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Le bruit des vagues
6 juin 2015

dernière lecture : Les fidélités

de Diane Brasseur

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1 etoile

Présentation de l'éditeur :
Quelques heures avant de partir fêter Noël en famille, le narrateur s’isole dans une pièce de sa maison et s’oblige à ne pas en sortir avant d’avoir repris sa vie en main. Depuis quelques mois, ce père de famille de 54 ans partage sa vie entre sa femme et sa fille à Marseille et sa maîtresse à Paris. Cette double vie ne lui ressemble pas. Il doit choisir. Doit-il quitter sa femme et refaire sa vie avec la jeune Alix comme tant d’hommes de son âge le font? Ou doit-il mettre un terme à cette relation pour préserver sa femme et sa fille, cette vie de famille qu’il aime tant? Enfermé dans cette pièce, il fait défiler les derniers mois: sa rencontre avec Alix, le sentiment d’une jeunesse retrouvée, ses premiers mensonges, sa culpabilité grandissante – l’installation dans une relation adultère. Beaucoup d’hommes se satisfont d’une double vie, mais pas lui: il aime sa femme, il aime Alix, mais pas l’infidélité.

Mon sentiment au sujet de ce roman :

J'avais lu des commentaires enthousiastes de ce récit, dont je m'étais fait une idée magnifiée. 
Franchement, se retrouver dans la tête de cet homme qui, sous prétexte d'être fidèle à l'une comme à l'autre (ou infidèle à l'une comme à l'autre), ne prend aucune décision pour trancher, et n'en prendra sans doute pas.
Cela s'appelle de la passivité. C'est une manière d'agir et de vivre me déplaît dans la vraie vie, je ne vois donc pas quel attrait pourrait avoir cet homme, même dans un roman, qui, à mon avis, n'apporte rien.

Morceaux choisis :
"Il y avait déjà la perspective de Noël. Les fêtes sont des caps comme les dizaines pour les anniversaires".
"J'espère que cette scène n'aura pas lieu, et c'est peut-être pour cela que je la joue, parce que rien ne se passe jamais comme on l'avait prévu, ou alors plus tard, bien plus tard".
"Je ne veux pas la faire souffrir. Certains jours, j'ai un poids sur le thorax, mais je ne fais pas d'insomnie. Au contraire, mon sommeil est profond, proche du KO."
"Quand je suis heureux je n'ose plus bouger. Je me fais penser au chien de ma grand-mère qui se transformait en statue quand le chat le léchait."
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1 juin 2015

dernière lecture : Vingt-quatre heures de la vie d'une femme

de Stephan Zweig

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3 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Scandale dans une pension de famille "comme il faut", sur la Côte d'Azur du début du siècle : Mme Henriette, la femme d'un de ses clients, s'est enfuie avec un jeune homme qui pourtant n'avait passé là qu'une journée...
Seul le narrateur tente de comprendre cette "créature sans moralité", avec l'aide inattendue d'une vieille dame anglaise très distinguée, qui lui expliquera quels feux mal éteints cette aventure a ranimé chez la fugitive.
Ce récit d'une passion foudroyante, bref et aigu comme les affectionnait l'auteur d'"Amok" et du "Joueur d'échecs", est une de ses plus incontestables réussites.

 
Mon sentiment au sujet de ce roman :
Sur cette lecture, j'ai fait une erreur : je l'ai commencée, en même temps que j'ai visionné le film qui en a été tiré, avec Agnès Jaoui (que j'adore) dans un des premiers rôles. Ce film est superbe. Avec une seconde histoire qui vient porter la première (celle du roman, très bien restituée), et qui tient parfaitement bien la route. Alors deux histoires pour le prix d'une, évidemment, la concurrence est rude !
Bon... mea culpa : j'aurais tout de même pu avoir la patience de finir ma lecture avant d'engager le visionnage du film, parce que ce roman est franchement plutôt passionnant, si l'on se projette au début du XXe siècle, avec cette délicatesse venue d'une autre époque, et surtout une écriture qui sait à merveille entrer dans l'intimité des sentiments et décrire l'irrépressible folie d'une passion amoureuse.
Désuet, certainement, mais aussi intense et torride !
Alors je vous laisse face à votre prochain dilemme : lire ou visionner le film ? Parce que oui, je vais être très vilaine : vous permettre de cliquer, là, en bas de l'article !  
;)
 
Morceaux choisis :
"La vérité à demi ne vaut rien, il la faut toujours entière."
"Il n'y a que la première parole qui coûte"
"Quelle importance si on a eu un moment de folie, un seul !" Mais on ne peut pas se débarrasser de ce que nous appelons, d'une expression très incertaine, la conscience".
 
5 avril 2015

dernière lecture : Réparer les vivants

de Maylis de Kerangal

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5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
"Le coeur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d'autres provinces, ils filaient vers d'autres corps". "Réparer les vivants" est le roman d'une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d'accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le coeur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l'amour.

 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Une mort / une (re)naissance.
Avec entre les deux des tonnes d'émotions, de rebondissements, d'espoir, d'individus entiers et bouleversants, de personnages attachants et furieusement vivants. Oui... C'est exactement cela que l'on nomme la vie. Ce livre commence par la mort d'un presqu'enfant, et est pourtant un véritable condensé de vie. Brutal et doux. Terrifiant et réconfortant. Très éprouvant.
On ne sort certainement pas indemne de cette lecture, mais agrandi intérieurement. Le coeur tient désormais plus de place, les pensées et les émotions bouillonnent. L'unité de l'humain se retrouve intégralement dans cette lecture.

 

Morceaux choisis :
"Ce qui la tourmente, c'est l'idée de ce nouveau coeur, et que quelqu'un soit mort aujourd'hui pour que tout cela ait lieu, et qu'il puisse l'envahir et la transformer, la convertir - histoires de greffes, de boutures, faune et flore."
28 mars 2015

dernière lecture : La faim du tigre

de René Barjavel

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5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
L'homme se trouve devant deux destins possibles : périr dans son berceau, de sa propre main, de son propre génie, de sa propre stupidité, ou s'élancer, pour l'éternité du temps, vers l'infini de l'espace, et y répandre la vie délivrée de la nécessité de l'assassinat. Le choix est pour demain. Il est peut-être déjà fait.

 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Je ne sais pas si cela n'a rien à voir ou justement tout à voir... J'écoutais (pour changer...) l'émission de Marie-Pierre Planchon, sur France Inter, qui avait ce jour-là invité Guillaume Néry (http://www.franceinter.fr/emission-partir-avec-guillaume-nery-un-mammifere-marin) (la suite : http://www.franceinter.fr/emission-partir-avec-guillaume-nery-un-homme-nouveau). Pour ceux qui ne le connaissent pas, il s'agit d'un champion français d'apnée, discipline qui le mène, la plupart du temps, aux frontières des limites humaines. Il est assez incroyable, de zénitude et de passion. Une des questions de Marie-Pierre l'a amené à parler de ce roman, "La faim du tigre", qui l'a profondément inspiré.

Moi qui suis depuis toujours fan de Barjavel, je me suis rapidement procuré ce roman, pour comprendre un peu ce qu'il avait de si spécial pour tant inspirer un homme tel que Guillaume Néry...
Alors, ça n'est pas bien compliqué : j'ai trouvé dans ces pages un de mes livres de chevet (qui n'est pas un roman mais plutôt un essai philosophique, très accessible). Je l'ai lu, cette fois volontairement, en prenant tout mon temps. Parce que chaque passage porte à réflexion et révolutionne les tripes (les émotions ?). Et la pensée.
Bon, pour les citations, comme quasiment chaque fois maintenant, j'ai abusé. Mais en les relisant, je ne vois pas laquelle supprimer. Choisissez-en une, au hasard ? Et laissez vous emporter...

 

Morceaux choisis :
"Jamais je ne m'habituerai au printemps. Année après année, il me surprend et m'émerveille. L'âge n'y peut rien, ni l'accumulation des doutes et des amertumes. Dès que le marronnier allume ses cierges et met ses oiseaux à chanter, mon coeur gonfle à l'image des bourgeons. Et me voilà de nouveau sûr que tout est juste et bien, que seule notre maladresse a provoqué l'hiver et que cette fois-ci nous ne laisserons pas fuir l'avril et le mai."

"L'homme est comme logé en lui-même à la façon d'un passager incompétent. Il ignore tout de la conduite d'un organisme qui ne dépend pas de lui, et qu'il est tout juste capable de détraquer par son comportement".
"Mais si c'est Dieu qui l'a voulu ? Dieu ? Il faut se méfier des noms et des mots".
"L'homme n'est pas le seul à aimer le caviar. Lorsqu'une femelle de poisson saisie par le printemps pond les millions d'oeufs qui lui gonflent le ventre, elle traîne souvent derrière elle un groupe d'amateurs qui les avalent à mesure de leur sortie. Nous en faisons bien autant avec la poule. Cela nous paraît dans l'ordre, et pas le moins du monde inquiétant, car nous ne sommes ni poisson ni poule, et ne pondons pas nos oeufs."
"Je sais que le monde est un vide parcouru par un réseau de puissances en mouvement, que la matière inerte grouille et qu'il n'y a aucune différence essentielle entre une poignée de terre et la joue d'un enfant. Mais ce monde-là, je ne peux pas le connaître dans sa vérité, car cette vérité ne tombe pas sous mes sens, et ma raison, qui ne peut qu'en constater l'existence, est impuissante à se la représenter".
"Peut-être le chêne immobile pendant des siècles est-il au centre d'un univers insoupçonnable à l'esprit de l'homme mobile et bref. La journée est pour lui comme une inspiration, la nuit une expiration, le printemps et l'été sa journée, l'automne sa fatigue et l'hiver son repos nocturne. Il vit à une autre échelle du temps, de l'espace où il est figé, de la conscience, et de la connaissance."
"Nous ne connaîtrons jamais l'odeur d'une galaxie. Nous ne pourrons jamais écouter un atome. Nos sens sont non seulement limités dans leur nombre, mais aussi dans la dimension de leurs possibilités."
"Je n'y parviendrai peut-être jamais, mais jusqu'à mon dernier souffle, je chercherai à comprendre. Comprendre où je suis et ce que je suis et ce que j'y fais, et à quoi ça rime. Ce corps qui s'est construit sans moi, et qui vit sans mon intervention, cet esprit qu'il renferme dans un scaphandre qu'ont-ils à faire ensemble, vers quelle vase ou quel trésor s'enfoncent-ils dans l'océan de la matière ? Cette chair souffrante et jouissante qui me commande, et qui est faite de vide et qui saigne, qui a reçu du fond des âges une vie qui la laissera tomber et pourrir, cet esprit qui aura à peine le temps de naître avant de s'évanouir, je veux comprendre, comprendre, comprendre, pourquoi ils sont associés, si mal assortis, et s'ils ont un rôle à jouer, une place à tenir, exactement, quelque part entre la salade et la galaxie".
"Le hasard ne conçoit pas, n'ajuste pas, n'organise pas. Le hasard ne fait que de la bouillie."
"On ne quitte pas une maison qu'on trouve sale. On la nettoie."
"Quelque application qu'on y mette, il est difficile de croire que le monde n'est qu'un tas confus, un ramassis de matière assemblé fortuitement et battu comme blanc d'oeuf par le fouet des énergies du hasard. De l'infiniment grand à l'infiniment petit, l'examen des ensembles et des détails nous montre au contraire que tout est en ordre. Non seulement en ordre, mais organisé."
"Nous sommes entourés de miracles auxquels nous sommes habitués. Nous vivons par miracles, tout le vivant est miraculeux dans ses moindres détails, mais nous sommes si accoutumés au merveilleux quotidien qu'il a perdu tout pouvoir de nous émerveiller".
"Nul ne sait plus ce que signifie le nom de Dieu. L'adorer ou le haïr est pareillement infantile. On ne hait pas, on n'adore pas un je-ne-sais-quoi. Ce que je sais, c'est que notre univers, considéré dans ce que nous pouvons connaître ou deviner de son ensemble ou de ses plus infimes détails, ne peut être confondu avec un produit informe et inorganisé du hasard, fût-il éternel".
"Dieu n'est que l'image de Quelque Chose, Principe, Force, Idée, Esprit, Volonté, que nous ne pouvons concevoir ni nommer".
"Si Dieu avait eu besoin d'être adoré, il n'eût créé que des chiens. Le chien est bien plus apte que l'homme à l'amour. Un chien affamé, battu, jeté à l'eau par son maître, s'il en réchappe, reviendra gémir d'amour à ses pieds. Voilà bien le fidèle tel que le rêvent les Eglises".
"Toutes les religions du monde nous racontent, à des détails près, la même histoire, comme si l'humanité tout entière avait bénéficié, à un moment de son existence, de la même connaissance et des mêmes certitudes".
"Les racines de l'arbre mangent la terre et la matière inerte devient matière vivante, fleurs, sève, parfums".
"La bête mange la plante, mange la graine et la feuille de l'arbre, et la matière devient aile, sang, oeil. L'homme mange la plante et la chair de la bête, et la matière devient pensée. Quelle est la suite. Qui ? Qui se nourrit de l'homme ? Que deviennent nos joies, nos amours digérées ?"
"Il sait, il croit savoir, que cela qui est lui, cela qui jouit et qui souffre, cela au moins existe depuis son commencement jusqu'à sa fin. Alors il se met à croire en lui-même. Cela ne mène pas loin : jusqu'à sa mort."
"L'impasse peut devenir le début d'une voie".
"Un atome contient, autant qu'une galaxie, l'infini et ses lois. Dieu st entier dans chaque portion de sa création. IL est entier dans chaque créature. Attention ! Il est dans toi, tout entier ! Il est dans moi ! (...) Nous voilà bien avancés... Tu le sens, toi ? Zéro..."
"Je me dis que si, moi qui ne suis rien, j'ai pu faire au hasard de mes lectures ces rapprochements entre les textes anciens et la science nouvelle, que ne serait-on en droit d'attendre d'une assemblée d'hommes de bonne volonté ayant des connaissances et les confrontant dans le désir de tirer, de ces rapprochements, quelques lumières ?"
"C'est l'oeil qui fait la lumière".
***
"1er janvier 1966. Je vais terminer ce livre aujourd'hui, malgré tous les efforts de mes deux petites filles qui grattent à ma porte, m'appellent, courent dans le couloir après la queue du chien, pleurent, rient, vivent et ne se doutent de rien.
J'ai deux petits-fils aussi, au bord de la mer.
Quatre bourgeons qui portent déjà dans leurs cellules innocentes les ordres de la lignée, de l'espèce et de la vie. Et d'ici que ce livre paraisse, peut-être y en aura-t-il un ou deux autres en chemin.
La vie, l'amour, l'espèce ne sont pas chiches.
L'année finit l'année commence, la vieille la jeune terre tourne, tourne sur elle-même, tourne autour du soleil dans le grand espace vide, tourne comme le dernier valseur qui ne veut pas que le bal finisse."
14 mars 2015

dernière lecture : Clair de femme

de Romain Gary

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3 etoiles

 

Présentation de l'éditeur : 

Deux naufragés de l'existence se rencontrent par hasard et tentent l'impossible : s'unir "le temps d'une révolte, d'une brève lutte, d'un refus du malheur", faire coïncider deux fragments de vie pour continuer de faire semblant de vivre. Tout en restant lucides quant à l'audace, à l'insolence même, de l'entreprise. 
En quête d'oubli, Lydia et Michel font ce qu'ils peuvent pour surmonter la douleur d'une perte, imminente pour l'un, récente pour l'autre. Par un doux mouvement d'escarpolette, Romain Gary nous les montre tantôt proches, tantôt à mille lieues l'un de l'autre
Et pour accompagner cette danse, pleine de tristesse mais qui ne peut s'empêcher malgré tout d'espérer un peu, le temps du récit se fait l'esclave du souvenir capricieux.
>En toile de fond, certains personnages hauts en couleur, comme señor Galba et son caniche qui défient la mort en dansant le paso-doble ou Sonia, caricature à elle seule de tous les Russes blancs expatriés, viennent éclairer ce poignant va-et-vient. --Sana Tang-Léopold Wauters

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Pour moi, un roman très sombre et triste, même si le héros se débat pour rester vivant. Une ambiance assez cauchemardesque : j'ai souvent eu le sentiment d'être entrée dans la tête d'un rêveur très imaginatif (la rencontre des deux héros de l'histoire, le passage avec un caniche de cabaret, l'histoire d'un homme magnifique qui ne sait plus communiquer...)
Une quête. Perdue d'avance dans le roman. Celle de l'amour.

Et, me concernant, un sentiment de confusion et de regret.

Un film a été réalisé depuis ce roman (avec Yves Montand et Romy Schneider). Je vous propose de visionner la bande annonce, que je trouve assez représentative de l'ambiance générale de cette étrange histoire.

Morceaux choisis :
"Ce qu'on appelle l'égoïsme, c'est aussi vivre pour quelqu'un d'autre, ce qui vous donne une raison de vivre".
"Les mots sont des espèces de ballons d'air qui te permettent de flotter à la surface".
"C'est merveilleux, pouvoir aider quelqu'un quand on a soi-même besoin de secours..."
"Parfois, tuer la sensibilité, c'est une question de survie".
"Il fait noir, mais non sans sollicitude, car la clarté est toujours plus belle dans cet écrin".
"Je ne sais pas ce que cela veut dire, espérer avec lucidité. Aimer est une aventure sans carte et sans compas où seule la prudence égare."
"Vous voyez que les choses ne sont pas du tout laissées au hasard, puisque nous nous sommes rencontrés".
"Il faut toujours reculer les limites d'endurance, le record du monde, ça n'existe pas, on peut toujours faire mieux. Ne pas ménager sa peine, tout est là."
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2 mars 2015

dernière lecture : L'amour et les forêts

d'Eric Reinhardt

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2 etoiles

Présentation de l'éditeur :
À l'origine, Bénédicte Ombredanne avait voulu le rencontrer pour lui dire combien son dernier livre avait changé sa vie. Une vie sur laquelle elle fit bientôt des confidences à l'écrivain, l'entraînant dans sa détresse, lui racontant une folle journée de rébellion vécue deux ans plus tôt, en réaction au harcèlement continuel de son mari. La plus belle journée de toute son existence, mais aussi le début de sa perte. 
Récit poignant d'une émancipation féminine, "L'amour et les forêts" est un texte fascinant, où la volonté d'être libre se dresse contre l'avilissement. 
Prix du roman France Télévisons 2014

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Souvent, je suis comme ça : je vois "L'amour et les forêts" dans le titre, et je me fais tout un film... J'imagine un roman dans les arbres, je sens déjà l'odeur de la terre et le vent qui fait frémir les feuilles. Evidemment, après, je suis déstabilisée pendant un petit moment. Là, en l'occurrence, ça n'est pas du tout ça.
Pas du tout bucolique, je veux dire...
Si vous voulez voir et sentir la souffrance morale et physique, allez-y. Moi, ça m'a mis une boule au ventre, et rien que d'y repenser, j'en ai encore la nausée. Les gens détraqués, qui arrivent à pourrir la vie des autres en les harcelant moralement me sont on ne peut plus insupportables, comme l'est la maltraitance des personnes en fin de vie. J'en suis verte de rage et de douleur.
Ce roman est un concentré de tout cet univers dont j'ai absolument horreur. Du coup, j'aurai du mal à vous parler : oui de l'histoire qui tient la route, oui de l'écriture qui est belle. 
Je ne me rappelle que du chagrin et de la douleur.

Morceaux choisis : 
"(...) accepter sa propre bizarrerie pour en faire sa joie, n'est-ce pas ce qu'on devrait tous faire dans nos vies ?"
"Je préfère le profond, ce qui peut se pénétrer, ce en quoi il est envisageable de s'engloutir, de se dissimuler : l'amour et les forêts, la nuit, l'automne".
"Malheureusement, la réalité n'est pas tellement généreuse avec ceux qui réclament d'être enchantés. Il ne se passe pas grand-chose d'excitant dans nos vies".
"Il suffit peut-être de surveiller la surface de son quotidien, d'avoir suffisamment de sensibilité pour détecter l'existence d'un passage, pour identifier la nécessité de s'y faire disparaître ?"
"Elle ne ferait aucun geste plus prononcé que la démonstration de ce bonheur au fond d'elle-même comme un lac au clair de lune : des scintillements dans ses yeux sombres. Ce regard fixe comme un pacte entre nous, avant les mots que nous allons échanger."
21 février 2015

dernière lecture : En finir avec Eddy Bellegueule

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4,5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
"Je suis parti en courant, tout à coup. Juste le temps d'entendre ma mère dire Qu'est-ce qui fait le débile là? Je ne voulais pas rester à leur côté, je refusais de partager ce moment avec eux. J'étais déjà loin, je n'appartenais plus à leur monde désormais, la lettre le disait. Je suis allé dans les champs et j'ai marché une bonne partie de la nuit, la fraîcheur du Nord, les chemins de terre, l'odeur de colza, très forte à ce moment de l'année. Toute la nuit fut consacrée à l'élaboration de ma nouvelle vie loin d'ici". En vérité, l'insurrection contre mes parents, contre la pauvreté, contre ma classe sociale, son racisme, sa violence, ses habitudes, n'a été que seconde. Car avant de m'insurger contre le monde de mon enfance, c'est le monde de mon enfance qui s'est insurgé contre moi. Très vite j'ai été pour ma famille et les autres une source de honte, et même de dégoût. Je n'ai pas eu d'autre choix que de prendre la fuite. Ce livre est une tentative pour comprendre

 
Mon sentiment au sujet de ce roman :
Ce n'est pas un livre écrit pour choquer : c'est un récit qui permet à l'auteur de se délivrer en racontant.
N'empêche, il choque !
Beaucoup, du début à la presque fin : jusqu'au moment ou Eddy devient Edouard, jusqu'au moment où, enfin, il peut naître. Donc vivre et respirer. Librement.
Au secours !!! C'est le sentiment que j'ai eu tout au long de cette lecture, que j'ai faite en apnée complète. Heureusement, Edouard a eu ce courage-là : se sauver par sa propre force. En fuyant la misère intellectuelle et sociale.
Tout ceci est raconté d'une manière très impudique et très crue. En général, je dirais que "ça n'est vraiment pas ma tasse de thé". Pourtant, ici, je n'ai jamais pu décrocher. J'étais spectatrice d'un enchaînement d'événements plus sordides et tristes les uns que les autres, espérant avec l'enfant, puis le jeune garçon, la délivrance.
Et j'y croyais, moi aussi.

 

Morceaux choisis :
"Il (le père) demandait à ma mère si j'étais un garçon, C'est un mec, oui ou merde ? Il pleure tout le temps, il a peur de mourir, c'est pas un vrai mec. Pourquoi ? Je l'ai pourtant pas élevé comme une fille, je l'ai élevé comme les autres garçons, bordel de merde !"
"Les silences, au bout d'un moment, on oublie. ça n'a plus d'importance, c'est la vie."
"C'est la surprise qui m'a traversé, quand bien même ce n’était pas la première fois que l'on me disait une chose pareille. On ne s'habitue jamais a l'injure."
"Ferme ta gueule, tu commences à me pomper l'air. Moi mes gosses je veux qu'ils soient polis, et quand on est poli, on parle pas à table, on regarde la télé en silence en famille."
"Il fallait fuir. Mais d'abord, on ne pense pas spontanément à la fuite parce qu'on ignore qu'il existe un ailleurs. On ne sait pas que la fuite est une possibilité. On essaye dans un premier temps d'être comme les autres, et j'ai essayé d'être comme tout le monde."
"La cour de récréation fonctionne comme le reste du monde."
"On ne s’habitue pas tant que cela à la douleur."

Si vous voulez écouter Edouard Louis (ce que je vous encourage à faire, franchement il a un vrai message à faire passer...), c'est par ici (clic).

 

15 février 2015

dernière lecture : Sauf les fleurs

de Nicolas Clément

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5 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Marthe vit à la ferme avec ses parents et son frère Léonce. Le père est mutique et violent, mais l’amour de la mère, l’enfance de Léonce et la chaleur des bêtes font tout le bonheur de vivre.
À seize ans, elle rencontre Florent et découvre que les corps peuvent aussi être doux. Deux ans plus tard, le drame survient. Les fleurs sont piétinées, mais la catastrophe laisse intacts l’amour du petit frère et celui des mots.
Une histoire bouleversante et charnelle, une langue d’une puissance étincelante : la voix de Marthe, musicale et nue, accompagnera le lecteur pour longtemps.

Mon sentiment au sujet de ce (court) roman :
Cette phrase- là, dès la première page, m’a saisie d'émotion : "J'écris notre histoire pour oublier que nous n'existons plus". ça me préparait pour la suite...
J'avais peu de temps. Anne, me suis-je dit, aujourd'hui tu vas être raisonnable : deux-trois pages, pas plus. Mais avec ce livre-là, ça ne marche pas comme ça. Rien ne peut plus nous sortir de cette lecture. Tout d'abord, le récit est très court, ce qui nous donne bonne conscience, mais surtout il y a ce style si particulier, surprenant, et puis l'histoire, qui ne nous laisse aucun répit. On est pris, comme une proie, à la fois consentante (séduite par le talent du narrateur) et indignée (par la tournure que prennent les événements).
C'est triste et beau à la fois.
Comme une promenade, en hiver, quand tout est sombre et presque lugubre. Pourtant...
Pour moi, cette écriture se situerait presque à mi - chemin entre celle de Christian Bobin et celle de Milena Agus... Autant dire un nectar.

Morceaux choisis :
"J'écris notre histoire pour oublier que nous n'existons plus."
"Je pense à maman qui dort seule.  Je donnerais toute ma vie pour avoir une vie. "
"La bouche de Florent descend le long de mes cheveux. Je cherche sur ses lèvres des parents qui s'entendent et se comprennent. Je dois puiser dans cet amour. "
"Ce que j'aime dans un nom, c’est trouver un toit."
"Tu feras pour toi ce que je n'ai pas su faire, élever un arc et viser large."
"Chaque sourire me soutient que la vie est bonne, qu’il ne faut pas toujours chercher à comprendre mais relever les coeurs tombés."
"Aujourd’hui je n’étais pas heureuse sans savoir pourquoi. Demain, je le serai de nouveau sans savoir comment. Je rame, le bonheur est là."
"Ainsi ai-je donc aimé et traduit sans laisser de traces".
"Je voulais une mère avec des épaules pour poser mes joues brûlantes. Je voulais un père avec une voix pour m’interdire de faire des grimaces à table. Je voulais un chien avec un passé de chat pour ne pas oublier qui j’étais. [...] Je n’ai pas eu tout ce que je voulais mais je suis là, avec mes zéros, ma vie soldée du jour qui vaut bien ma vie absente d’avant. Je tombe rond ; mon compte est bon."
Et puis, une courte histoire, dans l'histoire, si bien contée...

"Virginia me confie Mes patrons sont gentils. A l'aube, j'arrive la première à la teinturerie, je vérifier les paquets que Mike dépose devant la porte. Je ne sais pas si je ferai l'affaire mais ce travail pour payer mes études me plaît. Sortir du polochon les chemises encore tièdes. Plonger mon nez dans les cols. Imaginer que des gens existent autour de moi, même tôt, même pas longtemps."

 

Ce roman a reçu un prix : le prix du métro Goncourt
L'auteur présente son roman avec beaucoup de douceur...

28 janvier 2015

dernière lecture : La mort d'un père

de Karl Ove Knausgaard

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Présentation de l'éditeur :
Première partie d'un des plus étonnants projets littéraires contemporains, la mort d'un père a connu un succès fulgurant dans les pays scandinaves - plus de 500 000 exemplaires vendus dans son seul pays d'origine, la Norvège. Traduite en 15 langues, récompensée de nombreux et prestigieux prix littéraires, cette tentative d'embrasser et de transcender par l'écriture la vie tout entière a d'ores et déjà permis à Knausgaard de se hisser parmi les grands classiques contemporains.
Le petit Karl Ove est un enfant trop sensible, grandi à l'ombre d'un frère solaire, d'une mère souvent absente et d'un père aux colères et à la dureté imprévisibles. Devenu lui-même père, il revient sur ses années de jeunesse. Tissé de mille et une petites anecdotes qui forment autant d'épiphanies, ce temps de l'enfance est marqué par la figure paternelle, ombre portée qui plane sur l'ensemble de l'ouvrage. Jusqu'à sa mort dans la déchéance et l'alcoolisme, et sans doute bien après, la vie de Karl Ove reste hantée par ce père souvent cruel envers son cadet qu'il trouve trop délicat. Les scènes de l'enfance et de l'adolescence, retranscrites avec une justesse poignante, évoquent les premiers émois, la passion du rock, les inhibitions. Karl Ove a la vie dure : il ne prononce pas bien les "r ", sent très jeune sa différence, lui qui, comme nombre d'enfants, n'aspire qu'à la plus plate normalité. Et bientôt survient l'impossible : son frère aîné puis sa mère quittent le foyer familial, laissant Karl Ove seul face à ce père menaçant. Tout est à la fois extrêmement intime et totalement universel dans cette épopée du quotidien qui fait notoirement écho à l'entreprise proustienne dans sa quête d'exhaustivité. L'écriture, fougueuse, pleine d'une douleur et d'une intensité peu communes, donne toute sa force à cette autobiographie qui transcende et renouvelle largement les codes du genre. Par-delà ce paysage sensible livré sans fard, avec une sincérité qui confère à l'impudeur, l'oeuvre de Knausgaard est une quête artistique et intellectuelle : celle de la possibilité pour la littérature de dire la vie. L'écho unanime qu'a rencontré ce livre auprès de la critique souligne, s'il en était besoin, le caractère visionnaire et indispensable de ce texte hors norme.


Mon sentiment au sujet de ce roman :
Vu la quantité d'extraits que je n'ai pas pu m'empêcher de relever au fil de ma lecture, vous devinerez aisément combien ce roman m'a séduite ! 
Il s'agit en fait d'une autobiographie, qui se lit comme un roman. C'est très fluide, et l'on se glisse dans la peau de l'auteur (de l'enfant, de l'ado, puis de l'adulte) assez étonnamment, les sens à l'affût. Les émotions sont fortes, l'homme est fragile. Sa vie, somme toute assez banale, est sublimée par le regard qu'il pose sur le monde, autour de lui (hommes et nature confondus).
Et il y a une suite ! ("Un homme amoureux", désormais disponible en France, puis 4 autres tomes, qui arriveront plus tard...). Je me retiens pour ne pas enchaîner cette seconde lecture, mais, pour une fois, je vais être raisonnable et m'autoriser une pause. Pour absorber doucement ce premier tome.
Et puis, de toutes façons, les 4 derniers tomes ne sont pas encore édités en France...

Pour titiller votre curiosité, voici le lien de l'interview de Karl Ove Knausgaard, qui donne une idée plus précise de son défi "littéraire", devenu best-seller, presque à son insu : c'est par ici (clic).

Morceaux choisis :
"Ce qu'on ne connaît pas n'existe pas. Ce qu'on connaît trop n'existe pas non plus. Ecrire c'est sortir ce qui existe de l'ombre de la connaissance."
"Quand notre connaissance du monde s'étend, non seulement la douleur qu'il occasionne diminue mais aussi son sens. Comprendre le monde, c'est prendre une certaine distance par rapport à lui. Ce qui est trop petit à voir à l'oeil nu comme les molécules et les atomes, nous l'agrandissons, ce qui est trop grand comme es formations nuageuses, les deltas, les constellations, nous les rapetissons. Nous ne pouvons fixer les choses qu'après les avoir mises à la portée de nos sens et ce que nous avons fixé s'appelle la connaissance. Nous passons toute l'enfance et l'adolescence à nous efforcer de trouver la bonne distance face aux choses et aux phénomènes. Nous lisons, nous apprenons, nous expérimentons, nous rectifions. Et puis arrive le jour où toutes les distances et les systèmes nécessaires sont établis. C'est à partir de là que le temps commence à passer plus vite. Il ne rencontre plus aucun obstacle, tout est établi, le temps traverse nos vies, les jours passent à une vitesse farouche et, avant même de s'en apercevoir, on a quarante, cinquante, soixante ans..."
"Le coeur se soucie aussi peu de la vie pour laquelle il bat que la ville se soucie de ceux qui remplissent ses différentes fonctions."
"Dans l'acte d'écrire, il y a plus de destruction que de création. Et personne ne le savait mieux que Rimbaud, dont le plus saisissant ne fut pas qu'il le comprenne à un âge si remarquablement jeune mais qu'il l'applique aussi à sa vie. Pour lui, tout était liberté, dons l'écriture comme dans la vie, et c'est parce qu'il mettait la liberté au-dessus de tout qu'il a pu ou même dû renoncer à l'écriture car elle aussi était devenue un assujettissement qu'il fallait détruire."
"Notre façon de penser est intimement liée à notre environnement concret autant qu'aux gens avec qui nous conversons et aux livres que nous lisons." 
"Les émotions sont comme l'eau, elles sont façonnées par leur environnement. Et quand un immense chagrin, si bouleversant et long soit-il, ne laisse pas de trace, ce n'est pas parce que les émotions se sont figées, elles ne le peuvent pas, mais c'est qu'elles font une pause, comme l'eau d'un étang fait une pause."
"Je ne pouvais plus parler simplement avec les gens, ma trop grande conscience de la situation me mettait à distance".
"(...) c'est ça qu'on fait quand on respire, on imprime sa marque encore et toujours dans le monde."
"C'était beau et sauvage. Et je pensai que tout le monde aurait dû se précipiter dehors, les voitures auraient dû s'arrêter, les portières s'ouvrir, les chauffeurs et les passagers descendre le nez en l'air et le regard étincelant de curiosité et avide de beauté. "
13 janvier 2015

dernière lecture : Le jour où j'ai appris à vivre

de Laurent Gounelle

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3 etoiles

Présentation de l'éditeur :
Et si tout commençait aujourd'hui ?
Imaginez: vous vous baladez sur les quais de San Francisco un dimanche, quand soudain une bohémienne vous saisit la main pour y lire votre avenir. Amusé, vous vous laissez faire, mais dans l’instant son regard se fige, elle devient livide. Ce qu’elle va finalement vous dire… vous auriez préféré ne pas l’entendre. À partir de là, rien ne sera plus comme avant, et il vous sera impossible de rester sur les rails de la routine habituelle.
C'est ce qui va arriver à Jonathan dans ce nouveau roman de Laurent Gounelle. À la suite de cette rencontre troublante, il va se retrouver embarqué dans une aventure de découverte de soi ponctuée d’expériences qui vont changer radicalement sa vision de sa vie, de la vie. Ce roman, dont l’intrigue est basée sur des expériences scientifiques réelles, éclaire d’une lumière nouvelle notre existence et nos relations aux autres, et apporte un souffle d’air pur dans notre vie.
Un nouveau roman lumineux et positif de Laurent Gounelle par l’auteur de L’homme qui voulait être heureux, Les dieux voyagent toujours incognito et Le philosophe qui n’était pas sage.
 

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Avec moi, Laurent Gounelle prêche dans sa paroisse... 
J'ai bien aimé. Pour le moment "pause". Pas pour l'écriture, mais pour toute cette bienveillance que ce roman voudrait instaurer (et qui ferait tant de bien en ces premiers jours de 2015...).

 

Morceaux choisis :
"Donnez-moi le courage de changer ce qui peut l'être, d'accepter sereinement les choses que je ne puis changer, et la sagesse de distinguer l'une de l'autre" (François d'Assise)
"Le monde est le résultat de nos actes individuels. Se changer soi-même est la seule voie vers un monde meilleur".
"L'existence est un mouvement perpétuel, tout change à chaque instant, et la résistance à ce changement ne peut mener qu'au malheur. C'est la confiance en la vie qui permet d'avancer, de rebondir, et finalement d'apprécier ce qui arrive".
"Puisqu'on est tous reliés, en luttant contre les autres, on lutte contre soi-même"

 

Les découvertes que j'ai faites, grâce à ces pages :
- Sheldrake et Le principe de résonance morphique (clic) (ça, je demande à voir...) (mais je ne suis pas fermée).
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Le bruit des vagues
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