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Le bruit des vagues

13 février 2018

dernière lecture : La part manquante

de Christian Bobin

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Présentation de l'éditeur :
"C'est par incapacité de vivre que l'on écrit. C'est par nostalgie d'un Dieu que l'on aime. Un livre, c'est un échec. Un amour, c'est une fuite. Nous ne pouvons entreprendre que de biais, nous ne pouvons vivre que de profil. Nous ne sommes jamais où nous croyons être. Notre désir est voué à l'errance. Notre volonté est sans poids. Parfois quand même, on approche quelque chose. Parfois quand même on reçoit des nouvelles de l'éternel. Le battement des lumières sur un visage. La tombée de la foudre dans une encre."
 
Mon sentiment au sujet de ce livre :
Lorsque j'ouvre un roman de Christian Bobin, j'ai peur.
De son poids dans mon sac,
de son poids sur mon coeur.
Des mots essentiels
à mon existence
Une évidence
Que la vie
Est là
et tient dans ces toutes petites pages
précieuses et fragiles
mais qui pèsent pourtant une tonne dans ma vie.
Des racines et des ailes : Christian Bobin nous rappelle que nous sommes pouvus d'ailes,
mais aussi cloués au sol...
 
Morceaux choisis :
"Seulement voilà, on a trouvé autre chose, on a trouvé les livres, avec les livres on ne choisit plus, on reçoit tout. La lecture c'est la vie sans contraire, c'est la vie épargnée."
"Il en va de la lecture comme d'un amour ou du beau temps : personne ni vous n'y pouvez rien. On lit avec ce que l'on est. On lit ce que l'on est".
"Je vous aime". Sujet, verbe, complément. Ce qu'on apprend dans les livres, c'est la grammaire du silence, la leçon de lumière. Il faut du temps pour apprendre. Il faut tellement de temps pour s'atteindre.
"Et il y a des livres que l'on ne sait pas dire".
"L'abondance des choses empêche de voir. La rumeur des pensées empêche d'entendre".
"Ce à quoi l'on donne de la valeur vous en donne en retour. Ce n'est qu'à vous, donc c'est vous."
"L'esprit est une partie du corps, un fragment plus subtil de la chair -comme on dit d'un vin qu'il est subtil, d'une absence qu'elle est longue".
"(...) Vous y avez trouvé votre formule du bonheur informulable. Elle tient en un mot, et ce mot se tient sur un souffle, au bord des lèvres : rien. Un rien vous enchante. Si un rien vous enchante, c'est aussi parce qu'un rien peut vous anéantir. La même lumière peut, selon les heures et la direction du songe, vous exalter ou vous ruiner. Sans nuances dans un cas comme dans l'autre. Il y a un creux sous votre nom. Il y a un trou dans le ciel. On a inventé le travail pour n'y plus songer".
"Dans la vie ordinaire, on peut toujours parler car on peut toujours mentir. Dans la vie éternelle -qui ne se distingue de la vie ordinaire que par l'éclat d'un regard- on ne peut pas aller contre son cœur, mentir. Alors on se tait".
"C'est quoi, réussir sa vie, sinon cela, cet entêtement d'une enfance, cette fidélité simple : ne jamais aller plus loin que ce qui vous enchante à ce jour, à cette heure".
"Derrière nous se tient un ange. Il est né avec notre naissance. Il grandit et s'épuise avec nous".
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12 février 2018

Pour faire le portrait d’un oiseau

2018-001-PlaquePolymèreLeBruitDesVagues

Peindre d’abord une cage 
avec une porte ouverte
peindre ensuite quelque chose de joli
quelque chose de simple
quelque chose de beau
quelque chose d’utile 
pour l’oiseau
placer ensuite la toile contre un arbre
dans un jardin
dans un bois
ou dans une forêt
se cacher derrière l’arbre sans rien dire 
sans bouger…
Parfois l’oiseau arrive vite
mais il peut aussi bien mettre de longues années 
avant de se décider
Ne pas se décourager
attendre
attendre s’il le faut pendant des années
la vitesse ou la lenteur de l’arrivée 
de l’oiseau n’ayant aucun rapport 
avec la réussite du tableau
Quand l’oiseau arrive
S’il arrive
observer le plus profond silence
attendre que l’oiseau entre dans la cage
et quand il est entré
fermer doucement la porte avec le pinceau 
puis 
effacer un à un tous les barreaux
en ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l’oiseau
Faire ensuite le portrait de l’arbre
en choisissant la plus belle de ses branches
pour l’oiseau
peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
la poussière du soleil
et le bruit des bêtes de l’herbe dans la chaleur de l’été
et puis attendre que l’oiseau se décide à chanter 
Si l’oiseau ne chante pas
c’est mauvais signe
signe que le tableau est mauvais
mais s’il chante c’est bon signe
signe que vous pouvez signer
alors vous arrachez tout doucement 
une des plumes de l’oiseau
et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.

Jacques Prévert, Paroles, 1945

 

 

11 février 2018

nouvelle année, nouveaux horizons ?

"L'horizon est dans les yeux
et non dans la réalité"

une citation de Angel Ganivet

tryptique pour blog

Dessin au feutre
(dimensions de chacun des trois dessins : 

10 février 2018

ce que l'on fait

"(...) œuvrer sauve de tout.
Se concentrer totalement.
Evacuer de sa tête de son coeur tout ce qui gêne.
Etre entièrement à ce qu'on fait.
Et c'est tout.
La belle expression.?
Oui, c'est vraiment "tout".
Alors quelque chose s'ouvre".

une citation de Jeanne Benameur dans "Profanes"

 

 

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Collier en pâte polymère
cabochon serti (brodé) en perles de rocailles

2 décembre 2017

dans tous les sens

"La mer est sans routes,
la mer est sans explications." 
(une citation d'Alessandro Baricco)

 

***

D'autres directions, parfois,
qui aèrent la tête,
donnent de nouvelles idées,
des envies de renouveau,
avec toujours ce doux bruit des vagues en arrière-plan...

Ici, 
on peut dire que ça part même un peu dans tous les sens...

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Voiles :
dessin aux feutres "en un seul trait",
(création dessin et essai de technique, à partir d'une photo
dimensions : 53X19.5cm)

 

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10 octobre 2017

chez moi...

"Partout où s'étend le ciel, on est chez soi.
En tout lieu de cette terre on est chez soi,
lorsqu'on porte tout en soi."

Etty Hillesum

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Photo juillet 2017
(Porspoder, dans le Finistère)

5 octobre 2017

ne pas se confondre

"Exister,
ce n'est pas se confondre avec le milieu environnant
,

c'est être hétérogène,
c'est à dire différent.

Chaque couleur n'est elle-même
que par le contraste avec la couleur qui lui fait face.
Elle n'a de valeur que dans l'opposition."

(une citation d'Albert Jacquart)

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Plaque décorée en pâte polymère,
création à venir

1 octobre 2017

dernière lecture : La tristesse des éléphants

de Jody Picoult

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Présentation de l'éditeur :
La mère de Jenna, Alice, a disparu lorsque dcelle-ci n'avait que trois ans. Aujourd'hui, elle en a treize et est bien décidée à retrouver sa trace. Elle n'a qu'une certitude : jamais sa mère ne l'aurait abandonnée. Jenna se met à relire le journal de bord d'Alice, une scientifique qui étudiait le deuil chez les éléphants. Pour progresser dans sa quête, elle s'adjoint les services de Serenity Jones, une voyante qui prétend être en lien avec l'au-delà, et de Virgil Stanhope, l'inspecteur qui avait suivi l'enquête à l'époque.
Émouvant et haletant, le dernier roman de Jodi Picoult nous fait croire à l'impossible.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Je viens de dévorer ce roman. Avec un rebondissement vers la fin qui m'a, je l'avoue, sidérée et le récit, sur la longueur, m'a beaucoup séduite (même si, certains le disent, je suis un peu "bon public" comme lectrice).
Et puis j'ai regardé les commentaires des uns et des autres sur cette incroyable histoire... Evidemment, chacun peut avoir un avis différent, d'ailleurs, c'est flagrant : chacun A un avis différent. Heureusement, sinon notre monde serait bien triste...
Pourtant, cela m'a fait réfléchir à ce mot là : critiquer.
Critiquer est-il nécessairement souligner les côtés négatifs des créations artistiques, démontrer qu'ici il y a eu une faille, et que là l'artiste aurait aussi bien fait de rester couché.
C'est vraiment ce qui m'a frappée, et j'ai pensé : "voilà, c'est exactement ça que j'ai envie de dire sur ma dernière lecture" quand j'ai écouté une émission de Laurent Ruquier à laquelle était conviée la chanteuse Camille (qui pour moi est une VRAIE artiste). Elle était venue présenter son dernier album : "Ouï". L'un des critiques m'a, oui, je crois que je peux le dire, choquée, en s'acharnant sur le sens et la forme des textes, qu'il jugeait indignes d'une ex-élève d'Hypocagne.
Pardon, Môssieu Moix : des textes qui touchent les lecteurs lambda doivent-ils être rédigés pour que seuls les (ex)élèves de Kagne, Hypocagne, Sciences Po, et j'en passe (d'ailleurs, quelle proportion de la population francophone cela représente-t-il, je serais bien curieuse de le savoir)... en saisissent le sens subtil ?
Perso (qui sais lire et écrire ...et accessoirement comprendre aussi, je crois...), je sais exactement ce qui me touche.
Un sens dans le texte
Une émotion
Une reliance ou/et une nouvelle connaissance au monde qui m'entoure.
Je sais que certains artistes un peu fêlés, qui utilisent la plupart du temps des mots simples, ont ce don là de me toucher.
Je n'ai pas besoin d'entendre pour cela des formulations intellectuelles et artificielles. J'ai juste besoin d'entendre des mots qui résonnent.
Bref...
Je voulais juste vous dire que ce roman est sacrément bien pensé, écrit, documenté (même si, même si, même si)... Si vous voulez vous laisser surprendre, séduire, et même cultiver (voui-voui), osez...
Ouvrir ce livre que le commun des "mortels" ne peut qu'encenser.
Sauf s'il a perdu son âme d'enfant
Sauf s'il a perdu le chemin des rêves et de la fiction. (fiction = Construction imaginaire consciente ou inconsciente se constituant en vue de masquer ou d'enjoliver le réel)

Morceaux choisis :
"Les grands-mères, au Botswana, disent à leurs petits-enfants, si tu veux aller vite, marche seul, mais si tu veux aller loin, marchons ensemble".
"L'écran noir de la télévision me nargue.Je ne veux pas la brancher.Je ne veux pas m'entendre annoncer quelque nouvelle horreur survenue dans ce monde où la tragédie ne connaît pas de limites."

6 juillet 2017

traces de vie

“Le Beau peut durer toujours : 
il est sa propre trace. 
On parle de lui et de ceux qui l’ont servi.”

Amélie Nothomb, dans Péplum

***

Ce sont là
les "toutes petites choses"
qui ont le don de m'émouvoir...

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Photo ce matin, 
devant la maison

 

***

 

 

3 juillet 2017

dernière lecture : un appartement à Paris

de Guillaume Musso

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3,5 étoiles

 

 

 

Présentation de l'éditeur :
Le nouveau thriller de Guillaume Musso !
« L’art est un mensonge qui dit la vérité… »
Paris, un atelier d’artiste caché au fond d’une allée verdoyante.
Madeline l’a loué pour s’y reposer et s’isoler.
À la suite d’une méprise, cette jeune flic londonienne y voit débarquer Gaspard, un écrivain misanthrope venu des États-Unis pour écrire dans la solitude. Ces deux écorchés vifs sont contraints de cohabiter quelques jours.
L’atelier a appartenu au célèbre peintre Sean Lorenz et respire encore sa passion des couleurs et de la lumière. Terrassé par l’assassinat de son petit garçon, Lorenz est mort un an auparavant, laissant derrière lui trois tableaux, aujourd’hui disparus. Fascinés par son génie, intrigués par son destin funeste, Madeline et Gaspard décident d’unir leurs forces afin de retrouver ces toiles réputées extraordinaires.
Mais, pour percer le véritable secret de Sean Lorenz, ils vont devoir affronter leurs propres démons dans une enquête tragique qui les changera à jamais.
Guillaume Musso signe un thriller addictif et envoûtant porté par des personnages profondément humains. Une plongée vertigineuse dans le monde mystérieux de la création.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Je crois bien que je découvre, avec ce roman, la plume de Guillaume Musso... Il fait partie de ces auteurs que je boudais spontanément : trop populaire, un roman tous les ans, pour moi : cet auteur tient le bon filon à bon compte... Il est dans la production, et je n'aime pas ça.
Pourtant, je dois avouer qu'avec ce roman-ci, je me suis totalement laissée séduire. Peut-être parce qu'il est y surtout question du monde artistique ?
C'était à la fois reposant et trépidant. Comment expliquer... l'auteur connaît toutes les bonnes combines, il écrit bien, il ficelle son intrigue, et nous embarque dans un enchaînement de moments tous liés entre eux et passionnants. Avec des personnages atypiques et attachants.
Curieuse comme je suis, je suis allée avant la fin de ma lecture regarder sur internet si Sean Lorenz, un des personnages-clés du roman, est un artiste qui existe vraiment... et je n'arrivais pas à savoir si oui ou non...
Cela brouille encore mes pistes, j'aimerais tellement contempler ses oeuvres...
L'auteur dévoile ce petit secret à la toute fin du roman, j'aurais peut-être préféré rester dans le doute, parce que quand la fiction et le réel ne font qu'un, on appelle ça un vrai tour de passe-passe, non ? Et ça me plaît d'autant plus : je n'ai plus qu'à imaginer...

Morceaux choisis
"L'éphémère, c'est l'essence même de l'art urbain. C'est aussi ce qui fait sa beauté".
"Le temps est le plus grand exterminateur de l'histoire".
"Le bonheur, c'est agréable à vivre, mais ce n'est pas très bon pour la création. Tu connais des artistes épanouis, toi ?".
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