La vie
> La vie est un conte de fée
qui perd ses pouvoirs magiques
lorsque nous grandissons.
[une citation de Robert Lalonde, dans le diable en personne]
Bon...
Ben nous on a choisi d'y croire encore un peu...
Petites poses pour savoir à qui sied le mieux ce trône rustique... mais confortable !
(Jardin botanique de Samoens, en Haute Savoie)
Le bruit des vagues
Une sacrée équipe
de fimoteuses !
Juste histoire de se connaître,
de tester quelques techniques de fimo aux noms abracadabrantesques
(hidden maggic façon mokumé, si si...)
et de déguster quelques gâteaux...
Merci, les filles, pour cet après-midi sympathique et formateur en votre compagnie...
(un clic sur leur photo pour aller sur leur blog)
Tewee a réalisé un magnifique et humoristique compte-rendu de cette rencontre...
Denière lecture
La mort du roi Tsongor
Laurent Gaudé
Résumé :
La
mort du roi Tsongor raconte le drame d’un royaume qui se déchire au
coeur de l’Afrique ancestrale. Il s’agit d’une superbe fresque qui
tient à la fois de la tragédie antique et du récit épique décrivant les
douleurs d’une fratrie royale séparée par le destin.
Mon sentiment
Quel magnifique roman. Envôutant,
violent, passionné, incroyable et beau. Il s'agit d'un récit épique et initiatique, où les hommes se déchirent jusqu'à l'absurde, et souffrent de leur choix.
Je vous propose de lire la
superbe analyse du site afrik.com :
Il y a des livres qu’on ouvre
sans savoir ce qu’on y trouvera. Et qu’on referme en sachant qu’on ne
les oubliera pas. La Mort du roi Tsongor, de Laurent Gaudé est
indéniablement de ceux-là car il parle de sentiments intemporels et
évoque des souffrances humaines. A la veille de marier sa fille Samilia
avec Kouame, prince des terres de sel, le vieux roi Tsongor qui règne,
depuis Massaba, sur un empire immense, se retrouve face à un dilemme :
un deuxième prétendant, Sango Kerim, vient réclamer sa fille.
Refusant
de choisir pour n’offenser ni le prince ni l’ami d’enfance revenu de
son errance pour épouser Samilia, le roi décide de mourir. Et espère
par cet acte éviter une guerre qu’il sent proche. "Je sens le souffle
violent de la guerre dans mon dos. Elle est là, oui. Je la sens qui
fond sur moi et je ne sais pas trouver le moyen de la chasser."
Destins tragiques
Mais
sa mort ne résout rien et la guerre éclate. Massaba, bientôt ville
exsangue, est livrée à la haine des deux camps qui s’affrontent. Et
entraînent derrière eux toute la famille du vieux roi défunt. Sako et
Danga, les jumeaux, choisissent chacun un camp opposé, Liboko, le
cadet, périt. Samilia rejoint Sango Kerim, au nom du serment que,
petite, elle lui a fait de l’épouser et éconduit Kouame le coeur
meurtri. "Elle disparut en se jurant de l’oublier. Mais elle sentait
déjà que plus elle s’en éloignerait, plus il l’obséderait." Et la
guerre se prolonge. Sans fin et dans l’horreur. De plus en plus absurde.
La
Mort du roi Tsongor a quelque chose des grandes tragédies grecques. Nul
personnage ne peut échapper à son destin. Et le sait. " C’est la vie
qui s’est jouée de nous ", avoue Tsongor, conscient qu’il doit se
donner la mort pour tenter de sauver Massaba. Quant à Samilia, telle
Phèdre, elle se sait vouée au malheur : "Oui. Je suis aux deux. C’est
mon châtiment. Il n’y a pas de bonheur pour moi. Je suis aux deux. Dans
la fièvre et le déchirement. C’est cela. Je ne suis rien que cela. Une
femme de guerre. Malgré moi. Qui ne fait naître que la haine et le
combat".
Langue envoûtante
La langue de Laurent Gaudé est superbe, poétique, envoûtante. L’auteur réussit à nous attacher à ses personnages par la force des sentiments contradictoires qu’il leur prête et par la terrible vérité qui en résulte. Il a un don : celui de réveiller les émotions du lecteur en peu de mots. Les dialogues entre le roi mort, qui assiste, impuissant, au siège de sa ville en flammes et son fidèle garde et ami Katabolonga, sont des trésors littéraires.
La Mort du roi Tsongor est un récit épique mais aussi initiatique. Tous les personnages finiront par faire l’apprentissage du deuil, de la défaite et de la honte, chacun à leur manière. Même Souba, le plus jeune fils de Tsongor, chargé par son père, juste avant de mourir, d’aller courir le monde et de construire, à sa gloire, sept tombeaux somptueux et secrets "comme les sept visages de Tsongor".
Citation :
« C’était un jour magnifique de lumière et de calme. »
Grandiose
Celui...
Dernière lecture
La petite fille devant la porte
Mariana Kozyrieva
Résumé :
Si la vie est absurde, il est des époques et des circonstances qui donnent un relief crucial à cette absurdité. Le stalinisme et la guerre de 1940 en URSS en font partie.
Dans La petite fille devant la porte, Mariana Kozyrieva (née en 1928) en témoigne à travers les yeux innocents et perçants de la petite Victoria, écolière déroutée (dans tous les sens du terme) par les événements, la cruauté, les disparitions, la mort, la terreur. En trois parties et de multiples scènes juxtaposées, se manifeste la perplexité de l’enfance devant le monde incompréhensible des adultes, où elle sent bien pourtant que ce sont des drames qui se jouent, malgré les bonheurs fugitifs.
Peu à peu elle comprend, s’y insérant progressivement, comment fonctionne ce monde, et combien la poésie, les livres en général sont un palliatif – sinon un remède – au vide de la vie ou au trop-plein du malheur. Mettre des mots sur les événements et les sentiments, voilà le véritable réel. Cette chronique d’enfance, bien traduite et clairement présentée, en est une belle preuve.
Commentaires
Voilà un texte étrange et poétique d'une enfance stalinienne…mais aussi une lecture difficile à mener à son terme tant elle est noire et souvent absude...
Une enfant ne cesse de traverser des épreuves, et chaque fois qu’un être lui ouvre sa porte, il disparaît. Sans le savoir, elle est témoin de grands événements : la terreur stalinienne, la guerre. De porte en porte, de perte en perte, son destin la mène de Moscou jusqu’en Ouzbékistan. Lorsque rien ne va plus, Victoria se met à réciter de la poésie. Les vers ont une force magique quand, perçant la monotonie et la misère des jours, ils font apparaître des êtres proches que l’on croyait disparus.
Mariana Kozyrieva (1928-2004), est la fille d’une poétesse proche d’Anna Akhmatova, publiera des récits pour enfants, des pièces de théâtre et des poèmes qu’elle écrira en cachette. La Petite Fille devant la porte est paru en Russie au début des années 1990.