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Noir est l’arbre des souvenirs,
Bleu l’air
De Rosetta Loy
RÉSUMÉ DU LIVRE
Eté 1941 /
Giulia, Lucia et Ludovico, trois adolescents de la riche bourgeoisie
romaine, passent leurs dernières vacances insouciantes à Venise, en
compagnie de leur précepteur, Marcello. Ce dernier est assez âgé pour
être envoyé sur le front dès l'entrée en guerre de l'Italie et le
destin va le mener comme un sillon noir, séparant à jamais « l’avant »
de « l'après ».
Rosetta Loy s'est
inspirée d'un document inédit – l'authentique journal intime d'un
soldat – pour relater les combats de l'armée italienne en Lybie, l'un
des moments forts du roman.
Le titre du roman est inspiré d'un vers de Sylvia Plath.
Ce livre a remporté le prix Jean Monnet 2006.
CITATIONS
«L'Europe entière n'était qu'une
gigantesque fourmilière dévastée par une vague de crue. Et à présent
que la crue se retirait elle emportait avec elle toutes les épaves,
ouvrant de nouvelles brèches dans la reconstruction fragile, difficile
d'un monde possible.»
«Cet été-là il avait vu en Ludovico son
double, de signe inverse: Ludovico avait tout là où lui n'avait rien,
mais presque rien là où lui avait tant. La situation privilégiée dont
jouissait son élève était celle-là même qui lui rognait les ailes et un
destin préparé d'avance visait à lui interdire toute excursion dans
d'autres territoires.»
«Là-haut, ils devaient se sentir les maîtres
du monde. Personne ne pouvait les voir, entendre leurs voix et le
grincement des planches sous l'étreinte des corps. Les mots qu'on
murmure, et les autres, criés fort dans l'amour. Et leurs rires. Parce
qu'ils étaient très jeunes, et ils ont bien dû rire aussi : peut-être
comme ça, pour rien, juste pour le bonheur d'être ensemble.»
"Dans la vie, il faut toujours insister, jamais perdre courage".
MON SENTIMENT
Il
s’agit ici d’un récit qui nous plonge dans les années fascistes
en Italie (finalement fort méconnues : nos livres d’histoire relatant
cette époque nous parlent surtout des événements en France…).
Voilà des vies heureuses, soudain brisées par la guerre. Et une insouciance trop
vite disparue. L’auteur nous jette dans des scènes de guerre, mais
toujours demeure l’espoir d'un futur meilleur. …Et si le fascisme et la
guerre ont noirci de leur sinistre empreinte l'arbre des souvenirs,
l'air reste bleu : la couleur de l'espoir, celui d'un monde plus juste.
Un
autre monde, une autre époque… et pour finir une ambiance dans laquelle
il me semble difficile de me sentir imprégnée ou même concernée, du
moins dans toute la première moitié du roman. Et puis, dans la deuxième moitié du livre, arrive la
magie de l'écriture, celle où, enfin, on se laisse captiver... Et au final, c'est un vrai (petit) régal...
Bref, je testerai un autre roman du même auteur pour savoir où j'en
suis exactement à son sujet, à savoir si j'adore, ou si je reste neutre...