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Le bruit des vagues
romans
13 octobre 2015

dernière lecture : La ville orpheline

de Victoria Hislop

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2 etoiles


Présentation de l'éditeur :
Été 1972. La ville de Famagouste, à Chypre, héberge la station balnéaire la plus enviée de la Méditerranée, cité rayonnante et bénie des dieux. Un couple ambitieux ouvre l'hôtel le plus spectaculaire de l'île, Le Sunrise, ou Chypriotes grecs et turcs collaborent en parfaite harmonie.
Deux familles voisines, les Georgiou et les Özkan, sont de celles, nombreuses, venues s'installer à Famagouste pour fuir des années de troubles et de violences ethniques dans le reste de l'île, ou la tension monte.
Lorsqu'un putsch grec plonge l'île dans le chaos, celle-ci devient le théâtre d'un conflit désastreux. La Turquie envahit Chypre afin de protéger sa minorité sur place, et Famagouste est bombardée. Quarante mille personnes, n'emportant que leurs biens les plus précieux, fuient l'armée en marche.
Qu'adviendra-t-il du Sunrise et des deux familles restées dans la ville désertée ?

 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Comme pas mal d'autres lecteurs, je suis plutôt mitigée sur cette lecture. 
Pourtant, j'étais complètement captivée ! Par des faits historiques extrêmement proches, à la fois géographiquement que dans le temps... et par l'histoire d'une île (Chypre) que je ne connaissais absolument pas ! Comment ne pas être effarée par la rapidité avec laquelle une ville comme Famagouste, station balnéaire plus que florissante, pillée, bombardée, a été complètement oubliée, rayée de la carte : elle n'est plus qu'une ville fantôme. Aujourd'hui encore, elle est effrayante ! 
Et l'île de Chypre, coupée en deux. J'ai du mal à imaginer cela... (je vous mets un lien, qui explique très bien tout ceci...).
Après, l'histoire "romanesque" n'est, à mon avis, pas à la hauteur de cette Histoire avec un grand "H" (par ailleurs très bien restituée). Très peu crédible, façon roman à l'eau de rose. Cette face-là du roman est franchement décevante.
Dommage...

 

Morceaux choisis :
"La différence entre ce qu'ils étaient encore il y a peu et ce qu'ils étaient devenus était considérable. À présent,  ils étaient égaux dans leur dépouillement."
"Ce qui est arrivé est arrivé, rien n’y changera rien."

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4 octobre 2015

dernière lecture : J'étais là avant

de Catherine Pancol

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2 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Elle est libre. Elle offre son corps sans façons. Et pourtant, à chaque histoire d’amour, elle s’affole et s’enfuit toujours la première. Il est ardent, entier, généreux. Mais les femmes qu’il célèbre s’étiolent les unes après les autres.
Ces deux-là vont s’aimer. Il y a des jours, il y a des nuits. Le bonheur suffocant. Le plaisir. Le doute. L’attente. Mais en eux, invisibles et pesantes, des ombres se lèvent et murmurent : « J’étais là avant. »
Des mères qui les ont aimés ou trahis, qui ont rêvé, souffert, espéré. Des mères qui vivent encore en eux et les empêchent d’aimer. On n’est jamais tout seul dans une histoire d’amour.
On est tous les autres et toutes les autres qui ont aimé avant nous.
J’étais là avant est le roman d’une femme qui se libère de ses démons. Qui nous libère de nos démons…

 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
J'avais promis, juré, craché que l'on ne m'y reprendrait plus.
Mais alors, il faudrait que je ne lise pas, "juste pour voir..." la toute première page. Parce que l'écriture de Catherine Pancol, j'ai un mal fou à y résister. ça me fait exactement pareil avec une tablette de chocolat (au lait). Juste un carré. Et puis, finalement, la tablette entière y passe, et je suis écoeurée.
C'est tellement dommage... Je suis, encore une fois, terriblement déçue. Par l'histoire. Alors que la plume est divine... (comme en témoigne la longue liste de morceaux choisis...) Mais qu'est-ce que l'on peut tourner en rond, pour même se retrouver au point de départ (et puis, j'avoue, j'ai "sauté" plein - plein de pages).
Et je ne comprends pas, vraiment, ce qui ne fonctionne pas dans les récits de Catherine Pancol, mais à chaque lecture, cela se confirme : il manque un ingrédient.
Ou alors j'aurais du m'arrêter après la première page : elle était tellement prometteuse...

 

Morceaux choisis :
"Aimer, c’est prendre l’autre dans sa totalité".
"Je me souviens : la première fois que je t’ai rencontré, je ne t’ai pas vu…
Je ne t’ai pas vu.
Tu étais là, pourtant. Je t’ai serré la main, je t’ai dit « bonjour » très gentiment sans doute, avec mon grand sourire, celui que j’ai quand je fais connaissance, un sourire en préfabriqué, une forme de politesse anonyme. Un laissez-passer pour que passent les gens et qu’ils me laissent dans mon indifférence. Nice to meet you et du balai.".
"On est responsable de ces mots-là. Il ne faut pas se plaindre, après, de les avoir prononcés. On est responsable de ses mots. Il faut apprendre à être vigilant. C’est de ta bouche que sortent ces mots ennemis, ces mots qui te défigurent. Ne reproche rien aux mots. Ils sont là parce que tu les as laissés être là et, petit à petit, ils prennent toute la place. Je vais te dire, ils prennent même ta place et parlent en ton nom…"
"Soudain, tu t’es levé. Tu as regardé ta montre et tu es parti.
Je me suis dit il a une copine, une femme dans sa vie, elle l’attend et il va la rejoindre. Ils ont rendez-vous. Il est venu pour tuer le temps avant de la retrouver. Une seconde, j’ai envié cette femme d’avoir un homme si ardent, si entier, si vrai, une seconde, j’ai regretté que cet homme-là ne soit pas pour moi, pour moi qui l’avais eu si entier, si ardent, si vrai pendant quelques instants, et puis j’ai pensé c’est la vie, c’est comme ça.
Je t’ai regardé partir".

"La vérité se niche toujours dans les détails".
"Le désir nous dilate, nous permet d’occuper un espace plus grand que celui qui nous est alloué".
"L’amour la rendait aimante. L’amour est un fluide qui circule d’un être à l’autre en faisant des détours."
"L’apparence est la forme qu’empruntent les gens pour que les autres ne les voient pas. Ne devinent pas leur malaise intérieur."
"La vie des autres est un champ d’observation infini où les détails engrangés vous permettent d’avancer en vous-même comme dans une enquête criminelle. On ne s’ennuie jamais à contempler l’heur ou le malheur d’autrui tant il vous renseigne plus efficacement que n’importe quel docteur de l’âme sur vos propres désordres. Tant il est vrai aussi que ce qui vous saute aux yeux, vous irrite ou vous tord les entrailles est le reflet exact de vos propres manques, défauts ou souffrances que vous vous obstinez à nier, à mettre de côté."
"Ce doit être ça, l’amour : quand le regard de l’autre voit en vous ce que vous ne voyez pas vous-même, l’extrait comme une pépite dorée et vous l’offre."
"De l’enfermement naissent souvent de nouveaux talents pourvu que l’âme soit astreinte à des travaux humbles et précis." 
"Une voiture ne vrombit pas. L’orage ne gronde pas. L’hiver ne dépose pas son blanc manteau de neige, l’angoisse n’étreint pas les cœurs. Interdit, interdit, interdit ! Montrez-moi la sécheresse en me décrivant les ornières de la route, la pluie en me faisant patauger dans la gadoue, le trac en faisant bégayer le narrateur, la soumission dans l’inclinaison d’une nuque, la convoitise dans des yeux allumés et rétrécis. Des attitudes, des images, des sons et des odeurs ! Et l’émotion débordera. Elle jaillira des détails que vous aurez extirpés de votre mémoire, du regard que vous portez sur ce qui se passe autour de vous. Votre regard !"

12 septembre 2015

dernière lecture : Amours

de Léonor de Recondo

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4,5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Nous sommes en 1908. Léonor de Récondo choisit le huis clos d’une maison bourgeoise, dans un bourg cossu du Cher, pour laisser s’épanouir le sentiment amoureux le plus pur – et le plus inattendu. Victoire est mariée depuis cinq ans avec Anselme de Boisvaillant. Rien ne destinait cette jeune fille de son temps, précipitée dans un mariage arrangé avec un notaire, à prendre en mains sa destinée. Sa détermination se montre pourtant sans faille lorsque la petite bonne de dix-sept ans, Céleste, tombe enceinte : cet enfant sera celui du couple, l’héritier Boisvaillant tant espéré.
Comme elle l’a déjà fait dans le passé, la maison aux murs épais s’apprête à enfouir le secret de famille. Mais Victoire n’a pas la fibre maternelle, et le nourrisson dépérit dans le couffin glissé sous le piano dont elle martèle inlassablement les touches.
Céleste, mue par son instinct, décide de porter secours à l’enfant à qui elle a donné le jour. Quand une nuit Victoire s’éveille seule, ses pas la conduisent vers la chambre sous les combles…
Les barrières sociales et les convenances explosent alors, laissant la place à la ferveur d’un sentiment qui balayera tout.
Ce livre est récompensé par le grand prix RTL-Lire 2015 et par le prix des libraires 2015.. 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Magnifique roman ! 
Et je pèse mes mots.

Pour une fois, je copie-colle un commentaire de lecture (Babelio, par MachaLoubrun), qui dit exactement ce que j'aurais voulu écrire  :
Au début du siècle dernier, dans une maison cossue du Cher, Madame, Monsieur, la bonne et l'enfant…
Ne bâillez pas d'ennui, il ne s'agit pas d'un vulgaire petit drame bourgeois mais d'Amours. Oui, d'Amours. Bien entendu le mariage entre Victoire et Anselme a été arrangé et Céleste n'est qu'une bonne à tout faire. Comme Victoire est dégoutée par les moments intimes avec son mari, Anselme monte de temps en temps dans la chambre de Céleste, histoire de satisfaire un désir pressant…Céleste ne veut pas perdre sa place, alors elle ne dit rien.
Les deux femmes ont pourtant des points communs, l'innocence, la solitude et des vies corsetées par la religion et les conventions sociales. Céleste tombe enceinte, l'enfant deviendra celui que le couple attendait désespérément depuis cinq ans. C'est Victoire qui en a décidé ainsi. Derrière les murs épais des maisons bourgeoises les secrets et la morale cloisonnent bien hypocritement les vies, mais les deux femmes vont se rapprocher, s'aimer, voler un peu de liberté, découvrir leurs corps et leurs désirs… C'est inattendu, beau, c'est une passion pleine de fraicheur et de douleurs contenus qui nous rappelle combien la vie était dure pour les femmes à cette époque là. 
D'une écriture simple et délicate Léonor de Recondo met en musique l'éveil à la sensualité et la maternité des deux femmes. L'auteur est d'ailleurs une musicienne de talent et lorsque Victoire renait en se mettant au piano ou lorsque Céleste se réfugie dans l'orgue de l'église paroissiale, on sent vibrer leurs âmes.
Deux portraits lumineux et attachants dans un roman particulièrement touchant.

Morceau choisi :
"De la vie, on ne garde que quelques étreintes fugaces et la lumière d'un paysage."
1 septembre 2015

dernière lecture : Le détroit du loup

d'Olivier Truc

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3,5 etoiles


Présentation de l'éditeur :
Hammerfest, petite ville de l’extrême nord de la Laponie. Les bords de la mer de Barents, le futur Dubai de l’Arctique… Tout serait parfait s’il n’y avait pas quelques éleveurs de rennes…
L’histoire se déroule au printemps, quand la lumière ne vous lâche plus, obsédante. Autour du détroit du Loup qui sépare l’île où se trouve Hammerfest de la terre ferme, des drames se nouent. Alors que des rennes traversent le détroit à la nage, un incident provoque la mort d’un jeune éleveur. Peu après, le maire de Hammerfest est retrouvé mort près d’un rocher sacré qui doit être déplacé pour permettre la construction d’une route longeant le détroit. Et les morts étranges se succèdent encore.
À Hammerfest, les représentants des compagnies pétrolières norvégiennes et américaines ont tout pouvoir sur la ville, le terrain constructible est très convoité, ce qui provoque des conflits avec les éleveurs de rennes qui y font paître leurs animaux l’été.
Les héros de ce grand centre arctique de la prospection gazière sont les plongeurs, trompe-la-mort et flambeurs, en particulier le jeune Nils Sormi, un plongeur d’origine sami.
Klemet et Nina mènent l’enquête pour la police des rennes. Mais pour Nina, troublée par les plongeurs, une autre histoire se joue, plus intime, plus dramatique. Les jeunes plongeurs qu’elle découvre lui rappellent ce père scaphandrier qui a disparu depuis son enfance. Subissant cette lumière qui l’épuise, elle va partir à la recherche de ce père mystère, abandonnant Klemet à sa mauvaise humeur, à ses relations ambiguës avec son ombre.
Et c’est une police des rennes en petite forme qui va faire émerger une histoire sombre venue des années 1970, dévoilant les contours d’une patiente vengeance tissée au nom d’un code d’honneur venu d’un autre monde, montrant à quel prix a été bâtie la prospérité de la région.
Deuxième roman d’Olivier Truc, Le détroit du Loup confirme les talents de raconteur d’histoire de l’auteur et sa capacité à nous emmener sur des terrains insoupçonnés.

 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Quel beau roman ! Très bien écrit, avec de nombreux rebondissements inattendus, des réflexions sur l'accès au modernisme dans des sociétés ancestrales, sur la folie pétrolière, le tout dans un rythme d'écriture un peu lent : probablement celui de la vie en Laponie. Voilà un récit marquant, que je ne suis pas prête d'oublier, avec de magnifiques découvertes et rencontres.
Olivier Truc, dans ses pages, nous parle un moment de Mari Boine, chanteuse norvégienne d'origine Saami (peuple phare du roman), que je connaissais déjà. Ecoutez-là chanter ! Vous saurez quelles hommes et femmes j'ai côtoyés pendant mon incroyable lecture... (c'est par ici - clic)
Heu... et puis vous avouer que, grâce à lui, je sais désormais exactement où situer la Laponie sur une carte...

 

Morceaux choisis :
"Est-ce que l'on croit encore au sacré ? A ce qui nous dépasse ? Les gens croient à ce dont ils ont besoin de croire pour survivre".
"Nous devons être capables de vivre ensemble, c'est le seul enseignement de la toundra. L'homme solitaire est comme le loup. Il fait peur aux hommes, et les hommes se vengent de lui."
"Les autres... Et il va leur rester quoi ? Ils disent qu'élever des rennes n'est pas un métier mais un mode de vie. Ils en font une question d'honneur. Ils sont tellement fiers. L'honneur, ça ne fait pas bouffer.
Sormi regardait les montagnes, à leurs pieds et prit un air songeur.
- Non, ça ne fait pas bouffer... (...) mais ça a de la gueule."
"Il (l'homme) se bat contre lui-même, jour après jour, heure après heure, il n'a pas de pire ennemi."
"Sur la toundra, c'est jamais bon de trop imaginer. Ca énerve les esprits."
"Vous êtes Norvégienne non, alors faites-moi plaisir, n'oubliez jamais comment votre pays s'est enrichi. En risquant délibérément la vie de plongeurs hier et en bafouant les droits de vos Sami aujourd'hui."
22 août 2015

dernière lecture : Colère

de Denis Marquet

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4 etoiles


Présentation de l'éditeur :
La peur, l'angoisse et l'incompréhension gagnent peu à peu la population des États-Unis. Sur la côte atlantique, des centaines de personnes meurent noyées sans qu'aucun phénomène sismique n'ait été relevé, d'autres sont dévorées par des dauphins. À Philadelphie, de nombreux habitants sont retrouvés égorgés par leurs propres animaux domestiques. La population de Clydesburg, en Illinois, est anéantie. Par qui, par quoi ? Le département américain de la Défense réunit une cellule de crise autour de scientifiques réputés, mais personne n'est en mesure d'appréhender ces étranges phénomènes. Une chose est sûre : l'avenir de l'humanité est en grand danger. Seule, l'anthropologue Marie Thomas, en mission dans la forêt amazonienne, a compris que les jours de Colère étaient arrivés : les hommes ne peuvent jouer impunément avec la Terre sans en être punis un jour. Dans ce premier roman, Denis Marquet déploie des trésors d'imagination et réalise un récit ésotérique et écologique dans la grande tradition du thriller américain. --Claude Mesplède 
Denis Marquet a 36 ans. Agrégé de philosophie, il a enseigné à l'université et à Sciences-Po avant d'ouvrir un cabinet de philosophie où il donne des consultations et anime des groupes de travail. Colère est son premier roman. 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Ouh là là !!! ...Et, à la fin de chaque chapitre : "Ouh là là !!!".
Terrible suspense, rebondissements étourdissants. Dire que ce livre nous tient en haleine est bien trop étriqué. Ce livre nous propulse dans une aventure avec un A majuscule : celle de l'humanité, mise en péril, et, ce qui fait le plus mal : ce sont des gens comme vous et moi qui sont concernés. Notre quotidien, donc : ce qu'on lit dans les journaux de plus en plus souvent... Notre avenir ?
ça fait franchement peur... : c'est tellement proche de la réalité. De l'évolution de notre société, au mépris de notre belle terre, qui sait être vengeresse, violente, impitoyable. Et qui l'est de plus en plus souvent. Sans doute est-ce cela, le plus effrayant... : ce péril vers lequel nous allons, à une vitesse exponentielle, et dont l'homme est le principal instigateur.
ça existe, ça, des trillers philosophiques ? Parce qu'alors nous voilà plongés (que dire, plongés ? fascinés...) par l'un d'entre eux...

Je n'ai pas pu m'empêcher de repenser à Laurent Gounelle, qui m'avait fait découvrir d'une part Edgar Morin, ce philosophe inquiet de voir les hommes avancer « comme des somnambules vers la catastrophe » et d'autre part Sheldrake qui nous parle du principe de résonance morphique (clic), tous deux décrivant ce même processus, qui pourrait fort bien apporter la disparition de l'Humanité toute entière...

Morceaux choisis :
"Peut-être que quand on ne prend aucun plaisir à quelque chose, c'est qu'on n'est pas fait pour ça (...)"
"Si seulement on pouvait fermer les oreilles comme on ferme les yeux... Et ne plus rien entendre, à volonté, ne plus être attaqué par l'insondable et retentissante connerie du monde".
"Le hasard est le point faible de la plus forte des cuirasses".
"Les yeux se ferment, les regards se détournent. L'homme a reçu ce don merveilleux : ne voir que ce qu'il veut, ne croire que ce qui l'arrange. Oublier."
"Elle avait compris quelque chose : c'était en elle que tout se jouait. La nature n'était hostile que dans la mesure exacte où elle projetait sur elle le chaos dont elle était porteuse".
"Nier la vérité du chamanisme du point de vue scientifique était aussi ridicule que nier la vérité des découvertes scientifiques du point de vue chamanique".
"Qu'est-ce que c'est mourir, pensa-t-elle, quand tout le monde meurt en même temps... Ce qui est terrible, c'est d'être arraché au monde, et que tout continue comme si l'on n'avait aucune importance, comme si le monde n'en avait rien à faire qu'on meure ou qu'on vive..."
"Les chercheurs cherchaient. Ils ne trouvaient rien. Leur métier, c'était de chercher, alors ils cherchaient."
"(...) et la splendeur ocre des rocailles ouvre en moi un espace illimité. Un aigle traverse et disparaît. Un nuage immaculé se promène dans l'air tremblant. Mon regard est avide de formes. Je n'avais jamais réalisé à quel point voir est une nourriture".
"Savoir est le sommeil de l'intelligence. La véritable science, elle, est une aventure. Elle exige que nous soyons capables de ne plus rien savoir, afin de nous ouvrir au mystère du monde. Car le monde est bien plus vaste que notre savoir."
"Ce que l'homme a mis des dizaines de millénaires à édifier, la nature le défait en quelques poignées de jours".
"Une famille... Un lieu où être vu, entendu, accueilli, sans que personne ne pose de conditions."
"Voir est un chemin. Accepter ce qui est, ce qui se donne, ce qui advient. Sans condition. Sans détourner le regard, sans laisser ses yeux fabriquer des mirages pour éloigner ce qui dérange."
"Humain... Cela vient de "humus", la terre. Comme le mot humilité. L'humilité, c'est pour l'homme se souvenir qu'il est fait de terre, et qu'il sera rendu à la terre. S'il l'oublie... la Terre, un jour, le lui rappelle..."

Et mon passage un peu plus long... :
"Toute notre culture est basée sur la peur. Toutes nos énergies sont consacrées à refuser la mort. Et nous ne voyons pas qu'à refuser la mort c'est à la vie que  nous disons non. Car la mort et la vie ne sont qu'une seule et même réalité. Cela, les Indiens le savent.
Nous, les Blancs, qui dominons le monde, avons trop peur de sentir la vie parcourir notre chair, trop peur de savourer notre appartenance à la Terre, parce que c'est aussi garder mémoire qu'il faudra retourner, un jour, à la terre.
L'Indien sait, d'un savoir cellulaire, qu'il n'est pas distinct de la Terre dont il provient et dont il est fait. Avec mes frères, j'ai appris à marcher pieds nus sur la terre brûlante, comme eux je me suis étendu sur la Terre à me laisser bercer par la pulsation profonde de sa vie.
Aimer la vie, me disait Lololma, c'est se souvenir que l'on n'est rien. L'homme blanc préfère se faire croire qu'il est tout. Il est rempli de haine pour la Terre dont il est fait. Il veut la posséder. Il met la Terre en demeure de produire, toujours davantage. Il ne veut aucune limite à sa puissance. Il détruit ce qui lui échappe, il se rend sourd et aveugle à ce qu'il ne peut détruire.
Il ne connaît plus rien du Grand Mystère."


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16 juillet 2015

dernière lecture : L'océan au bout du chemin

de Neil Gaiman

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4 etoiles

Présentation de l'éditeur :
"J'aimais les mythes. Ils n'étaient pas des histoires d'adultes et ils n'étaient pas des histoires d'enfants. Ils étaient mieux que cela. Ils étaient, tout simplement." De retour dans la maison de sa famille pour des obsèques, un homme encore jeune, sombre et nostalgique, retrouve les lieux de son passé et des images qu'il croyait oubliées. Le suicide d'un locataire dans une voiture au bout d'un chemin, sa rencontre avec une petite voisine, Lettie, qui affirmait alors que l'étang de derrière la maison était un océan.
Et les souvenirs de l'enfance, qu'il croyait enfuis, affluent alors avec une précision troublante... 
Ce sont les souvenirs d'un enfant pour qui les histoires existent dès qu'on les croit et qui se réfugie dans les livres pour échapper aux adultes, un enfant pour qui les contes sont sa réalité. Gaiman nous plonge ainsi l'univers de l'enfance en même temps que dans celui des contes anglo-saxons, dont il a une connaissance érudite.
Mais plus encore, il nous convie à une relecture de l'influence des contes sur notre enfance, une réflexion sur la mémoire et l'oubli, et ce qui demeure d'enfance en nous. Fidèle à son imaginaire féérique, Neil Gaiman est un créateur d'archétypes que Stephen King qualifie de "trésor d'histoires". Il épure ici sa phrase et ses possibilités narratives pour nous procurer une émotion toute nouvelle, inédite, dans ce roman court, très personnel, qui dévoile sans doute beaucoup de lui et démontre tout le génie littéraire qui lui a valu le convoité Book of the Year décerné à ce roman par les lecteurs anglais.

 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
C'est (encore !) un roman auquel je ne m'attendais pas du tout... et qui, je l'avoue, m'a pas mal destabilisée. Une angoisse montait, en même temps qu'un danger tangible rôdait autour de l'enfant, héros de ce roman. Ici, le fantastique côtoie effrontément le monde réel, laissant planer le doute : alors, le monde imaginaire existerait vraiment ?
Neil Gaiman est un auteur talentueux, qui a su me faire passer par moultes émotions, et a laissé ouverte une brêche béante dans mes pensées déjà fort rêveuses sur un monde parallèle, si proche de nous, pour peu que nos pas nous mènent, parfois, au bout de quelque chemin...

 

Morceaux choisis :
"La femme a posé son chiffon sur le buffet. "ça se boit pas, l'eau de mer, hein ? Trop salée. ça serait comme boire le sang de la vie".
"Il y avait plus de sécurité dans les livres qu'avec les gens, de toute façon."
"Personne ressemble vraiment à ce qu'il est réellement à l'intérieur. Ni toi. Ni moi. Les gens sont beaucoup plus compliqués que ça. C'est vrai pour tout le monde."
"J'étais un enfant normal. C'est à dire que j'étais égoïste, que je n'étais pas entièrement convaincu de l'existence de ce qui n'était pas moi, et que j'étais certain, avec une conviction inébranlable, ferme comme le roc, que j'étais l'élément le plus important de la création. Rien n'avait pour moi plus d'importance que moi".
"Rien est jamais pareil, a-t-elle répondu. Que ce soit une seconde, ou cent ans plus tard. ça bouillonne et ça brasse tout le temps. Et les gens changent autant que les océans".
« - Les adultes et les monstres ont peur de rien.
- Oh, si, les monstres ont peur. C'est pour ça que ce sont des monstres.
Quant aux adultes...Vus du dehors, ils sont grands, ils se fichent de tout et ils savent toujours ce qu'ils font. Au-dedans, ils ressemblent à ce qu'ils ont toujours été. A ce qu'ils étaient lorsqu'ils avaient ton âge. La vérité, c'est que les adultes existent pas. »
9 juillet 2015

dernière lecture : L'épuisement

de Christian Bobin

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3,5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
" Je m'égare un peu, ce livre ressemble de plus en plus à ce que ma mère disait en me voyant sortir, mal coiffé : tu ressembles à l'orage. Ce livre ressemble à l'orage mais, somme toute, une promenade sous la pluie n'est jamais mauvaise, la joie y vient avec la peur. "

Mon sentiment au sujet de ce roman :
J'ai pris, depuis quelques temps, une fort mauvaise habitude : celle, dès qu'un livre est terminé, d'enchaîner sur le suivant, celui se trouvant tout en haut de ma pile (énorme), de manière assez boulimique, je le crains. Et cela sans prendre ce temps précieux de poser mes idées, sans rien écrire sur ma lecture achevée. Du coup, ne me reste, la plupart du temps, que le fil d'une histoire, le conte. 
Or, l'histoire seule n''est pas ce qui, à mon avis, fait l'essentiel d'un bon écrit. Par exemple, dans ce livre-ci (que j'ai achevé voilà plus d'un mois...), il n'y a pas vraiment d'histoire. Plutôt un genre de journal tenu par l'auteur, sur ces petits riens qui, mis bouts à bouts, font le fil d'une vie toute entière. Des ressentis. Des émotions. Des moments.
Christian Bobin est particulièrement expert dans ce genre d'exercices : ici, il passe (apparemment ?) (une amie me dit qu'il est heureux s'il a écrit une seule phrase dans sa journée. Donc tous ses enchaînements doivent être pensés... ?) du coq à l'âne, en ayant souvent l'air de s'égarer. Mais il explique aussi très bien que, pour lui, un bon texte est constellé de "mauvais passages" (ici, malgré le fouillis apparent, je ne les ai pas vraiment trouvés...), de ceux où il ne se passe pas grand chose, parfois même rien du tout, mais qui sont précisément là pour permettre au lecteur de se centrer sur le meilleur du récit. Sur le message essentiel. Le vecteur.
Je crois qu'il illustre là la vie dans son entier : celle de l'individu, pleine de creux et de pleins (les deux ensemble font une vie), mais aussi (cela n'engage que moi...), si j'ai bien compris les théories du monde quantique, celle où l'information passe en prenant le chemin du "vide" (pour les sceptiques, un lien franchement intéressant : http://www.canal-u.tv/video/cerimes/le_vide_quantique_source_d_energie_et_d_emerveillement.9347).
Poête ? Philiosophe ? Grande rêveur ? Visionnaire ? Bobin réveille de nombreux questionnements et ouvre beaucoup de portes. ..Et m'agace aussi, quelquefois... (parce que je le préfère romancier, même si je l'aime quand même (voui-voui, Monsieur Bobin, j'ose le dire : je vous aime), comme ici, "secoueur de neurones... ;)

Morceaux choisis :
"Lire pour se cultiver, c'est l'horreur. Lire pour rassembler son âme dans la perspective d'un nouvel élan, c'est la merveille. 
"
"Ne jamais exiger quoi que ce soit : attendre.
Ne jamais, à personne, rendre compte de ce que tu vis : rire
Ne jamais chercher une aide : attendre encore."
"Et c'est quoi,la fin d' un livre. C'est quand vous avez trouvé la nourriture qu'il vous fallait, à ce jour, à cette heure, à cette page."
"Ecrire... C'est affaire de silence plus que de musique. Mon vrai désir ce n'était pas d'écrire, c'était de me taire. M'asseoir sur le pas d'une porte et regarder ce qui vient, sans ajouter au grand bruissement du monde. Ce désir est un désir d'autiste. Entre le mot "autiste" et le mot "artiste", il n'y a qu'une lettre de différence, pas plus. "
"J'ai toujours été été sensible aux voix déportées par le vent, aux voix qui ne s'adressent pas à vous et vous amènent, un instant, quelques paroles banales, les paroles éternelles de chaque jour."
"Et puis, permettez-moi cette insolence, le miracle est que par endroits vous écriviez si mal : dans chacun de vos livres j'ai trouvé une zone d'ennui, un marais où l'histoire devenait brumeuse et où les phrases n'avançaient presque plus. J'ai bientôt compris que ces pertes étaient indispensables à l'éclat du livre, qu'elles étaient même une partie constituante de cet éclat, comme les broussailles font corps avec la clairière qu'elles protègent."
"Le monde va toujours vers le pire. Dès qu'on le laisse aller seul, le monde va vers la destruction du faible et du précieux en nous."
"La vie n'est jamais si forte que lorsqu'elle est empêchée dans une de ses voies. Elle file, limpide, par l'issue qui lui reste."
"Personne ne peut vivre une seconde sans espérer."

11 juin 2015

dernière lecture : Le liseur du 6h27

de Jean-Paul Didierlaurent 

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5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Employé discret, Guylain Vignolles travaille au pilon, au service d'une redoutable broyeuse de livres invendus, la Zerstor 500. Il mène une existence maussade mais chaque matin en allant travailler, il lit aux passagers du RER de 6h27 les feuillets sauvés la veille des dents de fer de la machine ...
Dans des décors familiers transformés par la magie des personnages hauts en couleurs, voici un magnifique conte moderne, drôle, poétique et généreux : un de ces livres qu'on rencontre rarement.
"Peu importait le fond pour Guylain. Seul l'acte de lire revêtait de l'importance à ses yeux. Il débitait les textes avec une même application acharnée. Et à chaque fois, la magie opérait. Les mots en quittant ses lèvres emportaient avec eux un peu de cet écœurement qui l'étouffait à l'approche de l'usine."
Jean-Paul Didierlaurent vit dans les Vosges. Le Liseur du 6h27 est le premier roman de ce nouvelliste exceptionnel, lauréat à deux reprises du fameux Prix Hemingway.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Bon ben voilà… Je vais ajouter ma pierre à l’édifice des lecteurs enthousiasmés par ce roman. Pour moi, Colin et Chloé (L’écume des jours) ont bien du se rencontrer dans ce genre d’histoire : un monde hostile où la poésie se débat pour exister. D’ailleurs, depuis le début, j’ai le sentiment qu’ici est le point de départ de leur rencontre…
Mais ça, c’est mon côté rêveuse à l’imagination galopante. 
Autant dire que dans ce roman j’étais donc parfaitement dans mon univers, avec une mention spéciale pour la description des faïences de Julie, très poétique. Mais j’ai aussi adoré l’immersion de Guylain (non non : le héros de notre histoire ne se prénomme pas Colin…) dans l’univers des retraités, et faire la rencontre de son ami Yvon, grand amateur d'alexandrins et de théâtre classique. 
C’est léger, sans l’être vraiment, tendre et pourtant incisif, avec cette fantaisie particulière qui sait quelle corde faire vibrer dans mon âme de lectrice acharnée.

 

Morceaux choisis :
"Avoir pour confident un poisson rouge impliquait de ne rien attendre d'autre de lui que cette écoute passive et silencieuse, même s'il croyait parfois déceler dans le filet de bulles qui sortait de sa gueule un début de réponse à son questionnement"
"Comment voulez-vous que le monde tourne droit si n'importe qui se met à écrire".
"Pour l'avoir déjà vécu, il savait qu'il existait une énorme différence entre vivre seul et vivre seul  avec un poisson rouge".
"Ses silences étaient pleins. Guylain pouvait s'y glisser comme dans un bain tiède."
« Les gens n’attendent en général qu’une seule chose de vous : que vous leur renvoyiez l’image de ce qu’ils veulent que vous soyez. »
"Car, quoi que l'on puisse penser, rien n'est jamais figé dans la vie."
"J'ajouterais enfin que depuis quelques temps, j'ai découvert qu'il existait sur cette planète un être qui avait le pouvoir de faire paraître les couleurs plus vives, les choses moins graves, l'hiver moins rude, l'insupportable plus supportable, le beau plus beau, le laid moins laid, bref, de me rendre l'existence plus belle."

"J'aime ce moment particulier, quand la planète semble suspendre sa course, le temps pour elle de faire son choix entre la lumière du jour naissant et le noir de la nuit qui se meurt. Je me dis qu'un jour peut -être, la Terre ne va pas reprendre sa rotation et s'immobilisera à jamais tandis que la nuit et le jour camperont chacun sur leur position respective, nous plongeant dans une aube permanente. Je me dis alors que, baignées de cette lueur crépusculaire qui donne un ton pastel à toute chose, les guerres seront peut être moins moches, les famines moins insupportables, les paix plus durables (...)"

Un passage un peu long (il y avait longtemps !). Une histoire dans l'histoire. Il y a juste à se laisser porter...
"Je les connais par cœur mes faïences. Malgré l'assaut journalier des coups d'éponge et des détergents, beaucoup sont restées éclatantes comme au premier jour et ont su conserver intacte cette glaçure légèremnet laiteuse qui nappe leur terre cuite. A vrai dire, celles-là m'intéresent peu. Leur trop grand nombre a fait de leur perfection une banalité sans attrait. Non, mes attentions vont plutôt aux éclopées, aux fendillées, aux jaunies, aux ébréchées, à toutes celles que le temps a estropiées et qui donnent à l'endroit, outre ce petit cachet vieillot que j'ai fini par aimer, une touche d'imperfection qui étrangement me rassure. "C'est dans les cicatrices des gueules cassées que l'on peut lire les guerres, Julie, pas dans les photos des généraux engoncés dans leurs uniformes amidonnés et tout repassés de frais, m'a dit un jour ma tante tandis que toutes deux briquions les carreaux à grands coups de peau de chamois pour leur rendre leur lustre d'antan. Je me dis parfois que le bon sens de ma tante mériterait d'être enseigné en faculté. Mes gueules cassées à moi témoignent qu'ici comme ailleurs l'immortalité n'exite pas. Parmi tout ce petit monde d'esquintées, j'ai bien sûr mes préférées, comme celle situé en haut à gauche du troisième robinet et dont l'éclat manquant dessine une jolie étoile à cinq branches ou cette autre à la brillance à jamais disparue et dont l'aspect étrangement terne contraste avec la pureté étincelante de ses congénères du mur nord."
6 juin 2015

dernière lecture : Les fidélités

de Diane Brasseur

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Présentation de l'éditeur :
Quelques heures avant de partir fêter Noël en famille, le narrateur s’isole dans une pièce de sa maison et s’oblige à ne pas en sortir avant d’avoir repris sa vie en main. Depuis quelques mois, ce père de famille de 54 ans partage sa vie entre sa femme et sa fille à Marseille et sa maîtresse à Paris. Cette double vie ne lui ressemble pas. Il doit choisir. Doit-il quitter sa femme et refaire sa vie avec la jeune Alix comme tant d’hommes de son âge le font? Ou doit-il mettre un terme à cette relation pour préserver sa femme et sa fille, cette vie de famille qu’il aime tant? Enfermé dans cette pièce, il fait défiler les derniers mois: sa rencontre avec Alix, le sentiment d’une jeunesse retrouvée, ses premiers mensonges, sa culpabilité grandissante – l’installation dans une relation adultère. Beaucoup d’hommes se satisfont d’une double vie, mais pas lui: il aime sa femme, il aime Alix, mais pas l’infidélité.

Mon sentiment au sujet de ce roman :

J'avais lu des commentaires enthousiastes de ce récit, dont je m'étais fait une idée magnifiée. 
Franchement, se retrouver dans la tête de cet homme qui, sous prétexte d'être fidèle à l'une comme à l'autre (ou infidèle à l'une comme à l'autre), ne prend aucune décision pour trancher, et n'en prendra sans doute pas.
Cela s'appelle de la passivité. C'est une manière d'agir et de vivre me déplaît dans la vraie vie, je ne vois donc pas quel attrait pourrait avoir cet homme, même dans un roman, qui, à mon avis, n'apporte rien.

Morceaux choisis :
"Il y avait déjà la perspective de Noël. Les fêtes sont des caps comme les dizaines pour les anniversaires".
"J'espère que cette scène n'aura pas lieu, et c'est peut-être pour cela que je la joue, parce que rien ne se passe jamais comme on l'avait prévu, ou alors plus tard, bien plus tard".
"Je ne veux pas la faire souffrir. Certains jours, j'ai un poids sur le thorax, mais je ne fais pas d'insomnie. Au contraire, mon sommeil est profond, proche du KO."
"Quand je suis heureux je n'ose plus bouger. Je me fais penser au chien de ma grand-mère qui se transformait en statue quand le chat le léchait."
1 juin 2015

dernière lecture : Vingt-quatre heures de la vie d'une femme

de Stephan Zweig

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Présentation de l'éditeur :
Scandale dans une pension de famille "comme il faut", sur la Côte d'Azur du début du siècle : Mme Henriette, la femme d'un de ses clients, s'est enfuie avec un jeune homme qui pourtant n'avait passé là qu'une journée...
Seul le narrateur tente de comprendre cette "créature sans moralité", avec l'aide inattendue d'une vieille dame anglaise très distinguée, qui lui expliquera quels feux mal éteints cette aventure a ranimé chez la fugitive.
Ce récit d'une passion foudroyante, bref et aigu comme les affectionnait l'auteur d'"Amok" et du "Joueur d'échecs", est une de ses plus incontestables réussites.

 
Mon sentiment au sujet de ce roman :
Sur cette lecture, j'ai fait une erreur : je l'ai commencée, en même temps que j'ai visionné le film qui en a été tiré, avec Agnès Jaoui (que j'adore) dans un des premiers rôles. Ce film est superbe. Avec une seconde histoire qui vient porter la première (celle du roman, très bien restituée), et qui tient parfaitement bien la route. Alors deux histoires pour le prix d'une, évidemment, la concurrence est rude !
Bon... mea culpa : j'aurais tout de même pu avoir la patience de finir ma lecture avant d'engager le visionnage du film, parce que ce roman est franchement plutôt passionnant, si l'on se projette au début du XXe siècle, avec cette délicatesse venue d'une autre époque, et surtout une écriture qui sait à merveille entrer dans l'intimité des sentiments et décrire l'irrépressible folie d'une passion amoureuse.
Désuet, certainement, mais aussi intense et torride !
Alors je vous laisse face à votre prochain dilemme : lire ou visionner le film ? Parce que oui, je vais être très vilaine : vous permettre de cliquer, là, en bas de l'article !  
;)
 
Morceaux choisis :
"La vérité à demi ne vaut rien, il la faut toujours entière."
"Il n'y a que la première parole qui coûte"
"Quelle importance si on a eu un moment de folie, un seul !" Mais on ne peut pas se débarrasser de ce que nous appelons, d'une expression très incertaine, la conscience".
 
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