par Alain Cassourra
Présentation de l'éditeur :
« J'aimerais vous faire partager cet émerveillement à toucher la vie du bout des doigts, loin des mots, de plain-pied dans son expression directe.
Car le corps sait, la souffrance est palpable, l'histoire aussi ; manquent parfois le verbe, la conscience.
Cet émerveillement simple, un peu naïf, loin des dogmes, devrait être un des piliers de l'ostéopathie.
Il implique la réjouissance. La réjouissance est contagieuse, elle guérit.
Au fil de ma pratique, le chemin de mes mains devient une aventure intérieure, source d'introspection sur les plans physique, émotionnel et mental.
Le rapport à l'autre change. Et, par le toucher, émerge parfois le singulier, l'intime, la profondeur de l'être.
Ce livre repose sur vingt années d'exercice à soigner des maux de dos, des migraines, mais aussi des troubles du sommeil, des problèmes digestifs, des chocs émotionnels... Soigner ne veut pas dire guérir à tout coup, mais soigner avec ses seules mains, sans médicaments, exige toujours une grande écoute et, donc, parle de ce que nous sommes. »
A. C.
Alain Cassourra est médecin, ostéopathe, chargé de cours à la faculté de médecine Paris-XIII.
Il raconte ici son itinéraire personnel, son apprentissage auprès des maîtres de l'ostéopathie et ses rencontres avec les patients.
Mon sentiment au sujet de cet ouvrage :
Le mouvement, terre inconnue : voici le tout premier chapitre, "l'ouverture du récit", que je trouve magnifiquement écrit. Très visuel, très tactile. Combien ces mots me parlent, me touchent !
J'ai beaucoup aimé cet homme, qui doute, souvent, mais qui avance malgré ses limites, ses interrogations, ses propres blocages.
Qui n'oublie rien. Donc reste accessible.
Qui sait expliquer simplement un univers tellement pointu !
J'avais besoin d'en savoir un peu plus, "comment ça marche", et cette approche était celle que j'attendais.
Merci...
Morceaux choisis :
"Soigner avec ses seules mains est une belle entreprise, concrète par définition, mais aussi un peu folle. Il y a un Don Quichotte dans chaque ostéopathe."
"La vie ne manque pas d'imagination, toujours prête à surprendre, à prendre par la main."
"Je vois dans cette chorégraphie (de Béjard) notre épopée humaine : des egos fragmentés dans l'espace et le temps. Intuitivement en moi, je sens ce même espace infini où le vie est plus que la matière, le mouvement autant que le silence. J'ai l'impression d'être dans la Voie lactée, perdu, sans tristesse, sans peur, sans grand débordement, immergé dans le tout."
Toujours au sujet de la danse (introductive à l'ostéopathie...) : "Au fil du temps et du travail, une compréhension du mouvement s'élabore. Un peu comme l'apprentissage d'une langue : au début tout est confus, puis on saisit un mot, une phrase, une expression. Petit à petit, par imbibition, l'apprentissage fait son chemin, des connexions s'établissent. Le mouvement s'affine. De la conscience réveillée dans une partie du corps, naît toute une gamme de possibles. Il faut les expérimenter. Puis elles se gravent dans des circuits, touchant aux muscles, aux nerfs, au cerveau. Des schémas moteurs se structurent, le corps se délie. Dès lors, il commence à se lire".
"La beauté du travail d'ostéopathe réside entre autres dans l'aboutissement jamais atteint d'une pratique qui d'un côté touche à l'art, et de l'autre à la science".
"Cette nouvelle approche du toucher, la multiplicité des informations accessibles m'obligent à revoir ma conception du corps souffrant, il devient un corps qui s'exprime, un corps avec une mémoire, un corps acteur et plus simplement un corps machine au service des instances supérieures de la pensée."
"Chaque ostéopathe, s'il ne se contente pas de reproduire ce qu'il a appris, devient vite à sa manière un explorateur plus ou moins bien inspiré".
"Le non-dit n'a rien à voir avec le silence".
"Le corps humain est une machine mise en action par une force invisible appelée vie."
"Je découvre en l'homme un univers en miniature. Je trouve la matière, le mouvement et l'esprit".
"J'aime cette capacité à dire que rien n'est important, mais que ce rien il nous faut le faire du mieux possible avec conscience, responsabilité et jouissance."