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Le bruit des vagues
20 juin 2012

dernière lecture : La femme au miroir

de Eric-Emmanuel Schmitt

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Présentation de l'éditeur :
Anne vit à Bruges au temps de la Renaissance, Hanna dans la Vienne impériale du début du siècle, Anny Lee à Los Angeles de nos jours. Trois destins, trois aventures singulières, trois femmes infiniment proches tant elles se ressemblent par leur sentiment de différence et leur volonté d'échapper à l'image d'elles-mêmes que leur tend le miroir de leur époque. Tout les éloigne de ce que la société, leur entourage, les hommes ont décidé à leur place. Anne la Flamande ressent des élans mystiques qui l'entraînent vers le béguinage. Hanna, une des premières patientes d'un disciple de Sigmund Freud, enfreint tous les codes familiaux et moraux de son temps. Anny, dont le talent annonce une fulgurante carrière d'actrice, pourrait se révolter contre le modèle hollywoodien. Egalement insoumises et rebelles, laquelle trouvera, et au prix de quels combats, sa vérité et sa liberté ? Or, de manière inattendue et par une suite de hasards objectifs ménagés par l'auteur avec une habileté extrême, ces femmes vont devenir, par delà le temps, les héroïnes d'un seul et même roman.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
C'est très étonnant : cette fois-ci, j'ai un mal fou à peser le pour et le contre. On va dire que mon intérêt (partant de très bas, j'ai d'ailleurs failli fermer le roman et ne pas poursuivre...) est allé crescendo au cours de ma lecture, avec une fin qu'il m'aurait été douloureux de ne pas connaître.
J'ai aimé cette idée que l'estime de soi ne passe pas par le miroir (ceci prenant tout son poids l'âge avançant...).
J'ai aussi aimé ces femmes "différentes", un peu solitaires, à la fois fortes et fragiles, proches de la nature, qui, au cours de ma lecture, m'ont bien souvent semblées en résonnance avec mes propres ressentis.
Pourtant : beaucoup de clichés, avec des passages souvent un peu "gnan-gnan" ...Je ne saurais trop dire : un des ingrédients n'a pas vraiment pris (mais il s'en est fallu de peu).
Ce roman reste une lecture plutôt agréable, à mon avis destinée à un public féminin (bienveillant...). Pour vos vacances d'été, mesdames ?).

Ah...
Et ce portrait de Tamara de Lempicka : "Girl with gloves" en couv', quelle bonne et belle idée !
J'ai toujours été sous le charme de cette artiste peintre, belle et inspirée, l'incarnation du féminin : « Une lumière à la manière d'Ingres, du cubisme à la Fernand Léger, avec du rouge à lèvres Chanel ».
Elle aurait probablement pu être une de ces femmes au miroir...

Morceaux choisis :
"Notre pensée ne se résume pas à ce que nous en apercevons ou nous en disons. Nous avons des couloirs secrets derrière les murs, des placards dissimulés, des tiroirs latents ; là, nous accumulons parfois des griefs, des ambitions, des peurs. Tout va bien jusqu'au jour où la protection saute, où ça gicle, où ça sort"
"La réalité, c'est le rêve qui revient le plus souvent."
"As-tu remarqué ce prodige ? On ignore un mot pendant des années puis, une fois qu'on y prête attention, on l'entend partout et constamment".
"Inconcevable de partager l'essentiel sans se fondre dans la nature. (...) Pour réfléchir, il lui fallait l'étreinte de l'air frais, la glaise sous ses orteils, l'herbe dans ses doigts, le ciel comme horizon sur lequel s'inscrivaient ses pensées, un bain de lumière que ce fût celle du soleil ou de la lune."
"Un don, c'est exécuter spontanément ce que les autres doivent apprendre"
"Qu'est-ce qui est le plus difficile ? Souffrir de faire ce qu'on n'aime pas ou souffrir pour faire ce qu'on aime ? "
("Pardon ?")
"Avant, elle aimait le monde par routine. Aujourd'hui, elle l'aime avec urgence, intensité. "
"Dans les actes quotidiens, nous glissons de multiples adieux car nous avons souvent le sentiment que quelque chose s'évanouit qui ne revienda pas. Chaque jour recèle un accueil et un au revoir. L'éclair présente la première fois et son revers. Dans ce scintillement, on décèle l'éternité."

Et l'auteur, comme toujours, sait très bien parler de son texte...

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5 juin 2012

dernière lecture : Et te voici permise à tout homme

de Eliette Abecassis

Abecassis Eliette Et te voici permise a tout homme

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Présentation de l'éditeur :
« Femme ? Epouse ? Non. Tu es Agouna. Enchaînée, ancrée, enlisée. »
Anna a beau être divorcée et avoir trouvé en Sacha son âme soeur, son ex-mari doit d'abord lui accorder le guet, le divorce religieux juif, pour pouvoir céder à ses pulsions amoureuses sans être considérée comme une femme adultère.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Dire que ce roman est une véritable découverte de la vie des femmes juives serait faux, puisque j'avais déjà lu "La répudiée", du même auteur, qui m'avait déja effarée. Mais de cette histoire de "guet", je ne connaissais rien. Et je trouve ça totalement incroyable, incompréhensible, en dehors de notre temps.
Ici, un livre-reportage militant et engagé, avec une plume tout à fait plaisante. C'est un bon roman, très instructif.
Pourtant Anna me semble bien naïve et manipulable. Bon sang, mais secoues-toi ! Dans quel siècle vis-tu ? Sors de cette aliénation dans laquelle t'ont plongée tes croyances religieuses ! Vis !

Morceaux choisis :
« J'aimais lorsqu'il me parlait de la lumière. Des moyens de la sculpter, de la modeler, de la diffuser autour d'un sujet pour lui donner une âme. Celle qui naît miraculeusement d'un rayon de soleil, et celle que l'on ne peut créer que lorqu'il fait sombre. Il avait une prédilection pour les maîtres du clair-obscur qui illuminent les ténèbres. »

« Lorsque je lui demandai : "Quelle et ton expérience de l'Absolu ?", il répondit : "Ce que je cherche tous les jours. Ce vers quoi je tends. La lumière d'un matin, celle d'un peintre ou d'une intuition. Une rencontre ?. »
« Parfois, on croit perdre quelque chose et, en fait, on ne sait pas qu'on est en train de gagner infiniment plus... »
« Une virgule peut tout changer. Cet espace-là, les peintres, les mystiques le connaissent. Et les autres, tous les autres, qui le vivent, ne savent pas qu'ils sont des mystiques. Comme celui qui fait de la prose sans le savoir. »

J'aime toujours autant "aller à la rencontre" des auteurs, les écouter parler, se raconter. En savoir peut-être encore un petit peu plus...
Je vous propose de découvrir par la bouche-même d'Eliette Abecassis une présentation-vidéo de son ouvrage :

19 mai 2012

dernière lecture : Rosa candida

de Audur Ava Ólafsdóttir

RosaCandida

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Présentation de l'éditeur :
Le jeune Arnljótur va quitter la maison, son frère jumeau autiste, son vieux père octogénaire, et les paysages crépusculaires de laves couvertes de lichens. Sa mère a eu un accident de voiture. Mourante dans le tas de ferraille, elle a trouvé la force de téléphoner aux siens et de donner quelques tranquilles recommandations à son fils qui aura écouté sans s'en rendre compte les dernières paroles d'une mère adorée. Un lien les unissait : le jardin et la serre où elle cultivait une variété rare de Rosa candida à huit pétales. C'est là qu'Arnljótur aura aimé Anna, une amie d'un ami, un petit bout de nuit, et l'aura mise innocemment enceinte.
En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d'Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
C'est beau, très bien écrit, poétique, inspiré.
Ici, les choses peuvent rester simples, si rien ne vient les bouleverser,
Et même si tout vient les compliquer, parce que la vie l'est : compliquée.
Et bien les choses peuvent rester simples. Malgré tout.
Ici, les pages défilent, pour notre plus grand bonheur...
Voilà un roman exactement comme je les aime.

Morceaux choisis
"La beauté est dans l'âme de celui qui regarde."
"Ce n'est pas une grosse affaire que de mourir. Presque tous les meilleurs fils et filles de la terre sont morts avant moi."
"Ceux qui arrivent à entrer un court instant dans la vie des autres peuvent avoir plus d'importance que ceux qui y sont installés depuis des années"
"D'après mon expérience, c'est justement quand on se met à escompter quelque chose de précis que tout autre chose arrive".
"Il est clair en tout cas que le jour de mon décès sera un jour de bonheur pour une foule d'habitants sur la terre- avant que le soleil ne se couche, plein d'enfants seront nés à ma place et une multitude de noces seront célébrées."
"Je suis peut-être encore à la recherche de moi-même, mais en tout cas je sais où je vais."
"Je trouve qu’il arrive tant de choses à la fois ; on met un enfant au monde, et puis, le lendemain, le voilà qui se met à marcher et puis il quittera la maison, il donnera peut-être un coup de fil de temps en temps et l’on n’aura plus son mot à dire."
"Les hommes passent leur vie à la recherche d'eux même. On n'arrive jamais à une conclusion définitive en ce domaine."
"Il y a une charité raisonnable, comme il est écrit dans un verset, dit-il de l'autre bout de la pièce, le dos tourné, mais il n'y a pas d'amour raisonnable. Si l'on vivait une vie de seule raison, on raterait l'amour, comme il est dit, ici, quelque part"
"Les choses empirent généralement jusqu'à un certain point avant de commencer à s'améliorer".
"J’avais le choix entre deux possibilités : dire oui ou dire non. Je n’ai jamais été doué pour prendre des décisions irrévocables au point d’exclure toutes les autres options. En tout cas, pas quand il s’agit de personnes et de sentiments."
"Les hasards ont un sens."

24 avril 2012

dernière lecture : Anticancer - Les gestes quotidiens pour la santé du corps et de l'esprit

de David Servan-Schreiber

Servan-Schreiber David anticancer

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Présentation de l'éditeur :
Une perspective inédite pour mieux se protéger contre la maladie et optimiser sa santé.
La médecine moderne dépiste et soigne le cancer, mais elle ne tire pas parti des découvertes récentes qui montrent comment mobiliser toutes les ressources naturelles de notre corps.
Trois ans après la première parution de ce livre traduit en 35 langues dans près de cinquante pays, et vendu à plus d'un million d'exemplaires , la thèse principale de David Servan-Schreiber selon laquelle nous pouvons significativement fortifier nos défenses naturelles contre les maladies en général  et le cancer en particulier a été confirmée par de nouvelles études intégrées à cette deuxième édition.
David Servan-Schreiber retrace ici les aventures scientifiques passionnantes qui ont mené à cette nouvelle approche et propose une pratique de prévention et d'accompagnement des traitements classiques avec des résultats constatés par la recherche de pointe pour se construire une biologie anticancer.
Nous pouvons tous agir dans quatre domaines principaux.
Ainsi:
- nous prémunir contre les déséquilibres de l'environnement;
- ajuster notre alimentation;
- mieux réagir au stress dans notre vie;
- établir une relation différente à notre corps.
À la suite de la parution de ce livre, David Servan-Schreiber a reçu un nombre considérable de témoignages. Comme lui-même il y a quelques années, de nombreux lecteurs veulent aujourd'hui renforcer leur potentiel de santé. C'est pour eux qu'il a souhaité cette réédition. Afin que chacun puisse acquérir les armes qui lui permettront de se battre au quotidien contre la maladie. Et surtout, que chacun apprenne à nourrir sa force de vie.

Mon sentiment au sujet de cet ouvrage :
Ce livre devrait faire partie des incontournables. Il nous informe. De façon simple et optimiste. Il préconise les bons gestes, qui restent ceux du bon sens. J'ai bien aimé le ton, et je me suis attachée, au fil de ses écrits, à cet auteur dont on perçoit l'intelligence et l'empathie. Le besoin de partager.

Morceaux choisis :
"Nous avons tous besoin de nous sentir utiles à autrui. C'est une nourriture indispensable de l'âme, dont le manque crée une douleur d'autant plus déchirante que la mort est proche. Une grande partie de ce qu'on appelle la peur de la mort vient de la peur que notre vie n'ait pas eu de sens, que nous ayons vécu en vain, que notre existence n'ait fait une différence pour rien ni personne."
"Une plante qui ne prolifère pas n'est pas une mauvaise herbe".
"Pour dire "je t'aime", les indiens Yanomami en Amazonie disent : "Ya pihi irakema", qui signifie "j'ai été contaminé par ton être" - une partie de toi y vit et y grandit."
"Une des leçons les plus essentielles de la vie : nous sommes tous blessés peu ou prou, et nous avons tous appris à en avoir honte."
"Qu'il s'agisse d'apprendre à se relaxer et à mieux contrôler son esprit, à mieux se nourrir ou à pratiquer une activité physique régulière, le secret, au fond, est de se redonner un moyen d'agir sur sa vie - et sur sa maladie - au lieu de la subir dans la détresse et l'impuissance".

16 avril 2012

dernière lecture : Rien ne s'oppose à la nuit

de Delphine De Vigan

DeViganDelphineRien ne s'oppose à la nuit

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Présentation de l'éditeur :
« La douleur de Lucile, ma mère, a fait partie de notre enfance et plus tard de notre vie d’adulte, la douleur de Lucile sans doute nous constitue, ma sœur et moi, mais toute tentative d’explication est vouée à l’échec. L’écriture n’y peut rien, tout au plus me permet-elle de poser les questions et d’interroger la mémoire. La famille de Lucile, la nôtre par conséquent, a suscité tout au long de son histoire de nombreux hypothèses et commentaires. Les gens que j’ai croisés au cours de mes recherches parlent de fascination ; je l’ai souvent entendu dire dans mon enfance. Ma famille incarne ce que la joie a de plus bruyant, de plus spectaculaire, l’écho inlassable des morts, et le retentissement du désastre. Aujourd’hui je sais aussi qu’elle illustre, comme tant d’autres familles, le pouvoir de destruction du Verbe, et celui du silence. Le livre, peut-être, ne serait rien d’autre que ça, le récit de cette quête, contiendrait en lui-même sa propre genèse, ses errances narratives, ses tentatives inachevées. Mais il serait cet élan, de moi vers elle, hésitant et inabouti. »
Dans cette enquête éblouissante au cœur de la mémoire familiale, où les souvenirs les plus lumineux côtoient les secrets les plus enfouis, ce sont toutes nos vies, nos failles et nos propres blessures que Delphine de Vigan déroule avec force.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Franchement, après avoir lu "No et moi", du même auteur, je m'attendais à autre chose. C'est drôle, dès lors que l'on part avec une idée préconçue, on a du mal à s'y faire. J'attendais un autre style de récit : un genre de fiction.
Et pourtant, quelle histoire !
Je n'aurais lâché pour rien au monde ce roman qui se lit très vite, avec étonnement. Lorsqu'on regarde l'auteur sourire, s'exprimer, on n'imagine pas un instant quelle a été sa vie, son enfance, sa mère. Comment, avec tout ça, elle a trouvé l'équilibre. On croit toujours que les autres nous ressemblent un peu. C'est faux. Leur histoire est unique, chacun dissimule une fêlure, sa propre fêlure, avec derrière tellement de choses à raconter !

Morceau choisi :
La coordination est à l'écriture ce que le montage est à l'image. Telles que j'écris ces phrases, telles que je les juxtapose, je donne à voir ma vérité. Elle n'appartient qu'à  moi.

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4 avril 2012

dernière lecture : Nage libre

de Nicola Keegan

keeganNicola Nage libre

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Présentation de l'éditeur :
Philomena n'est pas très à l'aise sur la terre ferme. Mais il lui suffit d'entrer dans l'eau pour se sentir à sa place. Quand elle nage, elle est puissante et libre. Lorsqu'un célèbre entraîneur la remarque dans une piscine du Kansas, une nouvelle vie commence pour elle. Philomena laisse place à "Pip", une jeune athlète promise à un avenir olympique. Une fois les médailles autour du cou, elle redevient fragile. Un autre défi l'attend. Parviendra-t-elle à le relever?
Nage libre est bien plus qu'un récit initiatique sur une championne hors du commun. Ce texte atypique, porté par la voix étonnante de Pip, est une révélation. Nicola Keegan y imprime sa marque : un humour, une poésie et une énergie remarquables, salués dès sa sortie aux États-Unis.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Beaucoup de plaisir à cette lecture.
Philomena est terrible, volontaire, critique, entière, championne, introvertie, blessée, grossière. C'est un sacré personnage. Que l'on ne comprend pas toujours, mais on la voit évoluer, s'adapter, s'interroger.
Vivre !
Et c'est passionnant.

Morceaux choisis :
"J'ignore encore ce que je suis, en revanche j'adore les futilités. C'est ce qui me donne un sentiment de sainteté."
"Le mensonge se dresse au centre de la salle à manger comme une grue qui s'apprête à lâcher une voiture dans le vide."
"Si le cerveau arrive à imaginer quelque chose, le corps trouvera un moyen de l'accomplir".
"J'ignore encore que la mort peut télescoper la vie à n'importe quel moment et en détacher quelqu'un d'un petit coup de ses ciseaux aiguisés, avec une précision telle qu'il ne reste qu'un espace béant, là où le vide aurait dû être plein."
"Il m'apparaît soudain que le monde dit beaucoup de choses, et que si l'on tend vraiment l'oreille, on acquiert une ouïe exceptionnelle."
"Les defunts, qui mènent une vie équilibrée dans l'au-delà, savent prêter une oreille attentive."

Enfin, ces deux passages un peu plus longs ...caustiques à souhait !
"Ce n'est pas parce que (les nonnes) restent pures qu'elles n'éprouvent aucune attirance pour le mal. Je parierais qu'aux ventes de charité elles ne présentent pas tous les gâteaux qu'on leur a donnés (...).Pendant les kermesses, elles dégustent des glaces trois boules à l'aide d'une petite cuillère en plastique, le regard dissimulé derrière d'énormes lunettes à monture papillon dont les verres foncent automatiquement au soleil."
"Je sais que ma chambre d'hôtel embaumera les violettes en plastique, que les draps de mon lit seront amidonnés à la perfection, que les gens m'adresseront sourires, signes de tête et que je les imiterai, consciente que tout cela est d'un dérisoire absolu.Je me tiendrai en retrait derrière ma surface corporelle, à la façon d'un hologramme, et laisserai mon enveloppe extérieure traiter de problèmes périphériques. Eux seront assis en retrait derrière leur surface corporelle, comme des hologrammes, et leurs enveloppes prêteront attention à mes problèmes périphériques. Ainsi seules les enveloppes se rencontrent, ce qui nous condamne au dérisoire absolu.".

28 mars 2012

dernière lecture : Ne t'inquiètes pas pour moi

d'Alice Kuippers

 

KuipersAlice Ne t'inquiètes pas pour moi

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Présentation de l'éditeur :
Maman, je suis allée au supermarché. Regarde dans le frigo.
J'ai arrosé les plantes. J'ai nettoyé la cage de Jeannot Lapin.
J'ai rangé le salon. Et la cuisine. Et j'ai fait la vaisselle aussi. Je vais me coucher.
Ton esclave à domicile,
Claire.
Une correspondance par Post-it sur le frigo entre une mère et sa fille.
Lorsque la mère tombe malade, le temps presse mais l'espoir demeure.
Un livre comme un trésor qui chuchote à l'oreille l'importance de ceux qu'on aime...

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Trop facile ?
...Trop dur, plutôt.
Un roman lu en quelques heures, la lecture est aisée.
Le contenu est au vitriol.
Voilà la vie comme elle va.

Ici (clic), les critiques résonnent justes.

22 mars 2012

dernière lecture : Du domaine des murmures

de Carole Martinez

MartinezCaroleDuDomaineDesMurmures

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Présentation de l'éditeur :
En 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, la jeune Esclarmonde refuse de dire «oui» : elle veut faire respecter son voeu de s'offrir à Dieu, contre la décision de son père, le châtelain régnant sur le domaine des Murmures. La jeune femme est emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe... Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde se retrouve au carrefour des vivants et des morts. Depuis son réduit, elle soufflera sa volonté sur le fief de son père et ce souffle l'entraînera jusqu'en Terre sainte. Carole Martinez donne ici libre cours à la puissance poétique de son imagination et nous fait vivre une expérience à la fois mystique et charnelle, à la lisière du songe. Elle nous emporte dans son univers si singulier, rêveur et cruel, plein d'une sensualité prenante.
PRIX GONCOURT DES LYCEENS 2011

Mon sentiment au sujet de ce roman :
C'est un livre que j'ai beaucoup aimé.
L'histoire, qui se déroule au XIIème sicèle, prend vite l'allure d'un conte médiéval merveilleux et cruel, avec la plume de Carole Martinez toujours aussi superbement inspirée.
Certainement ne suis-je pas la seule a avoir lu ce roman avec passion : je pensais l'offrir à une amie, et l'avais repéré, la semaine dernière, dans les rayons de ma grande surface. Et bien, impossible de mettre la main dessus aujourd'hui. Bien sûr, rien de plus normal, j'aurais même dû m'en douter : ce roman mérite un vrai succès. En tout cas je le lui souhaite : quel fabuleux récit !

Morceau choisi :
" Il suffit de regarder quelque chose très longtemps pour qu'une porte s'ouvre et nous absorbe".
" Quelle différence du cri au chant ! Modulation splendide de la douleur, le chant recoud ce que le cri déchire".

Une phrase de l'auteur, aussi incroyable que ses histoires, dans l'interviewe juste dessous :
" Il m'est arrivé quelque chose d'incroyable : j'ai rencontré un château ".

Entendre et voir l'auteur nous la rend encore plus attachante et passionnée...
Je vous laisse la découvrir, j'espère avec autant de plaisir que moi, après la remise de son prix Goncourt des lycéens. Le visionnage des deux parties du reportage est peut-être un peu long, mais très enrichissant. Peut-être mieux après la lecture du roman.
J'aimerais vraiment connaître vos sentiments, si vous voulez bien.

Enfin, pour pouvoir y revenir plus tard, et parce que les livres que j'ai déjà eu le plaisir de déguster parmi la sélection du prix Goncourt des lycéens étaient tous excellents, je vous propose de retrouver les lauréats et sélections des années précédentes (clic).

11 mars 2012

dernière lecture : dans ces bras-là

de Camille Laurens

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Présentation de l'éditeur :
Je suis l'homme. N'est-ce pas merveilleux ? Un homme qui s'avance et qui dit : je suis l'homme.
Il faudrait pouvoir se planter en face, yeux dans les yeux, et dire : je suis la femme. Rien d'autre - simplement ceci, tel que je vous le dis maintenant, tel que vous l'entendez : je suis la femme.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Il y a des passages (plusieurs passages !) où je me suis dit "ouf", "oups", "hou-là" (un coup au coeur, un choc, même, peut-être), bref, de ces moment où l'on se dit : "fallait oser".
Vous l'aurez compris, rien n'est ici de tout repos.
Pourtant tout l'est, en apparence.
Pourtant le récit coule tout seul. S'écoule, comme la vie de cette femme.
Mais brutalement. Une photo heurterait la rétine, l'écrit heurte le cerveau. Ici, la vie est loin d'être un long fleuve tranquille !
Ce roman aura été pour moi un très bon moment de lecture, où humour et émotion se trouvent mêlés ...pour le meilleur !

Morceaux choisis :
"Attendre quelqu'un, n'est-ce pas un moyen d'être avec lui ?"
"Il faut trouver les mots, faire cet aveu : l'amour.
"Il allait me falloir l'oublier, comme tout le reste, comme on oublie qu'on respire ou qu'on a le ciel au dessus de la tête."
"Que les mots (écrits) suscitent des émotions violentes, des sentiments comme la tendresse et la pitié, c'est déjà beaucoup ; mais qu'ils touchent ainsi le corps, le fond du ventre, qu'ils nous amènent à sangloter, à rire, à désirer, il faut le vivre pour le croire."
"Les gens heureux n'ont pas d'histoire."
"J'aime quand vous dites "Nous allons en rester là". C'est drôle parce que ça veut dire le contraire, ça veut dire : ne restez pas là. Quand vous dites "restons-en là", c'est pour que je parte."
"Il y a des hommes interdits, des hommes devant lesquels on reste interdits. Je me demande parfois si cette pieuse distance traduit la nature exacte de l'amour - être ici et là, de part et d'autre - ou son impossibilité complète - comment s'aimer de loin, sans rien toucher en l'autre."

2 mars 2012

dernière lecture : L'énergie, l'émotion, la pensée, au bout des doigts

par Alain Cassourra

CassouraAlain L'énergie L'émotion

4 etoiles

Présentation de l'éditeur :
« J'aimerais vous faire partager cet émerveille­ment à toucher la vie du bout des doigts, loin des mots, de plain-pied dans son expression directe.
Car le corps sait, la souffrance est pal­pable, l'histoire aussi ; manquent parfois le verbe, la conscience.
Cet émerveillement simple, un peu naïf, loin des dogmes, devrait être un des piliers de l'ostéopathie.
Il implique la réjouissance. La réjouis­sance est contagieuse, elle guérit.
Au fil de ma pratique, le chemin de mes mains devient une aventure intérieure, source d'intro­spection sur les plans physique, émotionnel et mental.
Le rapport à l'autre change. Et, par le toucher, émerge parfois le singulier, l'intime, la profondeur de l'être.
Ce livre repose sur vingt années d'exercice à soigner des maux de dos, des migraines, mais aussi des troubles du sommeil, des problèmes digestifs, des chocs émotionnels... Soigner ne veut pas dire guérir à tout coup, mais soigner avec ses seules mains, sans médicaments, exige toujours une grande écoute et, donc, parle de ce que nous sommes. »
A. C.

Alain Cassourra est médecin, ostéo­pathe, chargé de cours à la faculté de méde­cine Paris-XIII.
Il raconte ici son itinéraire per­sonnel, son apprentissage auprès des maîtres de l'ostéopathie et ses rencontres avec les patients.

Mon sentiment au sujet de cet ouvrage :
Le mouvement, terre inconnue : voici le tout premier chapitre, "l'ouverture du récit", que je trouve magnifiquement écrit. Très visuel, très tactile. Combien ces mots me parlent, me touchent !
J'ai beaucoup aimé cet homme, qui doute, souvent, mais qui avance malgré ses limites, ses interrogations, ses propres blocages.
Qui n'oublie rien. Donc reste accessible.
Qui sait expliquer simplement un univers tellement pointu !
J'avais besoin d'en savoir un peu plus, "comment ça marche", et cette approche était celle que j'attendais.
Merci...

Morceaux choisis :
"Soigner avec ses seules mains est une belle entreprise, concrète par définition, mais aussi un peu folle. Il y a un Don Quichotte dans chaque ostéopathe."
"La vie ne manque pas d'imagination, toujours prête à surprendre, à prendre par la main."
"Je vois dans cette chorégraphie (de Béjard) notre épopée humaine : des egos fragmentés dans l'espace et le temps. Intuitivement en moi, je sens ce même espace infini où le vie est plus que la matière, le mouvement autant que le silence. J'ai l'impression d'être dans la Voie lactée, perdu, sans tristesse, sans peur, sans grand débordement, immergé dans le tout."
Toujours au sujet de la danse (introductive à l'ostéopathie...) : "Au fil du temps et du travail, une compréhension du mouvement s'élabore. Un peu comme l'apprentissage d'une langue : au début tout est confus, puis on saisit un mot, une phrase, une expression. Petit à petit, par imbibition, l'apprentissage fait son chemin, des connexions s'établissent. Le mouvement s'affine. De la conscience réveillée dans une partie du corps, naît toute une gamme de possibles. Il faut les expérimenter. Puis elles se gravent dans des circuits, touchant aux muscles, aux nerfs, au cerveau. Des schémas moteurs se structurent, le corps se délie. Dès lors, il commence à se lire".
"La beauté du travail d'ostéopathe réside entre autres dans l'aboutissement jamais atteint d'une pratique qui d'un côté touche à l'art, et de l'autre à la science".

"Cette nouvelle approche du toucher, la multiplicité des informations accessibles m'obligent à revoir ma conception du corps souffrant, il devient un corps qui s'exprime, un corps avec une mémoire, un corps acteur et plus simplement un corps machine au service des instances supérieures de la pensée."
"Chaque ostéopathe, s'il ne se contente pas de reproduire ce qu'il a appris, devient vite à sa manière un explorateur plus ou moins bien inspiré".
"Le non-dit n'a rien à voir avec le silence".
"Le corps humain est une machine mise en action par une force invisible appelée vie."
"Je découvre en l'homme un univers en miniature. Je trouve la matière, le mouvement et l'esprit".
"J'aime cette capacité à dire que rien n'est important, mais que ce rien il nous faut le faire du mieux possible avec conscience, responsabilité et jouissance."

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