, grandi à l'ombre d'un frère solaire, d'une mère souvent absente et d'un père aux colères et à la dureté imprévisibles. Devenu lui-même père, il revient sur ses années de jeunesse. Tissé de mille et une petites anecdotes qui forment autant d'épiphanies, ce temps de l'enfance est marqué par la figure paternelle, ombre portée qui plane sur l'ensemble de l'ouvrage. Jusqu'à sa mort dans la déchéance et l'alcoolisme, et sans doute bien après, la vie de Karl Ove reste hantée par ce père souvent cruel envers son cadet qu'il trouve trop délicat. Les scènes de l'enfance et de l'adolescence, retranscrites avec une justesse poignante, évoquent les premiers émois, la passion du rock, les inhibitions. Karl Ove a la vie dure : il ne prononce pas bien les "r ", sent très jeune sa différence, lui qui, comme nombre d'enfants, n'aspire qu'à la plus plate normalité. Et bientôt survient l'impossible : son frère aîné puis sa mère quittent le foyer familial, laissant Karl Ove seul face à ce père menaçant. Tout est à la fois extrêmement intime et totalement universel dans cette épopée du quotidien qui fait notoirement écho à l'entreprise proustienne dans sa quête d'exhaustivité. L'écriture, fougueuse, pleine d'une douleur et d'une intensité peu communes, donne toute sa force à cette autobiographie qui transcende et renouvelle largement les codes du genre. Par-delà ce paysage sensible livré sans fard, avec une sincérité qui confère à l'impudeur, l'oeuvre de Knausgaard est une quête artistique et intellectuelle : celle de la possibilité pour la littérature de dire la vie. L'écho unanime qu'a rencontré ce livre auprès de la critique souligne, s'il en était besoin, le caractère visionnaire et indispensable de ce texte hors norme.


Mon sentiment au sujet de ce roman :
Vu la quantité d'extraits que je n'ai pas pu m'empêcher de relever au fil de ma lecture, vous devinerez aisément combien ce roman m'a séduite ! 
Il s'agit en fait d'une autobiographie, qui se lit comme un roman. C'est très fluide, et l'on se glisse dans la peau de l'auteur (de l'enfant, de l'ado, puis de l'adulte) assez étonnamment, les sens à l'affût. Les émotions sont fortes, l'homme est fragile. Sa vie, somme toute assez banale, est sublimée par le regard qu'il pose sur le monde, autour de lui (hommes et nature confondus).
Et il y a une suite ! ("Un homme amoureux", désormais disponible en France, puis 4 autres tomes, qui arriveront plus tard...). Je me retiens pour ne pas enchaîner cette seconde lecture, mais, pour une fois, je vais être raisonnable et m'autoriser une pause. Pour absorber doucement ce premier tome.
Et puis, de toutes façons, les 4 derniers tomes ne sont pas encore édités en France...

Pour titiller votre curiosité, voici le lien de l'interview de Karl Ove Knausgaard, qui donne une idée plus précise de son défi "littéraire", devenu best-seller, presque à son insu : c'est par ici (clic).

Morceaux choisis :
"Ce qu'on ne connaît pas n'existe pas. Ce qu'on connaît trop n'existe pas non plus. Ecrire c'est sortir ce qui existe de l'ombre de la connaissance."
"Quand notre connaissance du monde s'étend, non seulement la douleur qu'il occasionne diminue mais aussi son sens. Comprendre le monde, c'est prendre une certaine distance par rapport à lui. Ce qui est trop petit à voir à l'oeil nu comme les molécules et les atomes, nous l'agrandissons, ce qui est trop grand comme es formations nuageuses, les deltas, les constellations, nous les rapetissons. Nous ne pouvons fixer les choses qu'après les avoir mises à la portée de nos sens et ce que nous avons fixé s'appelle la connaissance. Nous passons toute l'enfance et l'adolescence à nous efforcer de trouver la bonne distance face aux choses et aux phénomènes. Nous lisons, nous apprenons, nous expérimentons, nous rectifions. Et puis arrive le jour où toutes les distances et les systèmes nécessaires sont établis. C'est à partir de là que le temps commence à passer plus vite. Il ne rencontre plus aucun obstacle, tout est établi, le temps traverse nos vies, les jours passent à une vitesse farouche et, avant même de s'en apercevoir, on a quarante, cinquante, soixante ans..."
"Le coeur se soucie aussi peu de la vie pour laquelle il bat que la ville se soucie de ceux qui remplissent ses différentes fonctions."
"Dans l'acte d'écrire, il y a plus de destruction que de création. Et personne ne le savait mieux que Rimbaud, dont le plus saisissant ne fut pas qu'il le comprenne à un âge si remarquablement jeune mais qu'il l'applique aussi à sa vie. Pour lui, tout était liberté, dons l'écriture comme dans la vie, et c'est parce qu'il mettait la liberté au-dessus de tout qu'il a pu ou même dû renoncer à l'écriture car elle aussi était devenue un assujettissement qu'il fallait détruire."
"Notre façon de penser est intimement liée à notre environnement concret autant qu'aux gens avec qui nous conversons et aux livres que nous lisons." 
"Les émotions sont comme l'eau, elles sont façonnées par leur environnement. Et quand un immense chagrin, si bouleversant et long soit-il, ne laisse pas de trace, ce n'est pas parce que les émotions se sont figées, elles ne le peuvent pas, mais c'est qu'elles font une pause, comme l'eau d'un étang fait une pause."
"Je ne pouvais plus parler simplement avec les gens, ma trop grande conscience de la situation me mettait à distance".
"(...) c'est ça qu'on fait quand on respire, on imprime sa marque encore et toujours dans le monde."
"C'était beau et sauvage. Et je pensai que tout le monde aurait dû se précipiter dehors, les voitures auraient dû s'arrêter, les portières s'ouvrir, les chauffeurs et les passagers descendre le nez en l'air et le regard étincelant de curiosité et avide de beauté. "
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13 janvier 2015

dernière lecture : Le jour où j'ai appris à vivre

de Laurent Gounelle

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3 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Et si tout commençait aujourd'hui ?
Imaginez: vous vous baladez sur les quais de San Francisco un dimanche, quand soudain une bohémienne vous saisit la main pour y lire votre avenir. Amusé, vous vous laissez faire, mais dans l’instant son regard se fige, elle devient livide. Ce qu’elle va finalement vous dire… vous auriez préféré ne pas l’entendre. À partir de là, rien ne sera plus comme avant, et il vous sera impossible de rester sur les rails de la routine habituelle.
C'est ce qui va arriver à Jonathan dans ce nouveau roman de Laurent Gounelle. À la suite de cette rencontre troublante, il va se retrouver embarqué dans une aventure de découverte de soi ponctuée d’expériences qui vont changer radicalement sa vision de sa vie, de la vie. Ce roman, dont l’intrigue est basée sur des expériences scientifiques réelles, éclaire d’une lumière nouvelle notre existence et nos relations aux autres, et apporte un souffle d’air pur dans notre vie.
Un nouveau roman lumineux et positif de Laurent Gounelle par l’auteur de L’homme qui voulait être heureux, Les dieux voyagent toujours incognito et Le philosophe qui n’était pas sage.
 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Avec moi, Laurent Gounelle prêche dans sa paroisse... 
J'ai bien aimé. Pour le moment "pause". Pas pour l'écriture, mais pour toute cette bienveillance que ce roman voudrait instaurer (et qui ferait tant de bien en ces premiers jours de 2015...).

 

Morceaux choisis :
"Donnez-moi le courage de changer ce qui peut l'être, d'accepter sereinement les choses que je ne puis changer, et la sagesse de distinguer l'une de l'autre" (François d'Assise)
"Le monde est le résultat de nos actes individuels. Se changer soi-même est la seule voie vers un monde meilleur".
"L'existence est un mouvement perpétuel, tout change à chaque instant, et la résistance à ce changement ne peut mener qu'au malheur. C'est la confiance en la vie qui permet d'avancer, de rebondir, et finalement d'apprécier ce qui arrive".
"Puisqu'on est tous reliés, en luttant contre les autres, on lutte contre soi-même"

 

Les découvertes que j'ai faites, grâce à ces pages :
- Sheldrake et Le principe de résonance morphique (clic) (ça, je demande à voir...) (mais je ne suis pas fermée).
23 décembre 2014

dernière lecture : Charlotte

de David Foënkinos

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5 etoiles

Présentation de l'éditeur :

Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une œuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant: "C'est toute ma vie." Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.

 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Un récit entièrement en pointillé, qui m'a tout d'abord beaucoup inquiétée (facilité d'écriture ? mise en scène pour un roman certainement bien court ?) Et puis David Foënkinos, je me demandais si l'on n'entendait pas un peu trop parler de lui, là... Cette lecture valait-elle la peine ?
J'avais pas mal de préjugés avant même d'ouvrir le roman...
Pourtant, je m'y suis pleinement retrouvée... La construction littéraire (un retour à la ligne après chaque point, façon poème) a été parfaitement préméditée. Pour nous permettre de respirer entre chaque ligne. Pour imaginer, aussi. 
La dimension exacte qu'il fallait pour la poésie.
David Foënkinos vous lit lui-même les premières pages de son roman (ici). Je l'ai trouvé magistral... Rien à dire : il mérite pleinement les deux prix qu'il vient de recevoir.
Et puis maintenant, évidemment, j'adorerais aller voir une exposition sur l'oeuvre de Charlotte Salomon, quelle question !

 

Morceaux choisis :

"Est-ce ainsi que l'on devient artiste ?
En s'accoutumant à la folie des autres ?"

"Le mieux est d'éviter de nouer des relations.
Car rien ne dure.
Il faut vivre à l'abri des déceptions possibles."

"Il existe un point précis dans la trajectoire d'un artiste.
Le moment où sa propre voix commence à se faire entendre."

"Elle n'en fait qu'à sa tête,
c'est-à-dire qu'à son coeur."

"Il a des théories sur le rangement des livres.
Notamment celle du bon voisinage.
Le livre que l'on cherche n'est pas forcément celui que l'on doit lire.  
Il faut regarder celui d'à côté."

"On peut tout quitter
sauf ses obsessions."

"On ne peut pas dire qu'Alfred Wolfsohn soit beau ou laid.
Certains physiques ressemblent à une question sans réponse.
On sait juste qu'on ne peut pas détourner le regard.
Quand il est là, on ne voit que lui."

"Voilà.
Ce que je voulais te dire.
Nous sommes un très beau début."

"Créer une oeuvre,
c'est créer un monde."

"Merci pour tes dessins.
Ils sont naïfs, approximatifs, inaboutis.
Mais je les aime pour la puissance de leur promesse.
Je les aime car j'ai entendu ta voix en les regardant."

"Les nazis ont décidé de mater aussi les pinceaux (...)
Il s'agit de montrer ce qu'il est interdit d'aimer.
Il faut éduquer l'oeil, façonner l'armée du goût."

"La connivence immédiate avec quelqu'un. 
La sensation étrange d'être déjà venu dans un lieu. 
J'avais tout cela avec l'oeuvre de Charlotte. 
Je connaissais ce que je découvrais".

"Soumise à la puissance de son regard. 
Elle peint pour lui, pour obtenir son approbation. elle se sent idiote. 
Plusieurs fois déjà, alle l'a revu. 
Il s'est contenté d'un sourire rapide. 
Sans prendre le temps de s'intéresser de nouveau à elle. 
Son intérêt n'aura-t-il duré qu'un jour ? 
Il y a peut-être une cohérence à tout cela."

"Elles se promenèrent le long de la mer. 
Le bruit des vagues permet de ne pas parler. 
Il vaut mieux se taire, de toute façon."

"Une révélation est la compréhension de ce que l'on sait déjà.
C'est le chemin qu'emprunte chaque artiste.
Ce tunnel imprécis d'heures ou d'années.
Qui mène au moment où l'on peut enfin dire : c'est maintenant."

8 décembre 2014

dernière lecture : Les vagues

de Virginia Woolf

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Présentation de l'éditeur :
Les Vagues est un roman souterrain. Peut-être le plus ambitieux de Virginia Woolf. Elle y conduit à son paroxysme l'exploration du "flux de la conscience" déjà remarquablement maîtrisée dans La Promenade au phare. Au-delà de la fiction, elle veut atteindre le subconscient et tout ce qu'il capte, à notre insu : J'espère avoir retenu ainsi le chant de la mer et des oiseaux, l'aube et le jardin, subconsciemment présents (...). Ce pourraient être des îlots de lumière, des îles dans le courant que j'essaie de représenter ; la vie elle-même qui s'écoule. Dans Les Vagues, s'entrecroisent les monologues intérieurs de ses personnages, comme autant de reflets irisés sur la mer, qui se répondent et frémissent au moindre souffle du vent. Parfois, un scintillement plus fort, plus pur semble-t-il que les autres : c'est une page de poésie (à supposer que le reste ne le soit déjà), écrite en italique, comme une respiration, une méditation sans sujet, dans laquelle se confondraient un instant toutes les autres. À 47 ans, dix ans avant son suicide, Virginia Woolf se bat contre ses crises successives de désespoir et d'euphorie. Pourtant, sa sensibilité écorchée perçoit la beauté qui perdure derrière le flot des heures. Plus que jamais, les mots lui permettent de cueillir ces "moments de l'être", tels des coquillages nacrés, envers et contre le flux et le reflux du temps. 

 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Comment pourrais-je ne pas aimer un tel texte, si proche de la nature et tellement emprunt de douceur, de sage philosophie et de poésie... J'aime aussi son côté décalé, presque suranné, par le langage, le texte restant pourtant tellement actuel pour tout ce qui est des sentiments et des émotions. Ce que j'en retiens, c'est que les hommes sont immuables, décidément attachés (synchronisés ?) à la nature et à l'amour. Même s'ils l'oublient trop souvent aujourd'hui (ou que le système les en empêche) (ou leur pudeur).
Et puis...
Je crois que nous écrivons, chaque jour, un texte semblable à celui de Viriginia Woolf. Mais que, contrairement à elle, cela ne dépasse pas le stade de nos pensées. Passer à l'écriture relève du génie (je la cite, c'est tellement juste... : "Je passerais comme l'ombre sur la lande, vite effacée, vite obscurcie, et disparue pour de bon à la limite des forêts, si je n'obligeais mon cerveau à tout délimiter derrière mon front. Je m'oblige à fixer ce moment, ne serait-ce que dans une seule ligne d'un poème que je n'écrirai pas.", ou encore : "Et je me rends bien compte que les meilleures phrases sont probablement fabriquées dans la solitude…"). 
Non ?

Bon, et si je vous avouais maintenant que, si effectivement les 100 premières pages de ce roman m'ont passionnée,  la suite m'a terriblement remplie d'ennui (et je pèse mes mots...). Rien ne s'y passe plus vraiment, sinon les vies de chacun qui avancent, sans grandes surprises. Un quotidien banal. Qui tourne décidément en boucle... y compris dans les pensées.
Comme dans la vie.
En plus déprimant.

Morceaux choisis
(peut-être y en a-t-il beaucoup..., mais je trouve vraiment dommage de ne pas les partager avec vous : ces passages sont de véritables "empreintes" du roman) :
"Quand ils s'en vont, les gens se font mystérieux. Quand ils s'en vont, je puis les accompagner jusqu'à l'étang, et je puis les revêtir de majesté".
"La nature est trop végétale, trop vague. Elle ne possède que de sublimes immensités, de l'eau et des feuilles. Je commence à souhaiter l'intimité d'une chambre éclairée par le feu, et le corps d'un seul être."
"Chacun de nous semble avoir sans cesse quelque chose à faire, quelque chose qui n'aura lieu qu'une seule fois. Jamais plus. Rien n'est plus terrible que ce sentiment de l'immédiate fatalité."
"C'est une nuit d'orage : les branches agitées des noyers labourent péniblement l'air nocturne. Des étoiles flambent derrière les feuilles. Quelles forces, bonnes ou mauvaises, m'ont conduit où je suis ?"
"En même temps, vous voyez ce scarabée qui porte une feuille sur son dos. Il court ici, puis là. Ainsi, pendant que vous le regardez, votre désir de posséder un objet unique (c'est Louis, en ce moment) est obligé de bouger à son tour, comme la lumière qui va et vient sur ces feuilles de hêtre. Et l'obscur mouvement produit par nos paroles dans les profondeurs de votre esprit finira par briser ce dur noeud roulé dans votre mouchoir de poche".
"Je dois poser le pied prudemment sur le rebord du monde, de peur de tomber dans le néant".
"Il m’arrive parfois de penser que je suis les saisons, le mois de janvier, le mois de mai, le mois de novembre : que je fais partie de la boue, du brouillard et de l’aube."
"Chez moi, les vagues ont des lieues de long. Nous les entendons se briser durant les nuits d'hiver".
"C'est pour cela que je l'aime. Oublieux, presque entièrement ignorant de ce qu'il a été pour moi, il passera hors de ma vie. Et, si étrange que cela me semble, j'entrerai dans d'autres vies : ceci n'est peut-être qu'une escapade, un simple prélude."
"(...) certes, nous avons inventé des expédients pour remplir les crevasses et dissimuler les fissures".
"Je ne crois pas à la valeur des existences séparées. Aucun de nous n’est complet en lui seul."
"Des îlots de lumière tombent entre les branches et flottent sur l'herbe".
"Tous les dogmes sont corrompus par ceux qui les exposent".
"Mais quand tu viens tout change. Les tasses et les soucoupes ont changé quand tu es entré ce matin. Il n'y a aucun doute, ai-je pensé, en poussant le journal de côté, nos vies médiocres, toutes laides qu'elles soient, ne revêtent de splendeur et n'ont de sens que sous le regard de l'amour."
"Je ne sais pas. Je ne sais pas qui je suis parfois, ni mesurer et nommer et totaliser les particules qui font de moi ce que je suis."
"Rien ne devrait recevoir un nom, de peur que ce nom même le transforme".
"L'univers où nous vivons est dépourvu de stabilité. Qui nous dira le sens secret des choses ? Qui peut prévoir la courbe d'un mot, une fois lancé ?"
"Le monde tout entier est en plein travail d'enfantement. Les insectes errent de plante en plante. Les fleurs lourdes de pollen."
"Les expériences de la vie sont incommunicables, et c'est ce qui cause toute la solitude, toute la tristesse humaine".
"Le bonheur est contenu dans cette chambre (...) et la paix que dispensent les objets familiers. Une table, une chaise, un livre, avec un coupe-papier inséré entre ses pages.Et un pétale tombe d'une rose, et la lumière palpite pendant que nous sommes assis, en silence, ou que peut-être, traversés par une pensée sans importance, nous prononçons soudain une parole."
"Mais où est la douleur, et où est la joie ? Je me pose vainement la question. Je sais seulement que j'ai besoin de silence, de solitude, et de plein air, et qu'il me faut consacrer une heure à examiner ce que devient mon univers".
"C'est étrange, car il a été jeune, jadis, lui aussi."
"Le grondement de la circulation pourrait être tout aussi bien le vaste murmure des forêts ou le rugissement des fauves. La roue du temps a reculé d'un tour : nos progrès si récents sont anéantis. En vérité, nos corps sont nus. Nous ne sommes que légèrement recouverts de tissus soigneusement boutonnés, et sous ces trottoirs se cachent des coquillages, des ossements, et du silence".
"C'est l'amour, c'est la haine (...). C'est le torrent sombre et furieux qui nous donne le vertige quand nous nous penchons sur lui. Nous sommes debout sur le rebord, mais le vertige nous prend quand nous regardons en bas".
"Ma vie se passe à m'éveiller, puis à me rendormir".
23 novembre 2014

dernière lecture : Purgatoire

de Tomás Eloy Martínez

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2,5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Purgatoire raconte l’histoire d’Emilia Dupuy, dont la vie s’est brisée un jour de juillet 1977, près de la ville de Tucumán, dans le nord de l’Argentine. Avec son mari Simon, cartographe comme elle, ils étaient partis en mission dans cette région lointaine pour parachever la carte d’une route internationale à la demande de l’Automobile Club de Buenos Aires. C’est alors qu’ils sont arrêtés par les militaires en raison de leurs activités « suspectes », ils détiennent en effet, pour leur travail, des cartes topographiques de toute la zone. Après avoir été détenue et torturée, Emilia est libérée par les autorités grâce à l’intervention de son père, le Docteur Dupuy, l’un des intellectuels du régime, dont les idées guident l’action de la dictature. Emilia rentre à Buenos Aires où elle pense retrouver Simon. Mais Simon ne rentrera jamais. Le calvaire d’Emilia s’étend sur plus de trente ans. Elle part chercher son mari à Rio où un témoin dit l’avoir vu ; elle parcourt les bidonvilles de Caracas et de Mexico où elle croit pouvoir retrouver sa trace. Elle n’accepte pas les conclusions de l’enquête menée par des ONG après la chute de la dictature ni les déclarations de plusieurs soldats qui ont vu le cadavre de Simon dans le patio d’une caserne. Emilia pense que son mari est toujours en vie car elle « sent » sa présence. Qui plus est, vers la fin de sa vie, elle le voit enfin et le retrouve mais comme dans un rêve, ou est-ce la projection de son esprit dérangé ? Car Emilia vit avec les démons du passé : la culpabilité d’un père qu’elle refuse de s’avouer (ce bras droit des militaires n’a eu aucun mal à faire « disparaître » son gendre, jugé « subversif »), et les cauchemars d’une époque effroyable qu’elle a vécue comme un zombi, assommée par la violence psychologique exercée par sa famille et par la société tout entière.

Tomás Eloy Martínez, l’un des intellectuels argentins qui a dénoncé avec le plus de force et d’indignation les crimes de la dictature militaire de son pays, nous raconte cette histoire d’amour et d’obsession dans deux cadres temporels alternés : celui de la dictature et, trente ans plus tard, celui des derniers jours d’Emilia, devenue bibliothécaire dans une petite ville du New Jersey. La narration passe d’un contexte à l’autre, d’une époque à l’autre, et nous offre, à la fois, une fresque historique des années noires de l’Argentine et le portrait intime d’une femme seule, déséquilibrée et hantée par son passé.

 
Mon sentiment au sujet de ce roman :
La lecture de ce roman m'a pris un temps infini. Pourtant, il est sublime, magnifiquement écrit. Mais aussi terrible.
Alors j'y suis allée à doses homéopathiques. Pour pouvoir digérer. Mais même comme ça, c'est difficile.
Surtout si l'on se réfère à la tragique actualité, dans les pays d'Amérique Latine, qui démontre que cette folie-là, celle des hommes, que l'on espérait d'un passé révolu, ne s'arrêtera jamais (lire ici).
Car, au delà de cette belle histoire d'amour, c'est bien de cela dont il s'agit : la corruption, le totalitarisme, le peuple malmené, impuissant. L'horreur. Et après ça les séquelles, impossible à panser.
C'est un roman que je vous conseille vraiment, dans la lignée de "D'amour et d'ombre", d'Isabel Allende, mais aussi "Prières nocturnes", de Santiago Gamboa, tous dénonciateurs d'un système politique véreux et corrompu jusqu'à la moelle.
 

Morceaux choisis :
"Un simple frôlement des doigts, et elle avait éprouvé de la chaleur, de la plénitude, du bonheur, la sensation d'avoir déjà vécu souvent ce qu'en réalité elle vivait pour la première fois. Dans ce corps inconnu se trouvait la carte de sa vie, la représentation de l'univers telle quelle l'avait lue dans une encyclopédie taoïste datant de deux siècles avant Jésus-Christ : "Sa tête ronde est la voûte céleste, ses pieds délicats sont l'image de la Terre, ses cheveux sont les étoiles, ses yeux le Soleil et la Lune, ses sourcils la Grande Ourse, son nez ressemble à une montagne, ses quatre membres sont les quatre saisons, ses cinq viscères les cinq éléments."
"Quels sont les traits caractéristiques d'un individu? Pas la musique ou le contenu de ses paroles ni les lignes de son corps, rien qui soit directement visible. Plus d'une fois elle s'était trompée, suivant dans la rue des hommes qui marchaient comme Simon, ou qui laissaient derrière eux un sillage de parfum lui évoquant sa nuque, et quand elle les regardait en face elle était désespérée. Pourquoi n'y a-t-il pas deux personnes semblables ?"
"Seules les feuilles des noyers témoignaient d'une certaine imagination et tombaient irrégulièrement en automne".
"Le paysage change au fil des saisons, disait l'écrivain, mais la fenêtre dans laquelle se découpe le paysage est toujours la même".
"Les choses qui n'existent pas sont beaucoup plus nombreuses que celles qui parviennent à exister. Ce qui n'existera pas est infini. Les graines qui n'ont trouvé ni leur terre ni leur eau et qui ne sont pas transformées en plantes, les êtres qui ne sont pas nés, les personnages qui n'ont pas été écrits. (...) On écrit des romans dans cette intention : pour réparer dans le monde l'absence perpétuelle de ce qui n'a jamais existé."

20 novembre 2014

dernière lecture : L'instant précis où les destins s'entremêlent

d'Angélique Barbérat

 

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1,5 etoile

Présentation de l'éditeur :
Une tache rouge sur l’oreiller, juste sous les cheveux de sa maman, morte sous les coups de son mari. Voilà ce que le petit garçon a vu, à cinq ans… Pour survivre, Kyle se jette à cœur perdu dans la musique, que sa mère aimait tant. Vingt ans après, devenu leader d’un groupe de rock, il est célèbre dans le monde entier. Mais inapte au bonheur.
Coryn, elle, a grandi dans une banlieue sans charme. À dix-sept ans, elle tombe dans les bras de Jack Brannigan, qui fou amoureux l’épouse, mais, jaloux et violent, l’enferme dans une prison dorée, « Parce que tu m’appartiens… » 
Comment ces deux êtres que tout semble séparer auraient-ils la moindre chance de s’aimer ? Pourtant, à l’instant précis où les destins s’entremêlent, chacun d’eux sait que sa vie ne sera plus jamais la même.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
J'ai lu ce livre vraiment très vite. D'ailleurs, pour être honnête, j'ai survolé beaucoup (beaucoup !) de passages. Des pages entières, même. Ce que je refuse habituellement de faire... Mais voilà : je voulais vraiment connaître la fin (c'est moche, je sais, mais passer de Romain Gary à ce texte-ci, le glissement est évidemment très rude !)
C'est un roman facile à lire, qui joue à fond sur les sentiments, et ferait, à mon avis, un excellent film ! (mais j'aime mieux la lecture...)
Avant de me lancer dans cette lecture, j'avais regardé les commentaires et les notes, qui sont pour la plupart excellents, sur Babelio. Pour ma part, je suis franchement déçue. 

 

 

Morceaux choisis :
"Le magique. Il suffit de pas grand-chose pour tout changer".
"Il y a des jours où les astres prennent conscience que vous existez et décident de se pencher sur vous. D'ailleurs, pour le prouver, ils vous octroient une pluie d'événements. Heureux ou malheureux. Qui vous sauvent ou vous sacrifient."
"Un regard et tout change. Un regard et rien n'est plus pareil... Une rencontre. Des atomes qui s'accrochent et laissent des traces indélébiles. Une vie qui sort de son orbite."
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Le bruit des vagues
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