Dès la première bouchée, j'ai reconnu la saveur de ce plat.
Je
ne sais pas si c'est maman que le préparait aussi de cette manière,
mais, j'en suis certaine, je connais exactement cette saveur-là. Sans
doute Tante-Annie lui aura transmis, un jour, son savoir... ou alors
elle nous a elle-même déjà régalés de ce plat lorsque nous étions petits.
La
viande, quasi confite dans les oignons, fondant dans la bouche, les
pommes de terre primeurs de l'île de Batz tendres et dorées juste comme
il faut...
Et voilà, le plat entier a disparu sous nos fourchettes
tellement ravies !
Il faut dire que l'endroit tout entier a, pour moi, un côté magique, que cette
maison-là est celle, immuable, qui me ramène vers un heureux passé... Le
petit parterre de fleurs, joli jardin de curé, devant l'entrée pavée. La
clochette au dessus de la porte d'entrée, qui tinte agréablement lorsque nous sommes accueillis. La minuscule
cuisine bleue, tellement chaleureuse, exactement à l'image de sa
propriétaire. Et puis ce parfum particulier, à l'intérieur de la maison. Je le reconnaîtrais entre mille. Evidemment...
Puisque nous n'avons passé ici que de très bons moments. Dont encore celui-ci : le fameux rôti de porc façon roscovite : (prévoir 3 heures de cuisson) Ingrédients :
un bon roti de porc (1 kg environ, voire un peu plus) - 1 kilo
d'oignons roses de roscoff (ou, à défaut, des oignons plus "traditionnels) - quelques gousses d'ail - 1,5 kilos environ de pommes de
terre primeurs de petit taille - de l'huile d'arachide, du sel et du poivre. piquer d'ail le rôti de porc (selon votre goût) - le déposer dans un grand plat à gratin allant au four - l'arroser d'huile d'arachide - saler, poivrer - mettre à cuire à four moyen (th 5-6), recouvert de papier aluminium - au bout d'une heure environ, déposer autour du rôti les oignons finement émincés - mélanger de temps en temps et arroser
le rôti avec le jus de cuisson : les oignons doivent être dorés (Le
plat est toujours recouvert de papier alu) - au bout d'une heure
environ, mettre les pommes de terre nouvelles dans le plat, saler, poivrer - puis procéder de la même façon que précédemment (arroser et mélanger
en cours de cuisson avec le jus, en replaçant à chaque fois le papier
alu, jusqu'à ce que les pommes de terre soient bien dorées, un peu
confites, et bien tendres. Enlever le papier alu, si nécessaire) - disposer la viande dans un plat avec les légumes tout autour, et soyez assurés de votre réussite !!!
Bon,
je vous avoue aussi que je tenterais bien volontiers une nouvelle
expérience (je sens bien qu'il y en a qui vont bondir...) : celle de
saupoudrer de paillettes d'algues (de la dulse) ce plat en fin de cuisson, qui n'en
méritera alors que davantage son statut roscovite
! Cela sans doute en souvenir de nos précédentes vacances passées à
Roscoff, et où j'avais inversti dans un super livre de recettes
innovantes et alléchantes...
Et puis quoi ! il faut bien vivre
dangeureusement !