dernière lecture : n'oublie pas d'être heureuse
de Christine Orban
Présentation de l'éditeur :
" Ma mère disait : "N'oublie pas ton chapeau."
Mon père disait : "N'oublie pas d'être heureuse", et la recommandation valait en toute occasion. C'était à la fois plus simple et plus compliqué : attraper le bonheur comme un gilet dans un placard. Trop impalpable, trop indéfinissable, en cela il ressemblait au sommeil qui ne venait pas si on y pensait.
Fifi avait une solution bien à elle, la vie n'était envisageable qu'à condition d'"être mince et d'habiter Paris".
Une fois à Paris, les conditions s'enchaînaient toutes aussi surprenantes les unes que les autres. Parmi les plus saugrenues et en première position, elle avait trouvé : la nécessité d'être snob."
Mon sentiment au sujet de ce roman :
Pas vraiment emballée.
Les phrases sont belles, l'histoire toute simple. Le message que l'auteur veut faire passer : on pense souvent à tort que la vie ailleurs est meilleure.
(Disons que je m'attendais à autre chose, après avoir lu "deux fois par semaine", roman que j'avais trouvé boulversant.)
Morceaux choisis :
" Tout se paie, même l'ambition, qui est une forme d'audace, peut-être de trahison. Le but est de ne jamais regretter le chemin choisi."
" Quand le poids du coeur est plus lourd que celui de la raison, c'est tout l'équilibre des choses qui est menacé ".
" Un homme ne peut tenir debout sans racines. Il n'y a pas de raison pour que cela fonctionne différemment pour les arbres que pour les êtres humains".
" La mémoire garde ce qui la choque ".
" L'idée qu'un jour il puisse être trop tard me traversa l'esprit. C'était une idée nouvelle, une sorte de finitude qui s'emparait de tous les moments de la vie, même les plus anodins. La fin était partout, pas seulement dans la jeunesse, il y avait aussi la fin des rêves, la fin des choix. Un jour arrive où l'on ne peut plus dire : quand je serai grand, je serai..." On est grand et l'on est. "
" La liberté, c'est de ne pas avoir besoin des autres, de ne solliciter aucun conseil ".
" Le désir absurde de vouloir être différent de ce que l'on est demeure un des moyens les plus sûrs de se rendre malheureux."
" Tu devras lutter contre ce sentiment toute ta vie, ne te compare pas, chacun de nous est unique et différent ".
" Il faut compter un temps d'observation, un temps de réalisation, un temps où l'on enlève les rêves pour les poser ailleurs. Et parfois recommencer l'expérience avant d'en venir à l'évidence : je me suis trompée. Comme dans les histoires d'amour, le plus difficile, c'est de l'admettre."
" Il faut admettre que les gens soient heureux d'une façon différente de la vôtre ".
" Il y a toujours une part de soi qui attend autre chose. Personne n'est complètement là ou il est ".
les couleurs de l'automne
ah bon, c'est pas du jeu ?
figue fugues fougue fagot
fruit furie fuir féérie ferai frais forêt
rond rions ruons renoue renée rien
mauve émeuvent mouvant
rouge rugit réagit rage érigée
et eau euh eue
sucré sacré scruter secret
Ce qui m'amuserait, maintenant,
ce serait d'écrire un petit texte avec tous ces mots-là...
(...Si ça vous tente aussi)
photo automne 2010
dernière lecture : dolce agonia
de Nancy Huston
Présentation de l'éditeur:
Dieu, qui se prend sans doute pour un romancier, se livre ici au malicieux plaisir de nous montrer, au début de chaque chapitre, vers quel destin s’acheminent à leur insu douze convives qui passent ensemble une soirée de Thanksgiving dans l’Amérique profonde. Ces convives, campés avec l’autorité que leur donne une romancière rompue à l’art de révéler le vertige des pensées et la valse des sentiments, conversent sur la naissance et la mort, ils discutent de l’existence et de l’amour, ils déballent leurs espérances et leurs désillusions, et font voir, au passage, le métissage complexe de leur société. Mais le lecteur, averti du sort qui les attend, assiste à leurs manèges avec, dans sa conscience, le poids d’une vérité qu’il est incapable de leur transmettre. Peu à peu apparaît ainsi l’étrange relation que le roman entretient parfois avec notre propre vie. Dolce agonia confirme en même temps la souveraineté d’une romancière qui s’est imposée depuis quelques années déjà comme l’un des écrivains majeurs de notre littérature.
Mon sentiment au sujet de ce roman :
Hou là là, quel mal j'ai eu à le finir, celui-ci ! Mais je voulais me faire une idée de cet auteur, dont on a pas mal parlé ces derniers temps dans la presse pour son dernier roman "infrarouge", pas encore disponible à la bibli. En choisissant celui-ci, j'ai eu le droit à une lecture sacrément ardue, je trouve, avec pourtant de magnifiques passages.
Moi qui venais de finir "dans la tête des autres", et bien là, j'y étais en plein, dans la tête des gens, avec leurs terribles pensées... C'est bien écrit, en huis clos. Et chacun y va de ses souvenirs : terribles et lourds, pour la plupart...
...A lire seulement si vous avez le moral !
Morceaux choisis :
" (...) de mon point de vue, rien ne se "produit" jamais, il n'y a ni début ni fin, seulement une sorte de tourbillonnnement, une vibration, un entrelacement infini de causes et d'effets".
" A l'endroit des enfants, les problèmes négligeables n'existent pas : tout est crucial, les comparaisons sont interdites."
" Que ferait-on si on n'avait pas la météo comme sujet de conversation ? "
" (...) les oreilles n'ont pas de paupières. On peut choisir de fermer les yeux, non les oreilles. Les oreilles nous rendent vulnérables aux autres, nous mettent à la merci de leur insolence et de leur mauvaise foi ".
" L'amour ne peut surgir que là où il y a failles, pertes, manques, faiblesses, myopie ".
" C'est par la technique, l'entraînement, la discipline, l'humilité que l'on acquiert une maîtrise progressive. Si tu désires vraiment quelque chose, c'est la seule manière de l'obtenir ".
" La psychothérapie, c'est tout le contraire des albums, des photos. Dans les albums, tout baigne dans l'huile, et dans la psychothérapie, tout est tragique ; or la vérité est quelque part entre les deux ".
" C'est terrible, quand on y pense. Les capacités de notre cerveau sont si prodigieuses et on exige si peu de lui. C'est un aigle traité en canari ; enfermé dans une cage ; condamné à sautiller au lieu de fendre les airs".
" Les gens ne changent jamais d'avis au cours d'une conversation. Ils ne le font que dans le silence et la solitude ".
" La place qu'occupe la souffance dans notre mémoire est sans proportion avec celle qu'elle occupe dans la réalité".
y croire
dernière lecture : dans la tête des autres
de Mano Gentil
Présentation de l'éditeur :
Serge, heureux (?) gagnant du Loto, partageait jusque-là un quotidien très ordinaire entre sa mère, Geneviève, vieille dame aveugle inquiète et maniaque, et ses collègues de l'usine. Le gros Gérard, ouvrier fort en gueule dont la vie privée se situe à mille lieues de celle de ses camarades, la belle Laetitia, infirmière ingénue au passé mouvementé, Eugénie, aide à domicile zélée obsédée par sa fille, et Séverine, petite bourgeoise qui a renoncé à son grand amour... Ceux que Serge croyait connaître se montrent sous un nouveau jour lorsque la fortune vient à frapper à sa porte, par l'entremise d'une simple grille de Loto.
Mon sentiment au sujet de ce roman :
Deux raisons à sa lecture :
- la première : une collègue de bureau est arrivée avec en me disant "tiens Anne, lis-le, c'est Mano qui l'a écrit"
- et Mano, j'ai travaillé avec elle pendant une courte année. Il y a longtemps... Pas sûre, même, qu'elle se souvienne de moi. Moi oui : j'aimais bien le personnage, son "allant", sa franchise, sa sociabilité. Donc j'avais évidemment aussi envie de connaître sa plume !
L'histoire est plutôt sympa, l'écriture aussi. Je ne pense pas que ce soit un livre qui restera gravé dans ma mémoire, mais je l'ai lu avec plaisir. J'ai aimé les personnages qui pourraient être nos amis, voisins ou collègues de bureau, et qui sont bien plus compliqués qu'il n'y paraît au premier regard...
Morceau choisi :
" Apparaître, paraître, disparaître : le jeu de la vie"