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Le bruit des vagues
10 février 2014

dernière lecture : L'embellie

Audur Ava Olafsdottir

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3 etoiles

Présentation de l'éditeur :
C’est la belle histoire d’une femme libre et d’un enfant prêté, le temps d’une équipée hivernale autour de l’Islande.
En ce ténébreux mois de novembre, la narratrice voit son mari la quitter sans préavis et sa meilleure amie lui confier son fils de quatre ans. Qu'à cela ne tienne, elle partira pour un tour de son île noire, seule avec Tumi, étrange petit bonhomme, presque sourd, avec de grosses loupes en guise de lunettes.
Avec un humour fantasque et une drôlerie décapante, l’Embellie ne cesse de nous enchanter par cette relation cocasse, de plus en plus attentive, émouvante entre la voyageuse et son minuscule passager. Ainsi que par sa façon incroyablement libre et allègre de prendre les fugaces, burlesques et parfois dramatiques péripéties de la vie, et de la vie amoureuse, sur fond de blessure originelle. Et l’on se glisse dans l’Embellie avec le même bonheur immense que dans Rosa candida, en une sorte d’exultation complice qui ne nous quitte plus.
 
Mon sentiment au sujet de ce roman :
Il est vraiment étrange, ce roman... L'impression que j'ai eue est celle de m'implanter dans la tête d'une femme endormie, rêvant avec un imaginaire débordant de sa vie, où tout s'enchaîne à la vitesse grand V. A chaque situation un peu loufoque, s'enchaîne une nouvelle situation un peu loufoque, le tout formant un ensemble parfaitement circulaire, ce qui est cohérent, puisque nous étions partis en voyage sur l'unique route qui fait le tour d'une île : l'Islande. 
L'auteur, c'est indéniable, a un véritable talent d'écriture : une petite phrase vient raconter toute une histoire, le tout savamment distillé au milieu d'une grande histoire elle-même déjà bien ficelée. 
Ce roman est drôle, plein de rebondissements, de bons mots, de bonnes recettes, de paysages insolites, de situations plus loufoques les unes que les autres avec une héroïne un peu paumée, passive, généreuse. Complètement décalée ! Comme cette histoire.
 
Morceaux chosis
"Je ne prétends pas que j'aime faire la cuisine, mais qui sait lire peut cuisiner, un point c'est tout."
"En causant avec sa mère, on peut échapper au poids du présent pour rejoindre un temps plus originel Je me sens à l'étroit dans les eaux amniotiques et j'ai les yeux mouillés."
"Bien consciente qu'une phrase demande ordinairement un sujet, un verbe et un complément, et qu'il faudra au moins trois conjonctions pour lui donner toute sa complexité, ma maîtrise des mots ne va pas si loin, je n'arrive pas à les trouver, à dire le mot juste, celui qui compte."
"Vingt cinq kilomètres, avec un gosse qui est malade en voiture, c'est plus long qu'avec une vieille femme qui va subir une opératon de la hanche, un peu fatiguée de la vie et reconnaissante de n'avoir pas à se rendre à pied à l'hôpital régional en passant par des zones marécageuses et au travers de clôtures en fil de fer barbelé alors qu'elle est en jupe, assise bien droite sur son siège à côté du chauffeur."
"C'est à ce moment précis que m'affleure pour la première fois l'idée que je suis une femme au milieu d'un motif finement tissé d'émotions et de temps, que bien des choses qui se produisent simultanément ont de l'importance pour ma vie, que les évènements n'interviennent pas les uns après les autres, mais sur plusieurs plans simultanés de pensées, de rêves et de sentiments, qu'il y a un instant au coeur de l'instant."
"Telle est l'anarchie de la Nature  elle prend toujours les hommes au dépourvu."
"(...) Elle me demande de l'aider à trouver un mot, un adjectif pour qualifier quelque chose qui s'abat sur les homains, pas forcément de nature météorologique comme la pluie, plutôt un mot associé à la fin du monde dans l'âme et le coeur des hommes, mais pas directement, plutôt de manière détournée comme la pluie dans l'âme et la nature qui verse des larmes. Quelque chose comme l'odeur du bouleau sous la pluie, mais en un seul mot. Le médecin prétend qu'il n'existe pas de mot unique qui soit si vaste."
"Ce que nous ressentons et ce que nous imaginons est aussi la réalité."
"Il existe un monde au delà des mots."
 
"Avant de partir, je demande au jeune, à la pompe à essence, de prendre une photo de nous.
-Saviez-vous, dit-il, que le battement de coeur d'une baleine s'entend à cinq kilomètres à la ronde ?
J'avoue que je l'ignorais, tandis qu'il me rend l'appareil avec précaution.
- Alors vous ne savez sans doute pas non plus que les battements de coeur d'une baleine peuvent perturber les transmissions radio d'un sous-marin et empêcher une guerre ?"
 
"Lorsqu'une femme cuisine pour un homme, ou l'inverse, il ou elle se donne généralement plus de mal. Dans ces cas-là, les recettes sont également plus généreuses. La quantité des restes dépendra toutefois du stade d'évolution de leur relation."
 
La recette des oignons émincés :
Pour les âmes sensibles, éplucher et émincer sept oignons peut vite devenir une épreuve insurmontable. Il est particulièrement recommandé d'utiliser des lunettes de natation ou des lunettes de ski, selon le cas. Les masques de ski, plus grands, conviennent mieux. Un truc infaillible, dit-on, serait de retenir sa respiration. Il ne faut pas plus d'une minute pour éplucher et émincer un oignon, mais sept, c'est une autre affaire. On recommande aussi de les éplucher sous l'eau froide Si rien de tout cela n'est efficace, il faudra purement et simplement recourir à une tierce personne, à un homme, par exemple. Bien que cela ne soit pas une loi à caractère universel, leur vie émotionnelle est souvent structurée différemment, eu égard notamment à l'épaisseur de leur cuir.
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8 février 2014

dentelle

On ne peut jamais savoir à l'avance
où va aller se nicher le sacré

Anna Gavalda

IMG_20140202_112535

Photo février 2014

6 février 2014

définition du mot baroque : rocailleux et bariolé

Petit souvenir de ce qu'elle est,
avant de la découper en petits morceaux...

LeBruitDesVaguesDSC01653

Plaque à tendance baroque, en pâte polymère
Techniques : "je m'amuse avec ce que j'ai sous la main", on va dire...
;)

4 février 2014

PaletteDeCouleurs2 >>>> Graminées

Couleur002LeBruitDesVagues

Photo janvier 2014

3 février 2014

dernière lecture : une petite robe de fête

de Christian Bobin

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4 etoiles

Présentation de l'éditeur :
On ouvre des portes, une à une. La distance qui sépare une porte de la suivante, on met des mois à la franchir, parfois des années. On est sans impatience. On va d'un pas égal, ni trop lent, ni trop pressé. La main sur la poignée tremble à peine. Dans une pièce il y a un cerisier en fleur. Dans une autre trois flocons de neige. Dans une autre encore une chaise de lumière. On reste sur le seuil, on s'efface contre la porte. On laisse entrer ce qui est bien plus grand que soi - on laisse aller le ciel auprès du cerisier, l'enfance courir jusqu'à la neige, l'ombre s'asseoir sur la petite chaise. Et puis on repart ouvrir d'autres portes, un peu plus loin. C'est une activité somnambule, faussement calme, à peine consciente.
On appelle ça : écrire.

 

Mon sentiment au sujet de ce livre :
Dès que j'ouvre un livre de Christian Bobin, j'ai l'impression d'entrer dans un monde parallèle, un univers qui est mon univers. Ses mots résonnent quelque part, dans mon inconscient, et j'entre en état de bonheur.
Vous pensez sans doute que j'en fais un peu trop... Pourtant ce n'est que pure vérité. 
C'est pour ça que, comme on le fait avec les gens que l'on aime, j'ai perdu toute objectivité concernant ces lectures. Elles sont ma petite parenthèse, mon trésor de lecture. Et j'aime y revenir. Le plus souvent possible.

 

Morceaux choisis :
"Les grands livres, les mauvais livres, les journaux, tout est bon à qui aime lire, tout est nourriture à l'affamé. D'un côté ceux qui ne lisent jamais. De l'autre ceux qui ne font plus que lire. Il y a bien des frontières entre les gens."
"L'art, le génie de l'art n'est qu'un reste de la vie amoureuse qui est la seule vie".
"Ce qui vous touche, dans cette écriture, c'est ce qui vous touche dans la compagnie des enfants : une présence vraie de tout, une manière d'être au monde qui rend le monde léger".
"Tout commence par une déclaration de guerre : je t'aime, et le reste en découle comme par une loi de chute des anges".
"La grâce ne chasse pas nos maladresses. Elle les couronne"
"La lecture, c'est sans fin. C'est comme l'amour, c'est comme l'espoir, c'est sans espoir"
"A quoi ça sert, de lire. A rien ou presque. C'est comme aimer, comme jouer. C'est comme prier".
"Les livres sont des chapelets d'encre noire, chaque grain roulant entre les doigts, mot après mot".
"Les livres aimés se mêlent au pain que vous mangez Ils connaissent le même sort que les visages entrevus, que les journées limpides d'automne et que toute beauté dans la vie : ils ignorent la porte de la conscience, se glissent en vous par la fenêtre du songe et se faufilent jusqu'à une pièce où vous n'allez jamais, la plus profonde, la plus retirée."
"Devant les livres, la nature ou l'amour, vous êtes comme à vingt ans : au tout début du monde et de vous."
"On lit comme on aime, on entre en lecture comme on tombe amoureux : par espérance, par impatience".

Et puis ce passage, que j'aime particulièrement, peut être parce que j'ai l'impression que l'auteur parle un peu de moi ?... :
"Dans l'enfance, elle contemplait le ciel dans une flaque d'eau. Son coeur se prenait aux plus simples lumières. C'est cela qu'elle trouve dans l'écriture. C'est cela qu'elle trouve dans la lecture. Elle lit beaucoup, des romans. Les livres sont comme une eau de fontaine. Elle en approche son visage pour le rafraîchir. Il n'y a aucune différence entre la lecture et l'écriture. Celle qui lit est l'auteur de ce qu'elle lit."

 

Quelques mots de l'auteur, au sujet de son écriture :


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1 février 2014

trouver la clé...

Ce monde est la porte d'entrée. 
C'est une barrière. 
Et, en même temps, c'est le passage."

(Simone Weil)

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Photo novembre 2013

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