dernière lecture : Clair de femme
de Romain Gary
Deux naufragés de l'existence se rencontrent par hasard et tentent l'impossible : s'unir "le temps d'une révolte, d'une brève lutte, d'un refus du malheur", faire coïncider deux fragments de vie pour continuer de faire semblant de vivre. Tout en restant lucides quant à l'audace, à l'insolence même, de l'entreprise.
En quête d'oubli, Lydia et Michel font ce qu'ils peuvent pour surmonter la douleur d'une perte, imminente pour l'un, récente pour l'autre. Par un doux mouvement d'escarpolette, Romain Gary nous les montre tantôt proches, tantôt à mille lieues l'un de l'autre
Et pour accompagner cette danse, pleine de tristesse mais qui ne peut s'empêcher malgré tout d'espérer un peu, le temps du récit se fait l'esclave du souvenir capricieux.
>En toile de fond, certains personnages hauts en couleur, comme señor Galba et son caniche qui défient la mort en dansant le paso-doble ou Sonia, caricature à elle seule de tous les Russes blancs expatriés, viennent éclairer ce poignant va-et-vient. --Sana Tang-Léopold Wauters
Pour moi, un roman très sombre et triste, même si le héros se débat pour rester vivant. Une ambiance assez cauchemardesque : j'ai souvent eu le sentiment d'être entrée dans la tête d'un rêveur très imaginatif (la rencontre des deux héros de l'histoire, le passage avec un caniche de cabaret, l'histoire d'un homme magnifique qui ne sait plus communiquer...)
Et, me concernant, un sentiment de confusion et de regret.
Un film a été réalisé depuis ce roman (avec Yves Montand et Romy Schneider). Je vous propose de visionner la bande annonce, que je trouve assez représentative de l'ambiance générale de cette étrange histoire.
"Vous voyez que les choses ne sont pas du tout laissées au hasard, puisque nous nous sommes rencontrés".
"Il faut toujours reculer les limites d'endurance, le record du monde, ça n'existe pas, on peut toujours faire mieux. Ne pas ménager sa peine, tout est là."