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Le bruit des vagues
citations
20 juillet 2014

bords de mer

 

« Rien n'est plus propice à la pensée lucide
qu'une vue imprenable sur la mer.  »

de Anne-Marie MacDonald

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Petit clin d'oeil de ma chère Bretagne
(photo juillet 2014)

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3 juillet 2014

dernière lecture : Le libraire

de Gérard Bessette

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1,5 etoile

Présentation de l'éditeur :
Le personnage principal du Libraire est une espèce de Meursault, la candeur en moins, le sarcasme en plus, mais tout aussi indifférent à ce qui l’entoure. Il s’appelle Hervé Jodoin, il a perdu son emploi de répétiteur au collège Saint-Étienne, à Montréal, et il est prêt à accepter n’importe quel boulot, du moment qu’il y ait peu à faire et qu’on le laisse tranquille. Quand, au bureau de chômage, on lui propose un travail de commis dans la librairie d’un petit village, Saint-Joachim, à plusieurs heures de la grande ville, il n’hésite pas : “Saint-Joachim ou ailleurs, je m’en balançais.”
Présenté sous forme de journal intime, comme l’était L’Étranger, Le Libraire est le récit à la première personne de la nouvelle existence de Jodoin, coulée dans une morne routine – les jours passés à la librairie Léon, les beuveries solitaires à la taverne chez Trefflé où il enfile “une moyenne de vingt bocks par soirée”, les dimanches, mortels, où pour tuer le temps, il a commencé ce journal. Une existence d’une parfaite uniformité que des événements viendront bientôt perturber, des “événements qui, eu égard à la monotonie de [sa] vie, méritent l’épithète d’importants”. Cela commence quand son patron, monsieur Chicoine, lui révèle avec des airs de grand conspirateur l’existence du “capharnaüm”, un réduit fermé à double tour où sont cachés “des livres à ne pas mettre entre toutes les mains”. Tout déraille le jour où un jeune collégien à qui Jodoin a refilé en douce L’Essai sur les mœurs, d’Arouet, décide de dénoncer l’existence du capharnaüm. Le curé s’en mêle, c’est la pagaille à la librairie Léon, et Saint-Joachim au complet est en émoi.
Paru en 1960, ce deuxième roman de l’auteur de La Bagarre dénonce l’hypocrisie du clergé qui mettait à l’index toute œuvre n’étant pas jugée édifiante, mais aussi ceux qui “collaboraient” en jouant le jeu de l’autorité ecclésiastique. Intimement lié à l’essor de la littérature québécoise pendant la Révolution tranquille, Le Libraire est devenu un classique qui continue d’être étudié dans les programmes d’études littéraires. --Marie Claude Fortin 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Voici un texte très bien écrit. Pas très long.
Donc je dirais plutôt facile à lire.
L'homme qui se raconte ici (il s'ennuie tellement qu'il a décidé d'écrire son journal, juste pour passer le temps...) est un être odieux, solitaire, désolant. Il le sait. Il n'attend plus grand chose la vie, et pourtant il s'amuse de tout. 
C'est ça qui est comique, je trouve (même si le roman ne l'est absolument pas !) : cet oeil critique d'un homme qui ne craint personne, ne doute de rien, observe tout de son regard désabusé. 
Un expérimentateur ? Un joueur ?
Une cloche...

Morceaux choisis :
"Il est étonnant comme le temps passe vite quand on ne fait rien. Pourvu qu'on ne soit pas libre. J e veux dire pourvu qu'un "devoir" vous force à rester en place. Autrement, ça  ne tient plus. Ainsi moi, si je n'étais pas obligé de travailler à la librairie Léon pour gagner ma vie et qu'on me demandât de passer des heures d'affilée perché sur un tabouret,  j'en serais complètement incapable."
"Selon moi, un lecteur sérieux, c'est celui qui lit consciencieusement les livres qu'il achète, moins pour passer le temps ou pour y découvrir des obscénités que pour y chercher des idées, des théories, des critiques, peut-être contraires à ses propres conceptions, mais susceptibles de le faire penser."
25 juin 2014

dernière lecture : La petite communiste qui ne souriait jamais

de Lola Lafon

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4 etoiles

Présentation de l'éditeur :

Parce qu’elle est fascinée par le destin de la miraculeuse petite gymnaste roumaine de quatorze ans apparue aux jo de Montréal en 1976 pour mettre à mal guerres froides, ordinateurs et records au point d’accéder au statut de mythe planétaire, la narratrice de ce roman entreprend de raconter ce qu’elle imagine de l’expérience que vécut cette prodigieuse fillette, symbole d’une Europe révolue, venue, par la seule pureté de ses gestes, incarner aux yeux désabusés du monde le rêve d’une enfance éternelle. Mais quelle version retenir du parcours de cette petite communiste qui ne souriait jamais et qui voltigea, d’Est en Ouest, devant ses juges, sportifs, politiques ou médiatiques, entre adoration des foules et manipulations étatiques ?
Mimétique de l’audace féerique des figures jadis tracées au ciel de la compétition par une simple enfant, le roman-acrobate de Lola Lafon, plus proche de la légende d’Icare que de la mythologie des “dieux du stade”, rend l’hommage d’une fiction inspirée à celle-là, qui, d’un coup de pied à la lune, a ravagé le chemin rétréci qu’on réserve aux petites filles, ces petites filles de l’été 1976 qui, grâce à elle, ont rêvé de s’élancer dans le vide, les abdos serrés et la peau nue.

 

Mon sentiment au sujet de ce roman
En ouvrant mon blog, je n'avais nulle intention de raconter ma vie. Seulement voilà : il y a toutes ces lectures, qui me bousculent, qui me ramènent souvent à mon vécu, mes émotions les plus fortes. Alors comment ne pas en parler...
La gym ? J'ai passé jusqu'à 18 heures par semaine dans une salle de sport, spécialisée gym. Souvent, j'en rêve encore la nuit : de vrilles, d'enchaînements de flips au sol, de sauts enjambés les plus "envolés possibles" sur la poutre et encore mille autres acrobaties imaginables. Des sensations de liberté et d'envol. Pour moi ? Le bonheur absolu. Le risque. L'adrénaline. Et puis le partage de tout ça avec les plus petites (dès 5 ans !) qui rêvaient de faire pareil... Un jour, je suis devenue leur "monitrice". Elles progressaient à vue d'œil. Je les adorais. Elles m'aimaient.
C'était un autre monde. Mon monde : celui de la performance (évidemment !), du dépassement de soi, du partage, et du rêve. J'avais trouvé une deuxième famille, qui m'équilibrait. J'adorais mon entraîneur, qui pouvait tirer le meilleur de moi, mes "petites", l'odeur de la salle, les regards inquiets et admiratifs des autres gymnastes... même si je ne ressemblais pas exactement à la gymnaste modèle (cheveux courts et tâches de rousseur...). 
Un jour, j'avais vu Nadia à la télé. J'ai tout de suite eu envie de faire comme elle, de lui ressembler. C'est certainement pour ça que ce roman a si fortement résonné en moi. Avec lui, tout ce (long...) chapitre de ma vie est remonté, en bloc.
Même si, oui, le corps de femme qui ne colle plus (du tout !), les plus jeunes qui nous surpassent trop vite (c'est la loi : en gym, à 20 ans, tu peux ranger tes maniques...), la vie qui nous rattrape. L'exigence du geste parfait.
Mais dans ce roman, tout de même un choc (un électrochoc serait plus juste) : l'Est. J'en étais restée à l'image reçue, idéalisée : Nadia virevoltante et heureuse. Parfaite. Jamais je n'aurais imaginé la suite. Pourtant je savais, je crois, plus ou moins. J'ai préféré éluder encore. J'ai du mal, même maintenant, à me dire que cette histoire (je veux dire la suite de son histoire...) est vraie.
Aujourd'hui, Nadia Comaneci est devenue une cinquantenaire magnifique et sereine. Souriante ! Elle mérite tout cela, je crois.
Ce roman est un coup de pied dans la fourmilière. Il te réveille vite fait. La Roumanie des années 80 ? C'est pas juste un joli justaucorps immaculé et les pirouettes d'une jolie poupée montée sur ressorts, ma jolie ! ...Ni d'ailleurs les jolis roulements de "rrr" absolument inimitables et irrésistibles de ma copine Mihaela ;) : il y a les bonus. 
Et ils sont, je trouve, plutôt indigestes.

 

Morceaux choisis :
"Du jamais vu, la perfection est de ce monde".
"Les roumaines sont des chiots à qui on lance des épreuves, elles rapportent et servent l'Etat. On est dans la géométrie, le calcul."
"Chez nous, on n'avait rien à désirer. Et chez vous, on est constamment sommés de désirer."
"Aujourd'hui, on peut tout dire, félicitations, seulement personne ne nous entend".
"En 1989, ont-ils donné leur vie pour que nous ayons plus de Coca-Cola et de Mc Donald's ? Ont-ils donné leur vie pour que nous devenions esclaves du FMI ? Sont-ils morts pour que nous nous enfuyions toujours plus loin de cette Roumanie qui ne peut nous offrir une vie décente ? Morts pour que des milliers de personnes âgées dorment dehors et meurent de froid ? (...) En 1989, ils ont donné leur vie pour notre liberté. Ce fut leur cadeau de Noël."
"Le dernier qui quitte le pays éteint la lumière en sortant, dit-on à l'époque".
"Je ne vais pas tourner le dos à ce qui me fait peur. Je fais face, parce que la seule façon d'échapper à ma peur est de la piétiner".
"Je rêvais de liberté, j'arrive aux Etats-Unis et je me dis : c'est ça la liberté ? Je suis dans un pays libre et je ne suis pas libre ? Mais où, alors, pourrai-je être libre ?"

 

***

Il y a un film sur la vie de Nadia Comaneci, un peu "cucu", peut-être...
assez proche de la réalité, pourtant... :

Et puis les jeux olymiques qui ont fait de Nadia Comaneci un mythe vivant...

 

Enfin, ce petit clin d'oeil, parce que cela m'a tellement fait rire !
(...et en musique, s'il vous plaît...)

23 juin 2014

sur l'eau

Un bateau est conçu pour aller sur l'eau,
mais l'eau ne doit pas y entrer.
De la même façon, nous sommes conçus pour vivre dans le monde
mais le monde ne doit pas nous envahir.

Sathya Sai Baba

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photo mai 2014

22 juin 2014

dernière lecture : Le cercle des loups

de Nicolas Evans

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4 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Hope, petite ville du Montana, est en ébullition. Un loup a dévoré un chien, celui de la fille de Buck Calder, une des personnalités les plus en vue de la localité. La vieille querelle qui oppose les éleveurs, qui se sentent menacés, et les défenseurs des loups est à son paroxysme.
C'est à ce moment qu'arrive Helen Ross, jeune zoologiste de 29 ans, chargée par le service de protection des loups de capturer les animaux pour les munir de colliers émetteurs. Les éleveurs, avec à leur tête Buck Calder, s'opposent à cette mission, sabotent le travail d'Helen et abattent les loups qui s'aventurent sur leurs terres.
Helen trouvera en Luke Calder, fils de Buck, un précieux allié mais elle devra affronter la haine de toute une communauté qui se chargera de lui rappeler que l'homme est parfois un loup pour l'homme.

Mon sentiment au sujet de ce roman
C'est un roman que j'ai adoré. Je me suis complètement immergée dans cet univers "western", dans ces immenses forêts du Montana, dans l'ambiance générale du roman, que j'ai dévoré en deux temps trois mouvements. En prenant parti, évidemment, puisqu'ils étaient les "gentils-héros-de-l'histoire", pour les défenseurs des loups, hommes solitaires et engagés, passionnés et surprenants...
C'est assez irréfléchi, comme attitude. Parce qu'il ne faut pas croire que la réintroduction des loups est quelque chose d'anodin. 
Je commentais ma lecture, dimanche dernier, lors de notre repas familial dominical, et mon beau-père s'est crispé. C'est un homme qui, par son travail côtoyait les bûcherons du coin, les hommes des bois en général. Il adore la forêt et la connaît bien... Il la respecte. Des loups ont été réintroduits voilà quelques années dans les Alpes, arrivant jusque dans le Vercors, et se sont pas mal régalés du bétail des alpages. Ils ne sont pas du tout aimés des bergers, et n'ont pas intérêt à se montrer, si j'ai tout compris...
Et puis le loup est encore une des grandes terreurs de l'homme. En tout cas, moi, je détesterais en croiser un sur mon chemin !
Sujet sensible...
que j'ai trouvé très bien traité dans cette très belle aventure !

Morceaux choisis :
"Dan Prior ne croyait ni à Dieu ni à Diable. Dans le meilleur des cas, il considérait la foi comme une barrière qui empêche de comprendre la vie, un alibi qu'on se donne pour ne pas avoir à affronter la réalité. Quand les choses prenaient mauvaise tournure, il lui semblait plus sage de tâcher d'y remédier par ses propres moyens que d'en laisser le soin à un être aussi inconnu que mystérieux, qui ne répondait pas forcément aux appels qu'on lui adressait".
"Le coeur, il vaut mieux ne pas trop s'y fier, c'est un organe plein de duplicité".
"L'absurdité de la prison des autres est toujours plus facile à voir".
"Dan me disait, l'homme est un prédateur, il ne faut pas qu'on perde le contact avec ça. Il disait que le problème numéro un de l'espèce humaine était de s'être coupée de sa vraie nature".

 

***
J'ai trouvé un site très intéressant qui traite du sujet des loups, en France. Pour les curieux, c'est par ici.
Et un autre, plus engagé pour la défense des animaux sauvages : là (clic).

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16 juin 2014

dernière lecture : Le sel de la vie

de Françoise Héritier

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4 etoiles

Présentation de l'éditeur :
" II y a une forme de légèreté et de grâce dans le simple fait d'exister, au-delà des occupations, au-delà des sentiments forts, au-delà des engagements, et c'est de cela que j'ai voulu rendre compte. De ce petit plus qui nous est donné à tous : le sel de la vie". 
Dans cette méditation tout en intimité et en sensualité, l'anthropologue Françoise Héritier traque ces choses agréables auxquelles notre être profond aspire, ces images et ces émotions, ces moments empreints de souvenirs qui font le goût de notre existence, qui la rendent plus riche, plus intéressante que ce que nous croyons souvent et dont rien, jamais, ne pourra être enlevé à chacun.

 

Mon sentiment au sujet de ce recueil :
100 "toutes petites" pages avec juste une liste d'innombrables "détails" : ceux qui, justement, font toute la différence. 
Ces toutes petites choses de la vie qui lui donnent toute sa saveur : la caresse du vent sur la peau, l'odeur de la terre quand la pluie commence à tomber, le sourire d'un inconnu croisé en chemin, la forme particulière d'un nuage...
Ce recueil donne envie ...de vite attraper nous aussi un petit carnet et y noter tous ces moments fugitifs, si vite oubliés, et pourtant tellement précieux qui, mis bout à bout, font la beauté de notre existence !

 

Morceaux choisis :
"Le monde existe à travers nos sens avant d'exister de façon ordonnée dans notre pensée et il nous faut tout faire pour conserver au fil de l'existence cette faculté créatrice de sens : voir, écouter, observer, entendre, toucher, caresser, sentir, humer, goûter, avoir du "goût" pour tout, pour les autres, pour la vie."
"Ce livre plaide pour que nous sachions reconnaître non pas simplement une petite part ingénue d'enfance, mais ce grand terreau d'affects qui nous forge et continue sans cesse de nous forger, êtres sensibles que nous sommes."

Et puis ses petits moments, à la Prévert, où je me retrouve, parfois :
"Faire siffler un brin d'herbe entre ses doigts et ses lèvres,
entendre la vache de Moelan,
caresser la peau douce et flétrie des mains d'une vieille dame,
appeler sa mère "ma petite mère", sa fille "mon trésor", son mari "mon coeur" et ressentir pleinement la justesse de ces appellations, 

ouvrir une lettre le coeur battant,
prédire qu'il pleuvra le lendemain à la position des rayons du soleil couchant,
donner solennellement du "Monsieur" à un adolescent,
tomber en extase devant une couleur si juste,
sautiller avec Charles Trénet et regarder avec Yves Montand les jambes de la demoiselle sur une balançoire,
appeler avec un frémissement interne par son prénom quelqu'un que l'on vénère et qui vous en a prié,
s'éveiller dans Paris avec Jacques Dutronc,
lécher consciencieusement le fond des plats,
faire se refléter sous le menton le jaune des boutons d'or,
manger du raisin pris directement à la treille sur la façade d'une maison,
voir de grosse gouttes d'eau s'écraser sur le sol ou un immense arc-en-ciel ou une lumière lointaine dans la nuit noire ou une étoile filante ou silencieusement passer très haut une capsule spatiale,
avoir une tirelire,
surprendre un animal qui vaque à ses affaires,
sentir la densité d'un silence attentif,
entrer dans la parole comme on entre dans l'arène,
trouver enfin le mot juste,
attendre un coup de fil,
s'attrister parce que les galets perdent leurs belles couleurs en séchant,
avoir le fantasme d'une grande maison à volets verts située à une croisée de chemins au coeur d'une forêt,
admirer un grand perron doté de deux élégantes volées de marches ou des roses trémières opulentes ou un toit de tuiles vernissées,
chanter à capella et à l'unisson,
vibrer au timbre d'une voix,
recevoir en pleine figure des ressemblances troublantes et agir avec le nouveau venu comme une ancienne connaissance,
se parler à soi-même in petto,
garder fidèlement une certaine idée de ceux que l'on a aimés,
recevoir les épreuves d'un nouveau livre,
manger des rayons de miel sauvage récolté par enfumage,
croquer des radis,
faire des compotes de pomme et des tartes à la pâte brisée,
boire du cidre frais,
coucher à la belle étoile,
admirer le travail de nuit des termites sur des chaussures oubliées sur le sol,
entrevoir au bout du couloir la démarche de grand héron pressé et les pans de la blouse blanche du patron que l'on attend dans son service à l'hôpital et se sentir réconforté, empli de joie et de bien-être,
aimer tout de la vie sur le terrain, même l'inconfort,
nouer conversation facilement,
assumer ses détestations,
garder les vaches,
tirer du vin nouveau,
regarder les mains expertes de son médecin qui sait identifier le mal du bout des doigts,
faire un bon mot ingénument et ne s'en rendre compte qu'à l'hilarité des autres,
aller chez le coiff
eur...

 

 

 

14 juin 2014

je me suis assise dans mon jardin

Reculez d'un pas
et tout s'élargira spontanément

(proverbe chinois)

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Je me suis assise dans mon jardin.
J'ai regardé autour.
Je veux dire au loin.
Puis j'ai reculé, juste un peu,
pour mieux tout englober du regard.

Mon dieu, quelle immensité !
Que de directions possibles !

J'adore ça, contempler l'univers autour de moi.
Cela m'aide à prendre du recul sur les choses,
sur mes paysages,
sur ma vie.

Avec des repères immuables, rassurants.
Des gestes.
Des moments.
Des certitudes.

J'aime être là.
Juste là,
maintenant.

***

Photo mai 2014
Regard tourné vers le Vercors, par temps d'orage
Tout là-haut : lieu dit "La dent de Moirans"

(photo prise juste devant la porte de ma maison !)

12 juin 2014

dernière lecture : La voleuse de livres

de Markus Zusak

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5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Quand la mort vous raconte une histoire, vous avez tout intérêt à l'écouter. Une histoire étrange et émouvante où il est question : d'une fillette ; des mots ; d'un accordéoniste ; d'Allemands fanatiques ; d'un boxeur juif ; de vols. Traduit en 20 langues, le best-seller 2007.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Il faut se méfier des livres. Celui-ci, sous son apparence plutôt inoffensive, est une véritable bombe. 
Où il est question de la force des mots. Et des histoires bien racontées. Même lorsqu'elles sont terribles.

J'avoue qu'au début, j'étais assez mitigée : il y avait une succession de textes assez courts, en permanence interrompus par des commentaires, des petites annotations, assez malvenues trouvais-je. Mais le récit avançant, tout ceci prit de l'intensité. Et puis cette narratrice dont on n'a (heureusement !) pas l'habitude : la mort elle-même ! C'est très troublant, comme est troublant ce regard sur cette grande guerre vue "de l'autre côté" : celui des allemands, dont nos livres d'Histoire n'avaient que faire. Et pourtant...
Ce livre est bouleversant et sera pour moi un véritable coup de coeur (en même temps qu'un immense coup au coeur).

Morceaux choisis :
"Le silence n'était ni le calme ni la quiétude. Ni la paix".
"Un enfant humain, là encore. Tellement plus avisé".
"Pour souffrir, tous les lieux se valent".
"Comment ne pas aimer un homme qui non seulement remarque les couleurs, mais en parle ?"
"La punition et la souffrance seraient présentes, tout comme le bonheur. C'était cela, l'écriture".
"Comment sait-on que quelque chose est en vie ? On vérifie qu'il respire".

Un film a été réalisé à partir de ce roman.
Voici sa bande annonce qui retranscrit très bien, je trouve, l'ambiance générale du récit...

10 juin 2014

dernière lecture : L'homme qui m'aimait tout bas

d'Eric Fottorino

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4 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Mon père s'est tué d'une balle dans la bouche le 11 mars 2008. Il avait soixante-dix ans passés. J'ai calculé qu'il m'avait adopté trente-huit ans plus tôt, un jour enneigé de février 1970. Toutes ces années, nous nous sommes aimés jusque dans nos différences. Il m'a donné son nom, m'a transmis sa joie de vivre, ses histoires de soleil, beaucoup de sa force et aussi une longue nostalgie de sa Tunisie natale. En exerçant son métier de kinésithérapeute, il travaillait " à l'ancienne ", ne s'exprimait qu'avec les mains, au besoin par le regard. Il était courageux, volontaire, mais secret : il préféra toujours le silence aux paroles, y compris à l'instant ultime où s'affirma sa liberté, sans explication. " Ce sont les mots qu'ils n'ont pas dits qui font les morts si lourds dans leur cercueil ", écrivit un jour Montherlant. Mais il me laissa quand même mes mots à moi, son fils vivant, et ces quelques pages pour lui dire combien je reste encore avec lui.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
A chaque fois que j’ouvre un bouquin d’Eric Fottorino, je suis bouleversée. Complètement bouleversée, je veux dire. 
Bon… maintenant, je le sais. Je me méfierai de lui.
J’étais partie déjeuner dans le jardin. Beau temps, un petit vent doux, du bruit, autour : celui du printemps. J’étais bien. 
Et j’ai ouvert le livre.
Merde, plus faim, là. Et les larmes. 
Le père d'Eric Fottorino, je l'avais déjà rencontré : dans son roman "Un territoire fragile". Je l'ai tout de suite aimé. Vraiment aimé.
Papa est mort depuis bientôt 20 ans. De la même génération que Michel, le père d’Eric Fottorino. Du coup, les mêmes références, et puis les mêmes "manières" aussi, sans doute... Avec ces phrases, qui n’ont rien à voir (ou tout à voir…), et qui résonnent, provoquant en moi le grand bousculement du cœur (« et tu ressentais un bien-être incomparable qui s’exprimait par de petits grognements »).
Avec Eric Fottorino, il y a une soupape qui lâche, quasiment à chaque fois. Cela fait-il du bien ? Cela fait-il du mal ? L’émotion est immense, et c’est cela qui, pour moi, fait la qualité de son écriture.

 

Morceaux choisis
"La confiance est une forme d'inconscience".
"La mémoire est vigilante. Elle avoue ce qu'elle veut bien. A tes mains de voir. Lis les peaux en aveugle. Tes mains doivent être aimantes, je veux dire avoir la force des aimants. Un coup sur la peau, c'est un caillou dans l'eau. Il donne naissance à des ondes invisibles, des arcs de cercle ordonnés autour du point d'impact. Si tes mains sont bonnes, elles trouveront ces courbes et remonteront à l'origine du choc. L'art est de sidérer la douleur, de la frapper de stupeur. Sous la cuirasse dort une faille".
"C'est le sortilège et la magie de la littérature que de faire vivre des personnages fictifs qui prennent consistance dans la réalité".

Un passage, un peu plus long... : "Aujourd'hui, je le retrouve dans mes livres. Là, il revit dans l'air léger des pages qui se tournent, dans l'odeur de l'encre et du velin. Un roman, ce sont des tripes, des sentiments, des fragments d'existence en toutes lettres. Quand on écrit, on ne sait pas tout ce qu'on écrit. Gide avait constaté cela, il disait vrai. L'ancien enfant que j'étais pouvait-il deviner qu'il transformait son père en une immortelle statue ? Tourner la page, l'expression prend un sens nouveau à mes yeux. En tournant les pages, je lui redonne vie. Tourner la page, c'est le contraire de faire disparaître. C'est ranimer, ressusciter, une voix, la sienne, sa silhouette, son regard, ce fond de gentillesse au milieu de ses silences bourrus".

"Je déborde de mensonges vrais". 
Ce dernier passage, je le prends comme un clin d'oeil à mon intention d'Eric Fottorino : un jour, mes collègues m'ont regardée avec des yeux (gentiment) moqueurs lorsque je leur ai sorti mon "Ce n'est pas un faux mensonge", je ne sais plus à quel sujet, et qui a, ce jour-là, été élue "phrase du jour". Comme quoi...

Avec ce récit, envie de découvrir :
La confusion des sentiments, de Stephan Zweig (p. 137, folio)
 

9 juin 2014

derrière les murs

"Et si les maisons tenaient debout
plus par la musique que l'on y entend
que par le matériau qui les construit ?"

une citation de Patrick Cauvin
dans "La maison de l'été"

Le bruit des vagues - DSC02242

Photo mai 2014

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