Il est des lieux chers en mon coeur,
avec des personnes à l'intérieur.
Parce qu'ils sont baignés des meilleurs souvenirs : ceux de l'enfance.
Où les aimés étaient là, tout simplement.
Et rien ne pourrait changer cela...
Nous étions à Roscoff, un été,
je pense que nous avions une dizaine d'années.
C'est une période de l'année où cette petite ville balnéaire grouille de monde et d'animations,
surtout aux alentours de l'église, endroit qui peut parfois être bien gris...
Mais ce jour-là, il faisait chaud et beau, il y avait une belle lumière.
Le ciel était d'un bleu éclatant,
Cécile et moi portions de jolies robes d'été
que Maman nous avait faites, avec des volants, exactement comme on les aimait.
Sans doute était-ce jour de marché.
Et Isabelle était là.
Le bonheur.
Au détour d'un étal, un genre de maréchal ferrand,
immense bonhomme moustachu, vêtu d'un tablier de cuir,
laissait les enfants enfoncer des clous avec un marteau
sur une énorme souche en bois,
contre monnaie sonnante et trébuchante, bien évidemment !
Et là, je n'en revins pas :
1 : qu'Isabelle ait eu envie de faire un truc pareil,
2 : que mon parrain accepte lui céder une pièce pour "ça",
3 : qu'elle arrive du premier coup à planter son clou !
Un sourire jusqu'aux oreilles....
Ce collier m'a fait penser à elle en même temps que je le découvrais.
Parce qu'il est tout martelé,
et parce qu'il ne brille pas.
Isabelle n'aime pas les choses qui brillent.
Elle n'en a jamais eu besoin.
Alors oui, il lui plaira sans doute...
Souvent, au détour d'une gestuelle,
je trouve que ma fille Mathilde lui ressemble un peu,
et ça me plaît...
Collier en pâte polymère