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Le bruit des vagues

13 novembre 2014

dernière lecture : La promesse de l'aube

de Romain Gary

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4,5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
"-Tu seras un héros, tu seras général, Gabriele D'Annunzio, Ambassadeur de France – tous ces voyous ne savent pas qui tu es !
Je crois que jamais un fils n'a haï sa mère autant que moi, à ce moment-là. Mais, alors que j'essayais de lui expliquer dans un murmure rageur qu'elle me compromettait irrémédiablement aux yeux de l'Armée de l'Air, et que je faisais un nouvel effort pour la pousser derrière le taxi, son visage prit une expression désemparée, ses lèvres se mirent à trembler, et j'entendis une fois de plus la formule intolérable, devenue depuis longtemps classique dans nos rapports :
-Alors, tu as honte de ta vieille mère ?"

Mon sentiment au sujet de ce roman :
J'ai été complètement subjuguée par cette lecture, à l'humour à la fois ironique et féroce, aux tournures simples, évidentes, et pourtant tellement subtiles, à l'histoire émouvante. Tout au long de cette auto-biographie (qui se lit comme un roman) (mais d'ailleurs la vie entière de Romain Gary en est un...) : de l'autodérision, de l'amour, de la passion, des rêves, mais aussi du chagrin, de la souffrance, de la peur. Des sentiments.
Une vie.
Mais quelle vie !
Et pour moi, la découverte de cet homme multiple : conteur, bien sûr, mais aussi pilote de chasse, ambassadeur, enfant chéri, russe, polonais, français, double prix Goncourt, et j'en passe. A la fin de cette lecture, je l'adorais, déjà troublée, avant même d'avoir admiré son visage, magnifique (*).

Cet homme est une légende, qu'il a magnifiquement su conter lui-même.

 

Morceaux choisis :
"Ce que je veux dire, c'est qu'elle avait des yeux où il faisait si bon vivre que je n'ai jamais su où aller depuis."
"Je feins l'adulte, mais, secrètement, je guette toujours le scarabée d'or, et j'attends qu'un oiseau se pose sur mon épaule, pour me parler d'une voix humaine et me révéler enfin le pourquoi et le comment".
"Parfois, je lève la tête et regarde mon frère l'Océan avec amitié : il feint l'infini, mais je sais que lui aussi se heurte partout à ses limites, et voilà pourquoi, sans doute, tout ce tumulte, tout ce fracas".
"Ce fut sans doute ce jour-là que je suis né en tant qu'artiste, par ce suprême échec que l'art est toujours, l'homme, éternel tricheur de lui-même, essaye de faire passer pour une réponse ce qui est condamné à faire demeurer comme une tragique interpellation".
"Je suis convaincu que les frustrations éprouvées dans l'enfance laissent une marque profonde et indélébile et ne peuvent plus jamais être compensées".
"Evidemment, dans votre quarante-cinquième année, il est un peu naïf de croire à tout ce que votre mère vous a dit, mais je ne peux pas m'en empêcher. Je n'ai pas réussi à redresser le monde, à vaincre la bêtise et la méchanceté, à rendre la dignité et la justice aux hommes, mais j'ai tout de même gagné le tournoi de ping-pong à Nice, en 1932, et je fais encore, chaque matin, mes douze tractions, couché, alors il n'y a pas lieu de se décourager."
"Je regardai la mer. Quelque chose se passa en moi. Je ne sais quoi : une paix illimitée, l'impression d'être rendu. La mer a toujours été pour moi, depuis, une humble mais suffisante métaphysique. Je ne sais pas parler de la mer. Tout ce que je sais, c'est qu'elle me débarrasse soudain de toutes mes obligations. Chaque fois que je la regarde, je deviens un noyé heureux."
"J'ai même rendu de grands services à l'humanité. Une fois, par exemple, à Los Angeles, où j'étais alors Consul Général de France, ce qui impose évidemment certaines obligations, en entrant un matin dans le salon, j'ai trouvé un oiseau-mouche qui était venu là en toute confiance, sachant que c'était ma maison, mais qu'un coup de vent, en fermant la porte, avait emprisonné entre les murs pendant toute la nuit. Il était assis sur un coussin, minuscule et frappé d'incompréhension, peut-être désespéré et perdant courage, et il était en train de pleurer d'une des voix les plus tristes qu'il me fût jamais donné d'entendre, car on n'entend jamais sa propre voix. J'ai ouvert la fenêtre et il s'est envolé et j'ai rarement été aussi heureux qu'à ce moment-là".

 


 

Pour en savoir un peu plus sur cet auteur :

un article vraiment très intéressant et complet : http://laregledujeu.org/2014/11/04/18191/le-cas-gary/

deux films :
celui qui raconte sa vie :

celui de l'émission Apostrophe, que Bernard Pivot lui a consacrée, quelques temps après sa mort (clic vers youtube)

 

(*) Oh... et cette photo, qui a si bien su m'émouvoir...

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11 novembre 2014

avancer, un pas après l'autre...

On apprend l'eau - par la soif
La terre - par les mers qu'on passe
L'exaltation - par l'angoisse
La paix - en comptant ses batailles
L'amour - par une image qu'on garde
Et les oiseaux - par la neige

Emily Dickinson

Le bruit des vagues pour FB

21 octobre 2014

dernière lecture : La liseuse

de Paul Fournel

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5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
La stagiaire entre dans le bureau de Robert Dubois, l'éditeur, et lui tend une tablette électronique, une liseuse.
Il la regarde, il la soupèse, l'allume et sa vie bascule. Pour la première fois depuis Gutenberg, le texte et le papier se séparent et c'est comme si son coeur se fendait en deux. 
---
Depuis 1452 et la parution de la Bible à 32 lignes de Gutenberg, le texte et le livre ont partie liée : publier un texte c'est faire un livre, lire un livre, c'est lire un texte, acheter un texte, c'est acheter un livre.
Ce récit commence le soir où la petite stagiaire discrète apporte à Robert Dubois le vieil éditeur, encore directeur de la maison qui porte son nom, sa première liseuse. Ce bel objet hightech qui le regarde de son écran noir, lui annonce que sa vie est en train de basculer. Que va devenir son métier maintenant que le texte et le papier se séparent ? Quelque chose couve qui pourrait fort bien être une révolution. Il le sait et cette perspective le fait sourire.
La vie continue pourtant à l'identique, Dubois déjeune avec ses auteurs, voyage chez les libraires, rencontre les représentants, mais il porte sa liseuse sous le bras qui lui parle déjà d'un autre monde. Celui qu'il va aider des gamins à bâtir, celui dont il sait qu'il ne participera pas.
De toute la force de son humour et de son regard désabusé et tendre il regarde changer son monde et veille à garder, intact au fond de lui, ce qui jamais ne changera : le goût de lire.

 

 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Très beau texte. 
Pas du tout celui auquel je m'attendais. Je ne sais plus trop pourquoi, j'avais cru comprendre qu'il s'agissait d'un genre d'étude comparative sur les liseuses (moi qui deviens inséparable de la mienne, le sujet me tentait bien...).
Bref : rien de tout cela. 
(Mais un peu quand même ?) 
En premier lieu, ce monde de l'édition (dans lequel je baigne quotidiennement), et qui n'est pas si rose, et qui se pose pas mal de questions sur son devenir "papier". le tout numérique est-il envisageable ? le monde ultra connecté est-il le seul possible, désormais ? Ne devons-nous plus, dès lors, nous adresser qu'aux jeunes (loups) (geeks) pour avoir les idées salvatrices, celles qui sauveront le "livre" ? 
Quid alors du "vieux" ? (voui voui... : le salarié, dans cette fameuse maison d'édition, mais aussi l'omniprésent, palpable, rassurant et esthétique livre papier...)
Je vous avouerai être pas mal divisée sur le sujet (du livre ! parce que le "vieux" salarié, pas de doute : il est au top ! ;).
Le livre-papier est pour moi irremplaçable, formant un tout : palpable, harmonieux, odorant. corné ou pas, rempli de sable, de senteurs, ou encore d'annotations. Souvent passé entre d'autres mains. Prêté. Chiné. Puis précieusement rangé dans la bibliothèque. Il est là. Il est beau. Il nous attend. En un mot : il est vivant. 
Mais La liseuse... C'est sûr : les textes sont beaucoup plus "virtuels" : à peine lus, pschhhh, "supprimer le fichier" : disparus. Pourtant, le plaisir de lire est bien là. le même ancrage se produit. Et vous avouer aussi que le soir, quand les yeux fatiguent (et que l'on a passé 40 ans !) la lecture est tellement plus facile... Ma liseuse m'a permis de retrouver le chemin de la lecture, quand la nuit est déjà tombée (moi qui m'interdis de lire pendant la journée : je ne ferais plus que ça !).
Enfin (rien à voir) : cet éditeur a immédiatement été, pour moi, celui déjà rencontré dans un roman de Patrick Cauvin (Belange). Pourtant, rien à voir, sinon la solitude, dans l'immense bureau du décideur.
C'est étonnant, un cerveau, les chemins qu'il prend, les liens qu'il crée, les images qu'il impose, surprenantes, parfois. Les associations d'idées, finalement pas si saugrenues. Et les souvenirs.

Et puis toutes ces portes qui s'ouvrent, particulièrement avec les livres (papiers ou epub).
Et dont est question dans ce roman, avec humour et brio.

 

 
Morceaux choisis :
"(...) il faut que tu saches comme c'est long et comme c'est emmerdant de faire un livre. Même un mauvais livre. Surtout un mauvais livre".
"J'habite à 788 pas de mon bureau ce soir".
"L'artichaut est un légume de solitude, difficile à manger en face de quelqu'un, divin lorsqu'on est seul. Un légume méditatif, réservé aux bricoleurs et aux gourmets. D'abord du dur, du charnu, puis, peu à peu, du plus mou, du plus fin, du moins vert. Un subtil dégradé jusqu'au beige du foin qu'un dernier chapeau pointu de feuilles violettes dévoile. La vinaigrette qui renouvelle son goût au fil des changements de texture. Un parcours que l'on rythme à sa guise. Rien ne presse dans l'artichaut. On peut sucer une feuille pendant plusieurs minutes, jusqu'à l'amertume, on peu, au contraire, racler des incisives la chair de plusieurs feuilles à la suite pour se donner une bouchée  consistante. La seule figure interdite est celle de l'empiffrement. Un légume qui a ses règles d'élégance. Puis vient le moment distrayant de l'arrachage. Saisi entre pouce et couteau, le foin cède en petites touffes nettes, libérant le coeur de toute sa toison en une sorte de saisissant raccourci amoureux. Enfin arrive le moment de la récompense : à la fourchette et au couteau on peut entrer dans le coeur du légume (...). Y a t-il seulement une place digne pour l'artichaut dans la littérature ? Un volume, une page, un paragraphe ? A vérifier dès ce soir".
"Lorsque j'aurai terminé la lecture du dernier mot de la dernière phrase du dernier livre, je tournerai la dernière page et je déciderai seul si la vie devant moi vaut encore la peine d'être lue."
 
19 octobre 2014

Il y a dentelle et dentelle...

Ma grand-mère confectionnait ses dentelles au fuseau,
Maman préférait le crochet.
Pour moi, ce sera la pâte polymère...

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Broche et boucles d'oreilles en pâte polymère

 

 

Une création récente 
qui ne serait pas encore visible en boutique vous plaît ? 
N'hésitez pas à me contacter 

 
17 octobre 2014

dernière lecture : Profanes

de Jeanne Benameur

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5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Ils sont quatre, ils ne se connaissent pas mais ils vont rythmer la vie du docteur Octave Lassalle qui les a soigneusement choisis comme on compose une équipe -- comme avant autour de la table d'opération, mais cette fois-ci, c'est sa propre peau qu'il sauve, sa propre sortie qu'il prépare. Ensemble, cette improbable communauté progressivement tissée de liens aussi puissants qu'inattendus, franchira un seuil, celui des blessures secrètes. 
Un hymne à la vie et un plaidoyer pour la seule foi qui vaille : celle de l'homme en l'homme.

 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Je n'en peux plus. J'ai envie de les dévorer très vite, ces mots, mais aussi de les déguster le plus délicatement possible, tant ils me semblent précieux. J'ai rarement ces sensations-là, en ouvrant un roman. Mais là, c'en est presque douloureux. Je viens de trouver un texte dont les mots résonnent violemment en moi. Tous les mots. Dès la première page. C'est terrible de bonheur, et le bonheur est une donnée tellement fugace que j'ai peur d'en diluer l'essence ne serait-ce qu'en essayant d'expliquer ce que j'ai ressenti ici.
Parce que mon dieu, quel roman magnifique ! Sélectionner quelques citations est pour moi une vraie torture ! Le livre entier est un génie d'écriture.
Comme une porte ouverte. Qui donne envie de connaître encore tellement de choses... C'est là que l'on se sent minuscule : plus l'on s'instruit (en lisant, en écoutant de la musique, en découvrant de nouveaux artistes), et plus l'on voit devant quel gouffre de connaissances on se présente. C'est à la fois étourdissant et excitant. Mais aussi effrayant... Je n'aurai jamais assez de temps.
L'histoire est tellement fluide... et pourtant percutante. Les personnages sont beaux, jusque dans leur âme.
Roman jubilatoire. Il faut le lire pour comprendre. Doucement, si possible (mais c'est impossible...). Le relire très vite, alors...

 

Avec ce roman, j'ai découvert pas mal de choses:
- l'univers photographique d'Alexandre Hollan ("Je suis ce que je vois" ...ah mais oui, de cela je suis certaine !)
- les portraits de Fayoum, dont j'avais entendu parler. Je suis aller voir un peu plus loin de quoi il en retourne... : http://jfbradu.free.fr/egypte/LA%20RELIGION/LE%20FAYOUM/LE%20FAYOUM.php3

Et puis, moi qui ai toujours voulu écrire des haikus, cela me donne encore davantage envie de m'y mettre. Il faudrait alors que quelqu'un m'apprenne... Il y a bien ce site http://www.haikunet.org/, qui donne beaucoup de clés, mais rien ne vaut le partage, je crois...

 

Morceaux choisis : (oh là là, pardon, j'ai essayé de limiter, mais les mots écrits dans ce roman sont si beaux que, même en me limitant, cela déborde de tous les côtés... Picorez, si cela vous semble trop long.)
"(...) ce qui a été est. A l'intérieur. Pour toujours. Pourquoi s'en priver ?"
"On ne peut donc jamais en sortir de cette possession qui empoissonne, dès qu'on s'attache ?"
"Quand on laisse la souffrance vous prendre trop longtemps, on finit par être paresseux de sa propre vie".
"La peur du désastre fait partie de l'aventure. On peut sauver ou ruiner toute une vie quand on prend le risque".
"Il n'y a aucune intention dans un paysage. Il n'y a aucune intention dans la ramure d'un arbre et ça, c'est un repos".
"(...) chacun observe l'autre et on ne sait jamais ce qui de nous sera retenu, à notre insu".
"Quelqu'un d'autre peut-être, invisible, derrière le rideau d'une fenêtre ou sur un balcon, une terrasse, regarde la même chose qu'elle, au même moment, ou bien a regardé, un jour, et elle aime partager ces choses impalpables. Elle se dit que la ville est faite de croisements invisibles. La peinture est là pour les révéler, c'est tout".
"Elle a toujours pensé que les mots détenaient une puissance qu'on ne voulait pas connaître vraiment. Les mots peuvent tout changer. Elle, elle s'est mise du côté muet de la parole, avec la peinture. Elle sait que c'est sa place. Mais elle n'ignore rien de la puissance des mots. Tout au fond d'elle".
"Il ouvre les yeux. Les étoiles au-dessus de sa tête sont mortes depuis longtemps. Pourtant, la beauté est là. Quand même. Bien sûr il y a un phénomène physique et des calculs précis qui permettent de savoir exactement comment la lumière se propage dans l'espace. Mais la beauté ? Ce que provoque en lui ce scintillement-là dans tout le noir, quel chiffre peut le mesurer ? C'est dans les mots qu'il faudrait chercher un passage. Dans le silence juste entre les mots justes. C'est là qu'il y aurait une prière. Peut-être. Il faudrait inventer".
"Elle pense ces drôles de choses qu'on pense parfois quand on prend le temps de s'arrêter dans une histoire, de la regarder d'en haut, comme un oiseau".
"Réunir, ce n'est pas juste faire asseoir des gens dans la même pièce, un jour. C'est plus subtil. Il faut qu'entre eux se tisse quelque chose de fort."
"Quand je n'ai plus de refuge, je vais dans les mots. J'ai toujours trouvé un abri, là. Un abri creusé par d'autres, que je ne connaîtrai jamais et qui ont oeuvré pour d'autres qu'ils ne connaîtront jamais. C'est rassurant, de penser ça. C'est peut-être la seule chose qui me rassure vraiment."

« Elle avait été émue par ce texte. Profondément. D’autant plus que l’émotion était inattendue ».
« Tant que la politesse a le dessus, on ne peut rien savoir vraiment des gens. C’est toujours au moment où ça se fendille qu’on sait exactement de quoi le bois est fait ».
« L’amour ne rassure de rien, n’empêche rien. Aimer ne donne aucune protection ».
« Je voudrais tant qu’il y ait un grand élan qui m’emporte, quelque chose contre quoi je ne pourrais même pas lutter. Je ne me poserais aucune question. Ce serait plus fort que tout ».
"Un peu plus tôt, un peu plus tard, peu importe. Ce qui compte, c'est qu'aucun vivant n'ignore que sa vie aura une fin."
« Les souvenirs, c’est dans les vertèbres, qu’ils s’installent. Ils vous courbent le dos (…) ».
« Il aimerait s’arrêter là, s’allonger sur la terre et fermer les yeux, pénétré de ce parfum, s’endormir ».
"Dans leurs regards, la gravité de ceux qui ont appris que l'amour ne protège de rien. Qu'il sert juste à prendre tous les risques. Et qu'on est toujours aussi vulnérable".
"C'est la première fois qu'elle se formule les choses de cette façon : elle ne pense pas Je suis seule. Elle pense Je suis libre".
"Les mots de l'amour il faudrait se contenter de les dire au-dessus de l'eau qui coule, dans le vent au bord de la mer. Qu'ils soient portés loin. L'amour on ne devrait jamais l'enfermer, n dans les bouches, ni dans les coeurs. C'est trop vaste".
"Le vieil homme, debout, s'appuie sur sa canne. Marc pense à un arbre. Les arbres qui ont l'air si vieux et qui reverdissent, quand même, chaque printemps, obstinément."
"On a beau être un profane, la foi, elle va se loger où elle peut. Pourquoi pas dans les mots ?"
« Une seule année, parfois, peut nourrir toute une existence ».
"Il se dit qu'œuvrer sauve de tout. Se concentrer totalement. Evacuer de sa tête de son coeur tout ce qui gêne. Etre entièrement à ce qu'on fait. Et c'est tout. La belle expression.? Oui, c'est vraiment "tout". Alors quelque chose s'ouvre".
« Elle se dit que (…) si chaque jour, elle arrivait à faire une chose, une seule, qui soit belle, elle serait sauvée. »
« Comment pénétrer dans ce qui ne lui appartient pas, ne lui appartiendra jamais ? Comment se donner le droit d’entrer dans l’histoire des autres ? Est ce qu’il suffit de les aimer ? »
"Est-ce qu'on choisit les liens qui vont se tisser lorsqu'on va travailler dans un bureau, une usine, une école ? On va se parler, forcément, et même finir par deviner à la façon de se dire bonjour le matin comment chacun va."
"La liberté est terrible. Si petite pour chacun. La si petite liberté humaine. Et ce désir parfois de l’enfoncer sous la terre. Parce que trop. Si petite, mais déjà trop".
« Rien que cette sensation aiguë de connaître quelqu’un par tout ce qu’il émet à son insu, animal, c’était un bonheur. »

 

***

 

Les 4 haikus, dans le romans, qui sont ceux destinés aux 4 "gardiens" :

"Nu sur un cheval
nu sous la pluie
tombant à verse"

pour Marc,

 

"Premier lever de soleil
Il y a un nuage
Comme un nuage dans un tableau"

pour Hélène,

 

"L'enfant qui l'imite
est plus merveilleux
que le vrai cormoran"

pour Béatrice,

 

"Souffle le vent d'automne
mais les bogues des chataîgnes
sont vertes"

pour Yolande.

 

Mon préféré ? Celui destiné à Béatrice. Visuel et aérien.
Ces haïkus sont extraits de "Haïku" (Fayard, coll "L'Espace intérieur").
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16 octobre 2014

c'est du côté des boucles que cela se passe...

Les chaussures étaient jolies,
les boucles horribles.

Je les ai remises à mon goût...

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14 octobre 2014

dernière lecture : La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry arriva le mardi

de Rachel Joyce

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3,5 etoiles

 
Présentation de l'éditeur :
Il était juste parti poster une lettre. Mais c’est mille kilomètres qu’il va parcourir à pied.
Un roman inoubliable qui a conquis le monde entier.
« Je suis en chemin. attends-moi. Je vais te sauver, tu verras. Je vais marcher, et tu vivras. »
Harold Fry est bouleversé par la lettre qu’il reçoit de Queenie Hennessy, une ancienne amie qui lui annonce qu’elle va mourir. Alors que sa femme, Maureen, s’affaire à l’étage, indifférente à ce qui peut bien arriver à son mari, Harold quitte la maison pour poster sa réponse. Mais il passe devant la boîte aux lettres sans s’arrêter, continue jusqu’au bureau de poste, sort de la ville et part durant quatre-vingt-sept jours, parcourant plus de mille kilomètres à pied, du sud de l’Angleterre à la frontière écossaise. Car tout ce qu’Harold sait, c’est qu’il doit continuer à marcher. Pour Queenie. Pour son épouse Maureen. Pour son fils David. Pour nous tous.
« Dans une langue précise et aérienne, Rachel Joyce conduit Harold des déserts amers du regret vers les hauteurs lumineuses de la rédemption avec une clairvoyance et une émotion presque insoutenables. » Sunday Times
 
Mon sentiment au sujet de ce roman :
A mon avis, ce texte s'apparente davantage à un conte qu'à un roman. Et j'avoue avoir bien failli abandonner très vite : je trouvais le héros, Harold, excessivement naïf et paumé. Traînant les pieds. Aucune envergure. 
Je trouvais ce récit sans intérêt. 
Et puis, avec lui, doucement, j'ai avancé d'un pas, puis d'un autre. Et, en me retournant, j'avais déjà fait pas mal de chemin, avec de belles rencontres. J'ai dormi dans une grange, admiré des paysages grandioses, écouté les animaux sauvages en pleine nature. C'était apaisant. Réconciliant. Et j'ai aussi supporté la présence d'un troupeau de pèlerins solidaires/parasites qui, sous prétexte de soutenir sa marche, ont détourné son pèlerinage en une espèce de farce indigeste (triste et risible, mais assez caricatural de ce qui se passe autour d'événements sur-médiatisés...). 
Et j'ai enfin compris pourquoi il avait tout ce chemin à faire (le plus grand trajet se réalisant dans sa tête).
Au final, je suis conquise. L'on retrouve, dans une version fort romancée, ce qu'avait déjà décrit Jean-Christophe Ruffin dans "Compostelle malgré moi" : la souffrance physique de la marche (les pieds sont sensibles...), la rapide clochardisation du marcheur, l'état méditatif, le détachement pour les biens matériels, les repas, la solitude, la présence des autres marcheurs, pas toujours bienvenue. Et la nature.
Au final : une belle lecture, qui mène à la réflexion, et qui est loin d'être aussi paisible qu'on pourrait le croire au premier abord...
 
Morceaux choisis :
"Il était sûr que s'il lui disait des choses dans la voiture, elle les garderait au chaud parmi ses pensées, sans porter de jugement ni s'en servir contre lui à l'avenir. Il supposait que c'était ça, l'amitié, et il regrettait de s'en être passé pendant tant d'années."
"Il lui aurait été plus facile de cesser de se lever. De se laver. De manger. C'était un effort permanent d'être seule."
"(...) chez les autres, c'était cette petitesse qui l'émerveillait et l'attendrissait, et aussi la solitude que cela impliquait. Le monde était constitué de gens qui mettaient un pied devant l'autre ; et une existence pourrait paraître ordinaire simplement parce qu'il en était ainsi depuis longtemps. Désormais, Harold ne pouvait plus croiser un inconnu sans reconnaître que tous étaient pareils et que chacun était unique ; et que c'était cela le dilemme de la condition humaine."
"Trop longtemps, il avait marché avec d'autres, écouté leur histoire, suivi leur itinéraire. Ce serait un soulagement de ne plus écouter que lui même."
13 octobre 2014

façon coquillages ou façon terre cuite (?)

Ce collier est le premier d'une petite série que je trouve assez sympa...
Vous me direz.

2014-059CollierLeBruitDesVagues

Collier en pâte polymère
Technique du sutton slice

***

A titre indicatif,
ce type de "petits" collier coûte entre 9 et 12 euros + 3 euros de frais de port.
N'hésitez pas à vous rendre, de temps à autre, dans ma boutique...
Vous pouvez avoir une idée du rendu "porté" de ces colliers en visionnant ce post-ci)

11 octobre 2014

écouter et regarder

" Je ne suis fait 
que pour écouter
et regarder
vivre la terre "

Jules Renard

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Mousse sur le mur, derrière la maison
(photo automne 2014)

30 septembre 2014

un but...

Un but dans la vie
est la seule fortune qu’il vaille la peine de trouver;
on ne la trouvera pas en terre étrangère
mais dans son propre coeur. »

Robert Louis Stevenson

***
Alors je cherche...
Et parfois, même, je trouve.
;)

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Projet polymère

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