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Le bruit des vagues
27 juin 2012

dernière lecture : Le cas Sneijder

de Jean-Paul Dubois

DuboisJeanPaul Le cas Sneijder

¬¬¬¬¬

Présentation de l'éditeur :
Victime d’un terrible, et rarissime, accident d’ascenseur dans une tour de Montréal, Paul Sneijder découvre, en sortant du coma, qu’il en est aussi l’unique survivant : sa fille bien-aimée, Marie, est morte sur le coup avec les autres passagers. Commence alors pour Paul Sneijder une étrange retraite spirituelle qui le conduit à remettre toute son existence en question. Sa femme (qui le trompe), ses deux fils (qui le méprisent), son travail (qu’il déteste, et qu’il finira par quitter), tout lui devient peu à peu indifférent. Jusqu’au jour où, à la recherche d’un job, il tombe sur l’annonce qui va lui sauver la vie : il devient promeneur de chiens pour l’agence DogDogWalk… "Le cas Sneijder" est un livre bouleversant sur un homme qui refuse de se résigner à la perte de sa raison de vivre. Mais ce roman plein de mélancolie est aussi une comédie saugrenue dans laquelle Jean-Paul Dubois donne libre cours à la fantaisie la plus débridée : entre une esquisse d’une Théorie générale des ascenseurs, la description d’un adultère qui n’échappe pas au grotesque et une plongée dans le monde des promeneurs de chiens, l’auteur d’ " Une vie française " affirme à nouveau son goût pour l’humour noir.

Mon sentiment au sujet de ce roman :
Il y a cette première page, impressionnante, prometteuse.
J'aurais sans doute dû en rester là. Je n'ai pas pu.
Parce que, cette curiosité qui me caractérise, et qui souvent m'impose de chercher plus loin. Je n'ai pas réussi à lâcher ces pages, qui pourtant ne m'emballaient pas vraiment... Impossible de laisser tomber cet homme blessé, je voulais savoir... Jusqu'où... Son chagrin, ses remords(?), sa lâcheté, son humanité, sa petite mort.
Maintenant, je sais (presque !) tout sur les ascenceurs,
Maintenant, donc, je monte les quelques étages vers mon bureau à pied,
Maintenant, je regarde mon petit chien d'un autre oeil.
...Et je ne suis pas plus avancée.

Le fameux passage, que j'ai tant aimé :
"Je me souviens de tout ce que j'ai fait, dit ou entendu. Des êtres et des choses, de l'essentiel comme du détail, fût-il mièvre, insignifiant ou superfétatoire. Je garde, je stocke, j'accumule, sans discernement ni hiérarchie, m'encombrant d'un accablant fardeau qui en permanence travaille mon âme et mes os. Je voudrais parfois libérer mon esprit et me déprendre de ma mémoire. Trancher dans le passé avec un hachoir de boucher. Mais cela m'est impossible. Je ne souffre ni d'hypermnésie ni d'un de ces troubles modernes du comportement solubles dans le Bromazepam. Je crois savoir ce qui ne fonctionne pas chez moi. Je n'oublie rien. Je suis privé de cette capacité d'effacement qui nous permet de nous alléger du poids de notre passé. En le retaillant saison après saison, en lui donnant une forme acceptable, nous nous efforçons de le cantonner dans des domaines raisonnables. C'est la seule façon de lutter contre cette fonction d'enregistrement envahissante et destructrice. Mais quelle que soit l'ampleur de nos coupes, année après année, tel un lierre têtu et dévorant, lentement, notre mémoire nous tue."

Et, comme bientôt à chaque fois, la découverte d'un auteur.
Un véritable personnage de roman, devrais-je dire !

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Commentaires
C
J'aime beaucoup Jean-Paul Dubois, alors merci pour cette "dernière lecture"
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M
J'ai lu tous ses livres! Celui-ci est un des meilleurs, j'ai adoré du début à la fin!<br /> <br /> Lis Eloge d'un gaucher, l'Amérique m'inquiète, les poissons me regardent...! Un régal!
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Le bruit des vagues
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