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Le bruit des vagues

4 mai 2016

c'est aussi ce que je pense...

"Ton bonheur ne sera pas accru 
grâce à la quantité de biens que tu pourras être amené à posséder, 
mais par le nombre des êtres 
qui se réjouiront en même temps que toi 
du résultat atteint."

Karl Otto Schmidt

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Colliers en pâte polymère
techniques du hidden magique et serti de perles

 

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Une création récente 
qui ne serait pas encore visible en boutique vous plaît ? 
N'hésitez pas à me contacter

 

 

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30 avril 2016

solidarité

Pour désirer laisser des traces dans le monde
il faut en être solidaire

Simone de Beauvoir

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Photo avril 2016

28 avril 2016

mille choses

Ceux qui rêvent éveillés ont conscience de mille choses
qui échappent à ceux qui ne rêvent qu'endormis

Edgar Allan Poe

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Colliers en pâte polymère

26 avril 2016

dernière lecture : La compagnie des artistes

de Chris Womersley

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3 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Melbourne, 1986. À dix-huit ans, Tom Button a quitté sa campagne natale pour venir étudier à l’université, profitant de l’appartement dont ont hérité ses parents à la mort de sa tante Helen. Dans la résidence « Cairo », Tom fait la connaissance d’un musicien excentrique, de son épouse et de leur grand cercle d’amis artistes. Sous le charme de ces originaux dont le style de vie le fascine, totalement émerveillé par l'énergie qui fait vibrer la capitale culturelle et artistique de l’Australie, le jeune homme se laisse happer par cet univers de fêtes et de mondanités et perd progressivement pied avec la réalité…
À travers le regard d’un jeune garçon de 18 ans, Chris Womersley s’attache à questionner le vrai et le faux tout en évoquant avec émotion la jeunesse, ses illusions et ses tourments, ses rêves et ses déceptions. Dominé par un suspense psychologique entêtant, dans un milieu où il ne faut jamais se fier aux apparences, La compagnie des artistes est un superbe roman d’apprentissage où la beauté de l’écriture est aussi bouleversante que la justesse de ses personnages.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Il y a un blog sur lequel je suis tombée, un jour, vraiment par hasard. Même pas un blog de lecture.... ça s'appelle "Mais pourquoi est-ce que je vous raconte ça", écrit par Dorian. Si je me penche un peu sur sa manière d'aborder les choses, il s'agit, la plupart du temps, de décortiquer des émotions, des moments, plutôt que des ingrédients qui, mis bout à bout, font les bonnes recettes.
Et la lecture, pour moi, c'est ça, juste ça : des émotions. Avec l'impérieux besoin, ensuite, de partager. Pour que tout le monde puisse y accéder aussi. 
Peut-être... 
Si la curiosité a été suffisamment titillée.
Quel rapport avec ce roman, me direz-vous ? 
Bah, heu.. j'sais pas trop. L'envie de parler de comment j'en suis venue à ne plus pouvoir décrocher, sans doute, d'un roman qui, de prime abord, ne me branchait pas le moins du monde. Qui a pris tout son temps pour m'émouvoir (d'ailleurs, si mon engagement auprès de "Masse critique" ne m'avait pas tenue contrainte, je vous avoue que c'est un de ces livres que je n'aurais probablement jamais fini...).
Voilà. 
Alors ne comptez pas sur moi pour vous conter la quête de Tom (d'autres commentaires s'en chargent parfaitement bien), mais seulement pour vous dire qu'à un moment est apparue la grâce...
Au départ, avec cette femme : Sally,
puis avec la peinture,
les odeurs,
les musées,
les sentiments,
l'inquiétude.
Quelle belle aventure !

Je suis ravie que Babelio m'ait sélectionnée pour cette lecture, qui m'a très certainement fait sortir de mes habitudes de lectures et a titillé ma curiosité.
Je crois que c'est un vrai bon roman. Pour qui saura dépasser les 100 premières pages...

 

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Les "plus" de ma lecture (entre autres...) :

- La compagnie des artistes" est basé sur un fait réel, le vol du célèbre tableau "La femme qui pleure" de Pablo Picasso au musée d'art de Melbourne en 1986. Ce vol fut effectivement  revendiqué par un groupe appelé les Australian Cultural Terroristsn qui demanda la création d'un prix pour les jeunes artistes comme rançon. Ils restituèrent le tableau une semaine plus tard, dans une consigne de gare. 

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- Je termine ma lecture aujourd'hui, tandis qu'un Le Caravage (qui sera expertisé) est découvert dans un grenier... Il s'agit, justement, de "Judith tranchant le cou d'Holopherne", dont il est, je crois, question à un moment dans ce roman que je viens de refermer. Quelle belle synchroncité !

 

Morceaux choisis :
"Les bons artistes copient, les grands artistes volent" (pablo picasso)
"Revenir en arrière serait peut-être la plus belle chose au monde, mais sûrement aussi la pire".
"C'est venu subitement, ce coup de vieux, presque à mon insu et, certes, sans la moindre participation de ma part".
"Comme les tableaux, les gens sont jugés sur les apparences, mais ils renferment une foule de secrets pour ceux qui savent les débusquer".
"L'amour est une maladie dont le seul remède est l'amour lui-même - énigme à laquelle il n'y a pas d'échappatoire."
(Au sujet de l'art) "Le public veut du sensationnel, une oeuvre qui se marie  avec le divan et le tapis. Gertrude est la seule véritable artiste, mais personne ne s'intéresse à ce type de travail. Trop sérieux, trop subtil, trop profond. Le public aime ce qui lui donne l'impression d'être l'égal de l'artiste, pas son inférieur."
"Tout le monde a un passé. Sans cela, il n'y a rien, pas de vrai caractère. "
"Il y a des périodes dans la vie qui nous marquent à jamais, des saisons ou des journées qui déterminent notre personnalité si totalement que c'est à l'aune de ces moments-là que le reste de notre existence se mesure, tout comme il existe peut-être une seule photo de nous à avoir saisi notre véritable Moi."
"Ces mois sont si pleins de souvenirs heureux qu'il est difficile de les isoler comme on le ferait d'un visage dans la foule".
"Le premier amour est comme une nostalgie du présent : on sait, à une sorte de niveau moléculaire, que ça ne se reproduira pas."
"Quelle chose épouvantable que l'amour ; il est presque impossible d'être sûr des sentiments de quelqu'un, et pourtant on le sait instantanément quand l'amour n'est plus là. Presque comme si - tel l'oxygène - l’absence d'amour était plus notable que le contraire."
"Avec la lenteur d’un poison, cette nouvelle circula en moi, paralysant une partie de mon corps, puis une autre. Le choc, c’est l’absence de toute émotion – plutôt qu’une émotion elle-même -, qui fait que le monde semble avoir été aspiré dans une autre dimension."
"L'innocence, je l'ai depuis compris, est un état à chérir et à redouter tout à la fois."

 

Ah ! Et voilà mon histoire dans l'histoire (et pas la moindre...) :

"- Tu as étudié l'art, si j'ai bien compris ? dit-elle sans me regarder.
- Seulement au lycée.
- Et si tu me citais quelques noms de peintres célèbres ?
Je songeai à mon exemplaire écorné de L'Histoire de l'Art de Gombrich et ses modestes reproductions.
- Euh, Michel-Ange, je suppose. Titien. Tucker, Caravage, Rubens et Van Gogh.
(...) - Qu'ont-ils en commun, ces peintres ?
(...) Je haussai les épaules.
- Ce n'est pas ta faute, me rassura-t-elle avec un sourire pâle. C'est ainsi que s'écrit l'Histoire. Certaines personnes sont inévitablement oubliées. Tous les peintres que tu m'as cités sont des hommes. L'Art avec un grand A, c'est le domaine réservé des hommes. La figure de l'artiste romantique est presque exclusivement masculine. Ceux qui font l'Histoire, ceux qui comptent. Impensable qu'une femme puisse faire aussi bien. On ne t'a jamais parlé de Frida Kahlo ou de Georgia O'Keeffe, n'est ce pas ? Ni d'Elisabeth Durack ?
Je fis non de la tête.  Je n'avais jamais entendu leur nom".
24 avril 2016

créer d'autres bonheurs

Vivre,
c'est aider à vivre.
Il faut créer d'autres bonheurs pour être heureux !

Une citation de Raoul Follereau

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Photo avril 2016

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22 avril 2016

évolution

C'est la surprise,
l'étonnement
qui nous oblige à évoluer

Edgar Morin

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2016-051CollierLeBruitDesVagues

 

Collier en pâte polymère
(technique du serti de perles qui avance...)

20 avril 2016

dernière lecture : Un assassin blanc comme neige

de Christian Bobin

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5 etoiles

Présentation de l'éditeur
«L'encre fraîche de Rimbaud tache mes doigts. Ses proses font trembler l'air au-dessus de la page comme sur une route fondue au soleil d'été. 
Je vais chercher mon pain, mes nuages et mes étoiles dans l'unique librairie du Creusot. L'acacia au bas de la rue du Guide surgit comme un donateur fou. Son haleine sent le miel et l'or. 
Toutes les fleurs se ruent vers nous en nous léguant de leur vivant leur couleur et leur innocence. Les contempler mène à la vie parfaite. 
Les anémones sont si crédules que même l'enfer leur donne raison.»

Mon sentiment au sujet de ce texte ET morceaux choisis

Quand je lis Christian Bobin, je pourrais me mettre à pleurer.
Ou à rire.
Ou les deux à la fois.
D'ailleurs je ne comprends pas pourquoi j'ai écrit cela : "je pourrais".
Je pleure et je ris, au fond de moi. Mon coeur est encore une fois, à cette lecture, balloté à droite et à gauche, malmené, mais pleinement vivant et connecté. à ce que Bobin nommerait probablement l'invisible.
Il me fait toucher de près cet invisible tellement puissant, à la fois violent et apaisant.
Tel un assassin blanc comme neige, il me relie en force et en douceur (comment est-ce possible...) au divin en moi et en ce monde.
(il le dit lui-même : "écrire comme on commet un crime à froid, en conduisant d'une main ferme le couteau jusqu'au coeur non prévenu")
---
Une réflexion me revient souvent, les lundis et les jours de pluie : ces jérémiades des uns et des autres, qui me deviennent de plus en plus insupportables. Ils ne savent (ne veulent ?) plus être heureux que les vendredis ("ce soir, c'est week-end !) ou quand il fait soleil.
Christian Bobin, lui, me réconforte. A chaque fois que je le lis.
"Il y aura toujours une pluie pour jouer du clavecin ou un merle pour composer une fugue" 
Voilà.
Ce seront là les deux seules citations que j'extrairai aujourd'hui de cet encore extraordinaire "Bobin", parce que sinon, il faudrait que je vous en fasse une intégrale lecture, la voix brisée d'émotion.
Et avec quel ravissement !
 
Oh ! une découverte : Sei SHÔNAGON, et ses notes de chevet. Je crois que je vais chercher plus loin...
18 avril 2016

un parfum de maison sans murs

 

"Nous avons au fond de l'âme, quelque chose,
une nostalgie, un souvenir d'inexistence, un parfum de maison sans murs,
un pressentiment de présence, d'amour simple auprès d'un berceau,
au temps où nous n'étions pas né, même pas logé dans un ventre.
On peut ressentir ces bontés,
mais rien ne sait vraiment les dire,
sauf la musique,
et quelquefois cette lumière jamais vue
qui naît au dernier mot d'un conte,
et qui nous laisse bouche bée."

Henri Gougaud

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Photo 2016

 

16 avril 2016

créer (ou comment entrer dans un univers empreint de magie...)

" Pouvoir secret de l'attention.
Elle change le regard,
l'objet,
et la palpitation des sens
."

Henri Gougaud

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Création en pâte polymère
(broche)

14 avril 2016

dernière lecture : Instructions pour sauver le monde

de Rosa Montero

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4,5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Quatre personnages plongés dans l'apocalypse de la modernité d'une grande cité vont voir leurs destins se croiser. Un chauffeur de taxi veuf qui ne peut pas se consoler de la mort de sa femme, un médecin sans illusions perdu dans les espaces virtuels de Second Life, une prostituée africaine accrochée à la vie que protège son totem, un petit lézard, et une vieille scientifique alcoolique et pédagogue sont les héros de ce conte philosophique sur fond d'assassinats en série, de terrorisme et de petits prodiges. 
En raconteuse d'histoires étranges talentueuse, Rosa Montero nous parle des hasards et des coïncidences et écrit une histoire d'espérance, une tragicomédie entre humour et émotion. Un texte captivant qui nous montre que "la vie est belle, folle et douloureuse. Une fable pour adultes qui invite à profiter de la beauté, maîtriser la douleur et rire de cette incroyable folie".

Mon sentiment au sujet de ce roman :

De la lumière au bout du tunnel. 
C'est ce que j'ai ressenti, tout au long de ma lecture,
même si le tunnel, ici, fût fort sombre.
L'écriture de Rosa Montero est de celle qui savent me toucher, même si je préfère des histoires plus (beaucoup plus !) joyeuses.
Beaucoup d'inquiétude, dans ces mots, mais aussi d'espoir. 
Pour ma part, je m'accroche TOUJOURS à l'espoir.
Ai-je eu raison ? Ai-je eu tort ? Seule la lecture de ce roman vous le dira !
;)
Un conseil de lectrice acharnée, donc : 
lisez derechef "Instructions pour sauver le monde", ou alors un autre roman de Rosa Montero ?,
mais alors promettez-moi de me dire s'il aura aussi bien su vous attraper par les tripes et vous hypnotiser...)

Morceaux choisis :

"Pour quelle raison n'avons-nous aucune peine à croire en la misère, en la cruauté et en l'horreur du monde, alors que lorsque nous parlons de bons sentiments il nous vient aussitôt un rictus ironique au visage et nous considérons cela comme une niaiserie ?"
"Il se trouvait dans l' un de ces moments lumineux que l' existence vous offre parfois; des instants de plénitude où tout semble acquérir un sens et où l' on dirait que cette sagesse ne va plus vous abandonner pour le restant de votre vie."
"Tout ce que nous apprenons au cours de nos brèves existences n'est qu'une pincée insignifiante arrachée à l'énormité de ce que nous ne saurons jamais."
"Alors, ce que la planète est en train de faire, c'est nous secouer de là comme un chien secoue ces puces. Parce que c'est ce que nous sommes, de foutus parasites".
"La nuit a le ventre rempli de lumière."
"Les faits ont un poids et laissent par eux-mêmes une empreinte, et chaque individu influe sur la totalité comme si nous étions reliés par un système de vases communicants. Fieldman soutenait que les êtres humains savaient dans un endroit profond de leur conscience que les choses étaient ainsi et que c’était pour cette raison que ce message était présent dans la plupart des religions de la planète".
"Quelle étrange alchimie du cerveau faisait que les nuits pouvaient être si inquiétantes ? L’obscurité était un nid d’obsessions."

Un passage un peu long, une histoire dans l'histoire, de celles dont je raffole (vous commencez à me connaître...) :
"–Ah, Matias, Matias, mon ami, je te vois mal en point. Je te dirai une chose : je sais ce que c’est. Je sais que parfois la vie nous écrase tellement qu’elle ne nous laisse plus de place pour respirer. Alors, je bois. Et mes poumons respirent de l’alcool, au lieu de respirer de l’oxygène. Mais ce n’est pas de ça dont j’allais te parler, parce que je sais que, toi, tu n’aimes pas trop la boisson. Il y a d’autres trucs valables contre le désespoir, et tous consistent à sortir de soi-même. Du trou de sa peine à soi. Boire te sort aussi de toi-même parce que ça t’anesthésie. C’est comme le malade qui est anesthésié dans un bloc opératoire : on peut lui couper la jambe et il ne s’en rend pas compte, parce que d’une certaine façon il n’est pas là. Mais nous avons déjà dit que tu n’étais pas partisan de l’alcool. Bon, il y a d’autres façons de sortir de soi-même, comme, par exemple, penser à l’infiniment grand… Qu’est-ce que c’est, ta douleur d’aujourd’hui, de cette minute, de cette heure, de ce jour, et même de toute ta minuscule vie, comparée aux quatre milliards cinq d’années que la Terre existe ? Mais ça marche encore mieux de penser au très petit. Par exemple, aux atomes. Tu sais que tout ce qui existe dans l’univers est composé d’atomes. Ils sont partout. Ils sont dans l’air transparent, dans les pierres rugueuses, dans notre chair tendre. Et il y a tant et tant d’atomes dans l’univers que leur nombre est inimaginable. Ce sont des chiffres inhumains qui n’ont pas assez de place dans nos têtes. Les atomes se regroupent en molécules ; deux ou plusieurs atomes unis d’une manière plus ou moins stable forment une molécule. Et pour que tu te fasses une idée, je te dirai que dans un centimètre cube d’air, qui est le volume occupé par l’un de ces dés avec lesquels tes amis chauffeurs de taxi sont en train de jouer à cette table, il y a quarante-cinq mille millions de millions de molécules. À présent regarde autour de toi et essaie d’imaginer la quantité exorbitante d’atomes qu’il y a partout. Et qui plus est, les atomes, en plus d’être très nombreux, sont pratiquement éternels. Ils durent et durent un temps incalculable. Si bien que cette chose si minuscule est immense en nombre et en persistance. Les atomes passent leurs très longues vies à se déplacer à droite à gauche et à faire et défaire des molécules. Une partie des atomes qu’il y a dans notre corps provient sans aucun doute du cœur incandescent d’un soleil lointain. Tu le sais bien, nous sommes de la poussière d’étoiles. Et pas seulement ça : statistiquement, il est plus que probable que nous ayons des millions d’atomes de n’importe lequel des personnages historiques que tu pourrais nommer. Des millions d’atomes de Cervantès. Et de Marie Curie. Des millions de Platon et d’autres millions de Cléopâtre. Les atomes mettent un certain temps à se recycler ; il faut donc que s’écoulent suffisamment de décennies après la mort de quelqu’un pour que ses atomes puissent rentrer à nouveau dans le circuit. Mais on peut dire que tous les êtres humains qui ont existé sur la Terre vivent en moi, et que je vivrai dans tous ceux qui viendront plus tard. Et dans un brin d’herbe brûlé par le soleil ou dans le corps cuirassé d’un scarabée.
C’était ce que Cerveau pensa qu’il serait bon de dire, et sans doute s’agissait-il de quelque chose d’encourageant et de beau. Malheureusement, à ce stade du petit matin la vieille femme se trouvait déjà trop pompette et avait peur de ne pas contrôler assez bien sa diction. Elle craignait de siffler sur les s, redoubler les r et trébucher irrémissiblement sur les dentales. Elle craignait de bafouiller et d’avoir l’air ivre, ce qui l’épouvantait, car, malgré la dureté de sa vie et les humiliations qu’elle avait dû subir, Cerveau avait réussi à garder sa fierté et demeurait accrochée à son sens de la dignité comme un naufragé qui coule accroché au pavillon de son navire."

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