dernière lecture : Leur histoire
de Dominique Mainard
Présentation de l'éditeur :
Anna a six ans. Elle n'a jamais parlé. Une crainte étrange court tel un fil dans sa famille depuis trois générations, la crainte que les mots ne soient «des traîtres, des voleurs», une menace insidieuse capable de vous ôter la vie et l'amour des êtres qui vous sont chers. Nadèjda, sa mère - la narratrice -, a refusé d'apprendre à lire et à écrire. À l'âge d'Anna, elle a assisté impuissante à la mort de sa grand-mère, provoquée, s'est-elle imaginé, par l'un des mots du conte que la vieille femme lui lisait alors... Lorsque, en désespoir de cause, elle inscrit Anna dans une école pour malentendants, elles croisent le chemin de Merlin, un enseignant qui emploiera toutes ses forces à «donner la parole» à l'enfant. Entre la frayeur que Nadèjda éprouve et l'amour qui naît bientôt entre elle et Merlin, des bulles de savon, un sifflet, des masques seront autant de pierres formant un gué périlleux qui permettra à Anna d'atteindre l'autre rive. «Un conte et un règlement de compte avec les mots.» Catherine Argand, Lire.
Mon sentiment au sujet de ce roman :
C'est encore un livre que j'ai très très envie de vous conseiller. Il est d'une poésie...
Evidemment, une belle histoire d'amour, mais douloureuse et incertaine, jusqu'au bout. A la manière d'un conte, d'un joli conte, mais les contes sont sans pitié !
Rien que le choix du prénom de Merlin ...j'adore.
A signaler l'adaptation de ce roman au cinéma : Les mots bleus, avec Sergi Lopez et Sylvie Testud. Pour ma part, l'écriture de Dominique Mainard est si belle, dans ce roman, que j'aurais peur d'être déçue en regardant le film... Le lien, ici
Morceaux choisis :
Pourquoi tant d'étoiles et si peu de trèfles à quatre feuilles ? Pourquoi un gaspillage de vents dans les espaces et si peu d'air dans les chambres des hommes ? Pourquoi tant de mots si le silence de la mort doit les ensevelir ? (l'auteur cite Ici André Schmitz, dans "Délits de légèreté").
Y a-t-il un endroit précis dans nos vies où quelque chose s'arrête ou se brise, pourtant nous continuons à vivre comme si de rien n'était, faisant tourner inlassablement le fil des jours dans le vide comme la roue d'un vélo dont la chaîne a sauté ?