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Le bruit des vagues
30 août 2010

dernière lecture : les autres

d’Alice Ferney

FernayAlice_LesAutres

Présentation de l'éditeur :
Caractère : n. m. Manière habituelle de réagir, propre à chaque personne. Et juste en dessous : Personnes susceptibles s'abstenir. Voilà ce qui était écrit en gros sur le couvercle. Ce jeu a reçu une récompense au Festival international des nouveaux jeux de société. Je ne m'arrête pas à ce détail positif, j'imagine le chambardement qu'il peut susciter dans notre groupe. Un jeu de miroir tient nos relations dans le monde des ombres et des reflets. Personnages et Caractères propose d'éclairer cet imbroglio. Mais justement, faut-il faire la lumière ? Je suis de l'avis de Fleur : c'est prendre des risques. Théo lit la règle du jeu avec un sérieux d'enfant. On dirait que lire à voix haute le protège de comprendre ce qu'il annonce. Et Niels s'amuse, se frotte les mains, il assistera en direct à une expérience psychologique. C'est bien digne de lui d'avoir offert ce cadeau.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
J'aime énormément l'écriture fluide d'Alice Fernay.
Pourtant ce roman m'a surprise, dérangée, même, je crois... Il se compose en trois 3 parties : la première racontant la soirée telle que chacun la ressent (mode confession), la seconde, toute en dialogues (mode théâtre), et enfin la troisième dans la description (mode balzacien). Les trois réunis forment l'unité du récit.
Mais à force, c'est long...
Heureusement, avec pourtant de magnifiques passages.

Morceaux choisis
" Voilà l'image qu'aujourd'hui j'ai de moi : je suis un arbre. Un jour, je l'ai dit résolument : je suis un arbre, sédentaire par nature, enracinée par l'écheveau de mes affections, incapable de quitter le premier monde qui me fut donné, condamnée à rester, plantée, mais pour autant féconde et tutélaire, propulsant vers le ciel cent branches portant bourgeons, dans un mouvement de respiration continue, dans la joie de désirer, avec une énergie si immense et vorace que je la cache pour ne pas être effrayante. "
" Nous somme tellement remplis de mots qu'il nous faut absolument parler : comme s'ils étaient des oiseaux à libérer, comme s'il fallait faire le vide avant de laisser venir en nous d'autres mots. Nous parlons, nous parlons : les uns aux autres, les uns contre les autres, les uns des autres. Les mots s'agitent inutilement entre nous. Ceux que nous osons dire. Ceux que nous gardons pour nous. Ils sont tous là. Nous les avons sur le bout de la langue, au bord des lèvres, derrière la paroi du front, dans la tête. Souvent, nous les avons déjà dits et nous les répétons. Ils ne s'usent pas, ils gardent leur pouvoir de transformer, de blesser, ou d'illuminer."
" Dire les choses, c'est leur donner une existence."
" L'être humain ne change pas, il change le monde."
" Connaître l'autre c'est avoir saisi le rêve intérieur qu'il fait de lui-même, pas seulement avoir vu qui il se figure être, mais savoir qui il aspire à devenir."
" Chaque homme est une forteresse qui tient debout dans l'esseulement naturel du cœur et de la chair, s'ouvre et se referme comme dans le mouvement de l'onde un coquillage, risque à tout instant de se faire attaquer, se protège, se débat, peu à peu se délabre, et parfois, dans un côtoiement éphémère d'autrui, émet une minuscule lumière."
" Ce qui est dit l'a été, et pour toujours le sera. Les mots lancés à haute et intelligible voix sont dotés d'un pouvoir de perforation : ils entrent en nous, nous envahissent, s'installent dans notre mémoire, ne s'en vont plus jamais."

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