dernière lecture : La petite fille de monsieur Linh
de Philippe Claudel
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Présentation de l'éditeur :
Monsieur Linh est un vieil homme. Il a quitté son village dévasté par la guerre, n’emportant avec lui qu’une petite valise contenant quelques vêtements usagés, une photo jaunie, une poignée de terre de son pays. Dans ses bras, repose un nouveau-né. Les parents de l’enfant sont morts et Monsieur Linh a décidé de partir avec Sang Diû, sa petite fille. Après un long voyage en bateau, ils débarquent dans une ville froide et grise, avec des centaines de réfugiés.
Monsieur Linh a tout perdu. Il partage désormais un dortoir avec d’autres exilés qui se moquent de sa maladresse. Dans cette ville inconnue où les gens s’ignorent, il va pourtant se faire un ami, Monsieur Bark, un gros homme solitaire. Ils ne parlent pas la même langue, mais ils comprennent la musique des mots et la pudeur des gestes. Monsieur Linh est un cœur simple, brisé par les guerres et les deuils, qui ne vit plus que pour sa petite fille. Philippe Claudel accompagne ses personnages avec respect et délicatesse. Il célèbre les thèmes universels de l’amitié et de la compassion. Ce roman possède la grâce et la limpidité des grands classiques.
Mon sentiment au sujet de ce roman :
Je ne sais pas trop....
Oui, bien sûr, beaucoup de poésie, de nostalgie, de chagrin et de délicatesse.
Oui, une écriture minimaliste et pourtant chargée d'émotion,
et puis... une lecture facile, rapide, précipitée.
Et pourtant... c'est étrange, ce sentiment de frustration... J'ai l'impression d'avoir vu "la bande annonce", et, maintenant j'aimerais bien voir le film en entier ! En savoir plus, beaucoup plus, l'après, la vie de l'ami lui aussi blessé, les deux femmes qui auront aidé puis trahi Monsieur Linh, le regard des passants. J'ai envie de savoir ! Ou peut-être secouer Monsieur Linh pour qu'il ouvre enfin les yeux, ou le prendre dans mes bras, comme il le fait avec sa petite fille et le consoler.
...Je ne sais pas trop....
(Et : oui, bien sûr, c'est un roman que je vous conseille...)
Une réflexion (conséquence de ce que je viens de dire, sans doute...) qui me vient aussi : autant il y a des romans, lorsque je les ferme, je me dis "celui-là, sûre, il a été écrit dans le seul but d'en faire un film" (je pense par exemple à Da vinci code, ça m'avait semblé tellement flagrant !). De celui-ci, je suis certaine du contraire, et pourtant... quel magnifique épopée ce serait là, l'histoire de Monsieur Linh en image (sa vie d'avant, son voyage, son ami étrange et sans préjugés, ou alors ayant tant de choses à se pardonner, sa "prison", son regard sur la ville).
Morceau choisi :
"La nuit a fait éclore dans la ville des milliers de lumières qui scintillent et paraissent se déplacer. On dirait des étoiles tombées à terre et qui cherchent à s'envoler de nouveau vers le ciel. Mais elles ne peuvent le faire. On ne peut jamais s'envoler vers ce qu'on a perdu"