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Le bruit des vagues

9 février 2015

je fais partie de ce monde

 

"Il m’arrive parfois de penser 
que je suis les saisons
le mois de janvier, le mois de mai, le mois de novembre : 
que je fais partie de la boue, 
(de la neige)
du brouillard 
et de l’aube."

Virginia Woolf, dans "Les vagues"

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Photo février 2015
(La Ruchère, dans le Vercors, en Isère)

  

  

***
C'est étonnant... Ce mot "Vercors" déclenche immédiatement dans mon esprit les notes d'une chanson : celle d'Alain Bashung, "La nuit je mens".
Je vous propose d'écouter une version qui m'a troublée (par Guilhem Valayé). J'espère qu'elle vous séduira autant que moi (même si, et j'en suis désolée, vous devrez subir quelques publicités avant...)

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28 janvier 2015

dernière lecture : La mort d'un père

de Karl Ove Knausgaard

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4,5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Première partie d'un des plus étonnants projets littéraires contemporains, la mort d'un père a connu un succès fulgurant dans les pays scandinaves - plus de 500 000 exemplaires vendus dans son seul pays d'origine, la Norvège. Traduite en 15 langues, récompensée de nombreux et prestigieux prix littéraires, cette tentative d'embrasser et de transcender par l'écriture la vie tout entière a d'ores et déjà permis à Knausgaard de se hisser parmi les grands classiques contemporains.
Le petit Karl Ove est un enfant trop sensible, grandi à l'ombre d'un frère solaire, d'une mère souvent absente et d'un père aux colères et à la dureté imprévisibles. Devenu lui-même père, il revient sur ses années de jeunesse. Tissé de mille et une petites anecdotes qui forment autant d'épiphanies, ce temps de l'enfance est marqué par la figure paternelle, ombre portée qui plane sur l'ensemble de l'ouvrage. Jusqu'à sa mort dans la déchéance et l'alcoolisme, et sans doute bien après, la vie de Karl Ove reste hantée par ce père souvent cruel envers son cadet qu'il trouve trop délicat. Les scènes de l'enfance et de l'adolescence, retranscrites avec une justesse poignante, évoquent les premiers émois, la passion du rock, les inhibitions. Karl Ove a la vie dure : il ne prononce pas bien les "r ", sent très jeune sa différence, lui qui, comme nombre d'enfants, n'aspire qu'à la plus plate normalité. Et bientôt survient l'impossible : son frère aîné puis sa mère quittent le foyer familial, laissant Karl Ove seul face à ce père menaçant. Tout est à la fois extrêmement intime et totalement universel dans cette épopée du quotidien qui fait notoirement écho à l'entreprise proustienne dans sa quête d'exhaustivité. L'écriture, fougueuse, pleine d'une douleur et d'une intensité peu communes, donne toute sa force à cette autobiographie qui transcende et renouvelle largement les codes du genre. Par-delà ce paysage sensible livré sans fard, avec une sincérité qui confère à l'impudeur, l'oeuvre de Knausgaard est une quête artistique et intellectuelle : celle de la possibilité pour la littérature de dire la vie. L'écho unanime qu'a rencontré ce livre auprès de la critique souligne, s'il en était besoin, le caractère visionnaire et indispensable de ce texte hors norme.


Mon sentiment au sujet de ce roman :
Vu la quantité d'extraits que je n'ai pas pu m'empêcher de relever au fil de ma lecture, vous devinerez aisément combien ce roman m'a séduite ! 
Il s'agit en fait d'une autobiographie, qui se lit comme un roman. C'est très fluide, et l'on se glisse dans la peau de l'auteur (de l'enfant, de l'ado, puis de l'adulte) assez étonnamment, les sens à l'affût. Les émotions sont fortes, l'homme est fragile. Sa vie, somme toute assez banale, est sublimée par le regard qu'il pose sur le monde, autour de lui (hommes et nature confondus).
Et il y a une suite ! ("Un homme amoureux", désormais disponible en France, puis 4 autres tomes, qui arriveront plus tard...). Je me retiens pour ne pas enchaîner cette seconde lecture, mais, pour une fois, je vais être raisonnable et m'autoriser une pause. Pour absorber doucement ce premier tome.
Et puis, de toutes façons, les 4 derniers tomes ne sont pas encore édités en France...

Pour titiller votre curiosité, voici le lien de l'interview de Karl Ove Knausgaard, qui donne une idée plus précise de son défi "littéraire", devenu best-seller, presque à son insu : c'est par ici (clic).

Morceaux choisis :
"Ce qu'on ne connaît pas n'existe pas. Ce qu'on connaît trop n'existe pas non plus. Ecrire c'est sortir ce qui existe de l'ombre de la connaissance."
"Quand notre connaissance du monde s'étend, non seulement la douleur qu'il occasionne diminue mais aussi son sens. Comprendre le monde, c'est prendre une certaine distance par rapport à lui. Ce qui est trop petit à voir à l'oeil nu comme les molécules et les atomes, nous l'agrandissons, ce qui est trop grand comme es formations nuageuses, les deltas, les constellations, nous les rapetissons. Nous ne pouvons fixer les choses qu'après les avoir mises à la portée de nos sens et ce que nous avons fixé s'appelle la connaissance. Nous passons toute l'enfance et l'adolescence à nous efforcer de trouver la bonne distance face aux choses et aux phénomènes. Nous lisons, nous apprenons, nous expérimentons, nous rectifions. Et puis arrive le jour où toutes les distances et les systèmes nécessaires sont établis. C'est à partir de là que le temps commence à passer plus vite. Il ne rencontre plus aucun obstacle, tout est établi, le temps traverse nos vies, les jours passent à une vitesse farouche et, avant même de s'en apercevoir, on a quarante, cinquante, soixante ans..."
"Le coeur se soucie aussi peu de la vie pour laquelle il bat que la ville se soucie de ceux qui remplissent ses différentes fonctions."
"Dans l'acte d'écrire, il y a plus de destruction que de création. Et personne ne le savait mieux que Rimbaud, dont le plus saisissant ne fut pas qu'il le comprenne à un âge si remarquablement jeune mais qu'il l'applique aussi à sa vie. Pour lui, tout était liberté, dons l'écriture comme dans la vie, et c'est parce qu'il mettait la liberté au-dessus de tout qu'il a pu ou même dû renoncer à l'écriture car elle aussi était devenue un assujettissement qu'il fallait détruire."
"Notre façon de penser est intimement liée à notre environnement concret autant qu'aux gens avec qui nous conversons et aux livres que nous lisons." 
"Les émotions sont comme l'eau, elles sont façonnées par leur environnement. Et quand un immense chagrin, si bouleversant et long soit-il, ne laisse pas de trace, ce n'est pas parce que les émotions se sont figées, elles ne le peuvent pas, mais c'est qu'elles font une pause, comme l'eau d'un étang fait une pause."
"Je ne pouvais plus parler simplement avec les gens, ma trop grande conscience de la situation me mettait à distance".
"(...) c'est ça qu'on fait quand on respire, on imprime sa marque encore et toujours dans le monde."
"C'était beau et sauvage. Et je pensai que tout le monde aurait dû se précipiter dehors, les voitures auraient dû s'arrêter, les portières s'ouvrir, les chauffeurs et les passagers descendre le nez en l'air et le regard étincelant de curiosité et avide de beauté. "
27 janvier 2015

où ça commence, où ça finit

 

Qu'est-ce que c'est le présent ?
ça commence, où ça finit,
Comment ça se dessine,
Est-ce un point un cercle un trait
Une lumière qui s'éteint
Et toujours recommence.
Est-ce comme le vent
Qui est là sans y être,
L'oiseau qui chante à la fenêtre
Et qu'on ne voit jamais.
Est-ce ces guillemets, la porte qui s'ouvre
La porte qui se ferme
Entre j'arrive et au revoir.
Est-ce une heure est-ce un lieu,
Une parole un geste un sourire ?

Jean-Pierre Siméon
dans "La nuit respire"

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Broche en pâte polymère, 
en forme de feuille
avec serti en perles de rocailles

18 janvier 2015

le nez en l'air

"C'était beau et sauvage. 
Et je pensai que tout le monde aurait dû se précipiter dehors, 
les voitures auraient dû s'arrêter, les portières s'ouvrir, 
les chauffeurs et les passagers descendre le nez en l'air 
et le regard étincelant de curiosité et avide de beauté."

C'est un passage de mon roman en cours,
de Karl-Ove Knausgaard, "La mort d'un père", 
que j'avais envie de partager avec vous, ce soir 
(la photo est prise du coin de la maison, en regardant vers La Sure (Chartreuse).

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13 janvier 2015

dernière lecture : Le jour où j'ai appris à vivre

de Laurent Gounelle

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3 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Et si tout commençait aujourd'hui ?
Imaginez: vous vous baladez sur les quais de San Francisco un dimanche, quand soudain une bohémienne vous saisit la main pour y lire votre avenir. Amusé, vous vous laissez faire, mais dans l’instant son regard se fige, elle devient livide. Ce qu’elle va finalement vous dire… vous auriez préféré ne pas l’entendre. À partir de là, rien ne sera plus comme avant, et il vous sera impossible de rester sur les rails de la routine habituelle.
C'est ce qui va arriver à Jonathan dans ce nouveau roman de Laurent Gounelle. À la suite de cette rencontre troublante, il va se retrouver embarqué dans une aventure de découverte de soi ponctuée d’expériences qui vont changer radicalement sa vision de sa vie, de la vie. Ce roman, dont l’intrigue est basée sur des expériences scientifiques réelles, éclaire d’une lumière nouvelle notre existence et nos relations aux autres, et apporte un souffle d’air pur dans notre vie.
Un nouveau roman lumineux et positif de Laurent Gounelle par l’auteur de L’homme qui voulait être heureux, Les dieux voyagent toujours incognito et Le philosophe qui n’était pas sage.
 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Avec moi, Laurent Gounelle prêche dans sa paroisse... 
J'ai bien aimé. Pour le moment "pause". Pas pour l'écriture, mais pour toute cette bienveillance que ce roman voudrait instaurer (et qui ferait tant de bien en ces premiers jours de 2015...).

 

Morceaux choisis :
"Donnez-moi le courage de changer ce qui peut l'être, d'accepter sereinement les choses que je ne puis changer, et la sagesse de distinguer l'une de l'autre" (François d'Assise)
"Le monde est le résultat de nos actes individuels. Se changer soi-même est la seule voie vers un monde meilleur".
"L'existence est un mouvement perpétuel, tout change à chaque instant, et la résistance à ce changement ne peut mener qu'au malheur. C'est la confiance en la vie qui permet d'avancer, de rebondir, et finalement d'apprécier ce qui arrive".
"Puisqu'on est tous reliés, en luttant contre les autres, on lutte contre soi-même"

 

Les découvertes que j'ai faites, grâce à ces pages :
- Sheldrake et Le principe de résonance morphique (clic) (ça, je demande à voir...) (mais je ne suis pas fermée).
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11 janvier 2015

quand un homme s'exprime avec intelligence...

Quand un homme tel que Boris Cyrulnik s'exprime avec intelligence,
j'ai envie de partager...


8 janvier 2015

Anne qui pleure, Anne qui rit...

Ah, les bougres !
Ils auront même réussi à me faire rire en ce jour si sombre!

Vous dire au revoir aujourd'hui me semble tellement surréaliste...
Il faut bien, pourtant.

 

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1 janvier 2015

à deux...

 

"On transforme sa main
en la mettant dans une autre."

Paul Eluard

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Bracelets en bois tourné (par Jean-Louis),
avec incrustation en pâte polymère.

 

***

Je vous souhaite à tous
une année 2015 douce et sucrée,
où la présence de l'autre comptera,
tant dans votre quotidien
que dans vos créations...

***

Merci d'être là, pour moi :
par vos yeux posés sur ces pages,
vous permettez à ce blog de poursuivre son chemin.

Anne

23 décembre 2014

dernière lecture : Charlotte

de David Foënkinos

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5 etoiles

Présentation de l'éditeur :

Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu'elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se réfugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d'une œuvre picturale autobiographique d'une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant: "C'est toute ma vie." Portrait saisissant d'une femme exceptionnelle, évocation d'un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d'une quête. Celle d'un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.

 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Un récit entièrement en pointillé, qui m'a tout d'abord beaucoup inquiétée (facilité d'écriture ? mise en scène pour un roman certainement bien court ?) Et puis David Foënkinos, je me demandais si l'on n'entendait pas un peu trop parler de lui, là... Cette lecture valait-elle la peine ?
J'avais pas mal de préjugés avant même d'ouvrir le roman...
Pourtant, je m'y suis pleinement retrouvée... La construction littéraire (un retour à la ligne après chaque point, façon poème) a été parfaitement préméditée. Pour nous permettre de respirer entre chaque ligne. Pour imaginer, aussi. 
La dimension exacte qu'il fallait pour la poésie.
David Foënkinos vous lit lui-même les premières pages de son roman (ici). Je l'ai trouvé magistral... Rien à dire : il mérite pleinement les deux prix qu'il vient de recevoir.
Et puis maintenant, évidemment, j'adorerais aller voir une exposition sur l'oeuvre de Charlotte Salomon, quelle question !

 

Morceaux choisis :

"Est-ce ainsi que l'on devient artiste ?
En s'accoutumant à la folie des autres ?"

"Le mieux est d'éviter de nouer des relations.
Car rien ne dure.
Il faut vivre à l'abri des déceptions possibles."

"Il existe un point précis dans la trajectoire d'un artiste.
Le moment où sa propre voix commence à se faire entendre."

"Elle n'en fait qu'à sa tête,
c'est-à-dire qu'à son coeur."

"Il a des théories sur le rangement des livres.
Notamment celle du bon voisinage.
Le livre que l'on cherche n'est pas forcément celui que l'on doit lire.  
Il faut regarder celui d'à côté."

"On peut tout quitter
sauf ses obsessions."

"On ne peut pas dire qu'Alfred Wolfsohn soit beau ou laid.
Certains physiques ressemblent à une question sans réponse.
On sait juste qu'on ne peut pas détourner le regard.
Quand il est là, on ne voit que lui."

"Voilà.
Ce que je voulais te dire.
Nous sommes un très beau début."

"Créer une oeuvre,
c'est créer un monde."

"Merci pour tes dessins.
Ils sont naïfs, approximatifs, inaboutis.
Mais je les aime pour la puissance de leur promesse.
Je les aime car j'ai entendu ta voix en les regardant."

"Les nazis ont décidé de mater aussi les pinceaux (...)
Il s'agit de montrer ce qu'il est interdit d'aimer.
Il faut éduquer l'oeil, façonner l'armée du goût."

"La connivence immédiate avec quelqu'un. 
La sensation étrange d'être déjà venu dans un lieu. 
J'avais tout cela avec l'oeuvre de Charlotte. 
Je connaissais ce que je découvrais".

"Soumise à la puissance de son regard. 
Elle peint pour lui, pour obtenir son approbation. elle se sent idiote. 
Plusieurs fois déjà, alle l'a revu. 
Il s'est contenté d'un sourire rapide. 
Sans prendre le temps de s'intéresser de nouveau à elle. 
Son intérêt n'aura-t-il duré qu'un jour ? 
Il y a peut-être une cohérence à tout cela."

"Elles se promenèrent le long de la mer. 
Le bruit des vagues permet de ne pas parler. 
Il vaut mieux se taire, de toute façon."

"Une révélation est la compréhension de ce que l'on sait déjà.
C'est le chemin qu'emprunte chaque artiste.
Ce tunnel imprécis d'heures ou d'années.
Qui mène au moment où l'on peut enfin dire : c'est maintenant."

21 décembre 2014

tellement de choses encore à faire naître...

"Les choses qui n'existent pas
sont beaucoup plus nombreuses que celles qui parviennent à exister.
Ce qui n'existera pas est infini.
Les graines qui n'ont trouvé ni leur terre ni leur eau
et qui ne sont pas transformées en plantes,
les êtres qui ne sont pas nés,
les personnages qui n'ont pas été écrits. (...)
On écrit des romans dans cette intention :
pour réparer dans le monde l'absence perpétuelle de ce qui n'a jamais existé."
"    

Tomás Eloy Martínez
dans "Purgatoire"

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Saladier en bois tourné,
avec incrustation d'un motif en pâte polymère.

 

 

 

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